Critiques de notre temps

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Morale


La philosophie, Kant et la politique

Je rêve à la philosophie comme havre de paix dans l’enfer politique et l’enfer des relations internationales. Plutôt que d’énoncer des vérités absolues comme les vulgaires présentateurs médiatiques qui pullulent dans les médias, comme les innombrables hommes d’état, petits ou parfois grands, qui pullulent dans le monde entier, j’espérais que la philosophie et les philosophes qui professaient la philosophie pouvaient offrir un autre regard au monde, une autre vision de l’actualité, en dehors de l’hystérisation du débat politique. Peine perdue.

 

J’ai cru trouver sous la plume de Mickaël Fœssel une telle approche, notamment lorsqu’il rappelait que c’est la philosophie de Kant qui permet d’expliquer que «la philosophie s’identifie aujourd’hui communément à la critique des autorités en matière de savoir et de pouvoir …». 

«Comme son étymologie l’indique, la critique résulte d’une crise. Elle naît de ce que Kant diagnostique comme étant la crise de la métaphysique, à savoir que les discours portant sur les choses qui sont hors de l’expérience - Dieu, l’âme ou la liberté - se contredisent sans que l’on puisse les départager. Certains prétendre que l’âme est matérielle, d’autres qu’elle est immatérielle, les uns affirment et les autres nient l’existence de Dieu, etc. À partir de là, Kant identifie une crise dans les fondements du savoir. Et, pour sortir de l’arène métaphysique, ce Kampfplatz, dit-il, où les philosophes s’opposent de manière vaine et interminable, eh bien il ne faut pas y entrer, mais réfléchir aux règles du jeu. Le geste critique consiste à interroger les conditions qui rendent les discours vrais. À quelles conditions est-il possible d’accéder à une connaissance objective ?»

 

https://www.philomag.com/articles/michael-foessel-lhumanite-cest-la-liberte-point-final

 

Mais je suis tombé dans le journal Le Monde sur un autre article de ce même Mickael Fœssel sur l’extrême-droite, je me suis rendu compte qu’il y avait un monde entre les écrits du philosophe et la mise en œuvre qu’il en faisait dans la réalité politique, dans son combat contre l’extrême-droite.

 

https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/07/06/dreux-1983-une-lueur-au-commencement-de-la-nuit-par-michael-f-ssel_6247325_3232.html

 

On peut penser personnellement tout ce que l’on veut de l’extrême-droite, entre ceux qui y militent et ceux qui sont persuadés qu’on a déjà essayé l’extrême-droite en 1941 et que l’on sait ce qui en a découlé. On voit surtout que certains en appellent au front républicain, à l’arc républicain pendant les élections pour faire battre les candidats d’extrême-droite, et puis ensuite estiment que ces mêmes députés présentés comme la lie de la société doivent avoir droit à certains postes à l’Assemblée nationale. Quoiqu‘en puisse en penser, il serait utile que la philosophie nous offre un angle de lecture serein du monde, et non pas participe à l’hystérie collective en énonçant des vérités supposées.

 

Aucune victoire électorale ne se déroule de manière propre et policée. La campagne électorale de Dreux de l’extrême-droite n’est pourtant pas très différente de la prise de la mairie de Saint-Denis par les socialistes autour d‘Annette ou de Bareigh. Ou de la campagne électorale de Paris par Anne Hidalgo. Ou bien encore des dernières élections législatives de 2024 où l’ensemble des médias encartés dans l’arc républicain ont enchaîné les éditoriaux catastrophiques et les manipulations de l’opinion publique. Mais c’était évidemment pour la bonne cause, combattre l’extrême-droite, et toutes les excuses et toutes les armes sont bonnes pour empêcher une telle victoire. 
 
Aussi, ce qui s’est passé en 1983 à Dreux était sûrement abominable. Mais on en trouverait d’aussi terribles campagnes électorales dans pleines d’autres villes, dans plein d’autres circonscriptions électorales, à plein d’autres époques, avec les mêmes lots de manipulations médiatiques, de mensonges et de rumeurs malveillantes, de traîtrises, de la part d’autres partis politiques, de droite, de gauche ou du centre. Et ce n’est pas selon moi la place d’un philosophe écrivant sur Kant de s’essayer à un tel exercice, sans essayer de mettre en œuvre sa propre définition de ce que doit faire la philosophie à la suite du Kantisme : «réfléchir aux règles du jeu, interroger les conditions qui rendent les discours vrais, déterminer les conditions permettant d’accéder à une connaissance objective.»

 

La question est donc celle-là. Dans le monde politique national ou international dans lequel nous vivons, comment la philosophie peut-elle nous apporter un éclairage non partisan dans les débats autour des extrêmes-droites européennes et leur exclusion de toute représentation collective, autour des différences de perception entre les dangers que représentent les extrêmes-droites et les extrêmes-gauches, autour des alliances de tous les autres partis, ceux appartenant à l’arc républicain, contre l’extrême-droite, autour de la guerre entre la Russie et l’Ukraine, entre Israël et les palestiniens du Hamas, autour de la remise en cause en Afrique des processus électoraux et la condamnation par les gouvernements occidentaux de la généralisation des putschs militaires etc ? 
 
Sur tout ceci, je ne peux rien attendre de Mickaël Fœssel qui assène comme les autres ses certitudes que je pense politiciennes.

 
On nous certifie que nous vivons en démocratie mais les libertés publiques n’ont jamais été aussi restreintes que de nos jours, probablement parce que nous touchons du doigt la potentialité d’une véritable démocratie. Dans les 1960, il n’y avait pas véritablement de démocratie comme aujourd’hui pour toute une fraction de la population française : les jeunes, les femmes, qui vivaient toujours sous la coupe du chef de famille, pratiquement comme à Rome près de 2.000 ans auparavant.
 
Nous vivons ainsi dans un monde où la liberté d’opinion et d’informer est bafouée. Il apparaît normal à l’Arcom que l’ensemble des médias n’offrent aucune tribune à une extrême-droite représentant 30% des électeurs mais l’Arcom condamne et interdit de diffusion sur la TNT des chaînes qui selon eux mettent trop en avant les positions de la droite et de l’extrême-droite. Et LFI de jubiler sur l’exclusion de C8 de la TNT et de regretter que CNews n’ait pas elle-aussi été exclue de la TNT. Et si on avait interdit de publication Le Monde ou L’Humanité pour non représentation des idées de l’extrême-droite ? Si un gouvernement d’extrême-droite prenait un jour une telle décision, ce serait la démocratie qui serait en jeu. Le retour de la censure. Un appel au soulèvement de tous les républicains. Et pour C8 ou NRJ12 ? En le disant, on comprend l’inanité d’un tel reproche : le principe est justement d’empêcher toute diffusion des idées d’extrême-droite !

 
Au fond, rien, nul ne peut offrir la moindre sérénité, la moindre interprétation mesurée et dépassionnée dans ce monde où l’hystérie domine. On ne peut être que pour ou contre, partisan d’un côté ou de l’autre. Certains ont défini unilatéralement le BIEN et le MAL. Le BIEN est d’un coté, contre la Russie, contre le Hamas, contre les extrêmes-droites, contre Trump, contre les juntes militaires (mais comme le BIEN interdit de critiquer l’Afrique, on évite soigneusement de se prononcer), pour tout ce qui est LGBTQIA+, pour l’islamisme modéré,  pour la lutte contre le réchauffement climatique, etc. Le MAL est l’autre côté : ceux qui ne condamnent pas la Russie, le Hamas, les extrêmes-droites, ceux qui ne condamnent pas Trump, les juntes militaires, ceux qui n’applaudissent pas les LGBTQIA+, l’islamisme, la lutte contre le réchauffement climatique, etc. 

Un homme de BIEN condamne désormais. Ceux qui ne condamnent pas ce que l’on nous dit de condamner sont les adeptes du MAL. Voilà la nouvelle philosophie de notre époque !

 

 

Saucratès


26/07/2024
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#metoo et la présomption d’innocence

Les affaires Edouard Baer et Henri Grouès alias l’abbé Pierre

Par Saucratès 

Saint-Denis de la Réunion, vendredi 26 juillet 2024
 

Deux affaires récentes de plaintes pour harcèlement et agressions sexuelles me semblent poser une nouvelle et énième fois la problématique de la remise en cause de la présomption d’innocence par le phénomène #balancetonporc.org ou #metoo. La première de ces affaires concerne les plaintes déposées contre Édouard Baer.

 

«Edouard Baer, figure emblématique du cinéma et du théâtre, est accusé par six femmes de comportements inappropriés allant du harcèlement à l'agression sexuelle, dans des contextes professionnels, entre 2013 et 2021, selon une enquête approfondie de Mediapart et Cheek, publiée le 23 mai dernier et relayé par d'autres médias dont le HuffPost.»

 
https://actu.gala.fr/l_actu/news_de_stars/edouard-baer-accuse-de-harcelement-et-d-agressions-sexuelles-sandrine-kiberlain-reagit_544682

 

#metoo a déjà condamné sans appel Édouard Baer alors qu’il est indiqué qu’aucune plainte pénale n’a encore été déposée. Pourtant, il y a vraisemblablement une raison à cette bizarrerie. Comme si les faits évoqués n’étaient pas suffisamment caractérisés avec la législation actuelle et que les pauvres victimes attendaient que la législation change. 
 

Car voilà, qu’est-il reproché à Édouard Baer ? 
 

«Pour rappel, les accusations à son encontre vont des commentaires inappropriés sur le physique ou sur ses préférences sexuelles, à des agressions plus graves, comme des baisers forcés ou encore des attouchements.»

 

Pas vraiment des faits susceptibles de l’envoyer aujourd’hui en prison, malgré tout le battage orchestré autour des droits des femmes. Sauf si on change les lois, sauf si de toutes petites agressions sexuelles comme des attouchements ou des baisers forcés et de simples commentaires, deviennent un jour un crime capital entraînant la condamnation à mort de l’abject criminel !

 

S’il y a bien une chose qui m’interpelle, c’est bien cette idée de commentaires ou de propositions ‘inappropriés’. Qu’est-ce que cela veut donc dire que ce terme d’inapproprié ? Comment un commentaire pourrait-il être approprié ou inapproprié ? À moins de considérer qu’un homme ne peut pas faire la moindre avance sexuelle ou le moindre commentaire sur le physique d’une femme ou d’une jeune-femme sans être considérer comme un vieux pervers dégueulasse !

 

L’autre affaire concerne l’affaire de l’abbé Pierre alias Henri Grouès. 
 

«L’abbé Pierre, le prêtre le plus célèbre de France, connu pour ses engagements sociaux, est rattrapé, dix-sept ans après sa mort, en 2007, par des accusations de violences sexuelles. Un rapport, commandé au cabinet Egaé (dont la rédactrice et la dirigeante est Caroline De Haas) par Emmaüs France, Emmaüs International et la Fondation Abbé Pierre, évoque des violences commises sur au moins sept femmes, de la fin des années 1970 à 2005.»

 

https://www.lemonde.fr/societe/article/2024/07/17/l-abbe-pierre-accuse-d-agressions-sexuelles-ce-que-disent-les-temoignages-de-sept-femmes_6251820_3224.html

 

Pourquoi cette affaire sort-elle aujourd’hui ? Pourquoi dix-sept ans après la mort de l’abbé Pierre ? Pourquoi ce besoin de soulever la boue sur cet homme jouissant d’une aura exceptionnelle ? Le simple besoin de justice de la part de victimes en souffrance ? Ou bien autre chose ?

 

Et surtout pourquoi recourir justement à Mme Caroline de Haas, l’ultra-féministe signataire de manifestes féministes, aux positions ultra délétères, pour réaliser un audit sur les agissements de l’abbé Pierre. Coïncidence quand même surprenante de la part des dirigeants d’Emaüs. Utiliser justement celle qui pousse des jeunes femmes à porter plainte et instrumentalise ces plaintes contre des ministres comme Darmanin entre autres. Coïncidence vraiment ? 

Coïncidence aussi le pourquoi aujourd’hui, dix-sept ans après le décès de l’abbé Pierre ?

 
Mais plus largement, ce que nous racontent les compulsions sexuelles qui agitaient l’abbé Pierre me parle personnellement, en tant qu’homme. Nul ne semble à l’abri des compulsions sexuelles, même pas les plus sages et les plus saints d’entre nous.

 
Et les compulsions sexuelles dont souffrait l’abbé Pierre devraient nous conduire à interroger le principe même des vœux d’abstinence et de chasteté que les religieux s’imposent. Manifestement, tout le monde n’est pas capable d’y faire face. Comment peut-on mener une vie d’homme sans sexualité ? L’abbé Pierre était juste humain. Et le plus terrible était qu’il devait combattre ses compulsions sexuelles en les fuyant ou bien vivre en étant tenté. Cette histoire autour de l’abbé Pierre soulève d’abord la misère d’une vie de religiosité sans possibilité de sexualité, face à une conscience intransigeante et dogmatique.

 

https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/07/20/revelations-sur-l-abbe-pierre-la-compulsion-sexuelle-du-clerc-catholique-parait-indubitable_6253285_3232.html

 

https://actu.voici.fr/news-people/il-mest-arrive-de-ceder-quand-labbe-pierre-avouait-avoir-rompu-son-voeu-de-chastete-786473
 

C’est un peu cela une vie d’homme. Nous devons lutter contre une morale et une conscience personnelle intransigeante, ainsi que contre un ultra-féminisme intransigeant et dogmatique, qui fait de la lutte et de l’éradication de l’espèce masculine son mantra et son oméga. 

 
 
Saucratès


26/07/2024
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La philosophie et la guerre en Ukraine

Je vais en revenir toujours à ma même question : qu’est-ce qui explique l’uniformité des opinions et des prises de position autour de la guerre en Ukraine ? La raison explicative est-elle que la Russie, l’agresseur, représenterait le Mal à l’état pur et que cette explication est intimement connue de tout le monde ? Mais dans ce cas-là, on peut aussi penser que l’essentiel du corps politique européen et l’ensemble des médias disposaient aussi de la même information sur le Hamas et sur les palestiniens, qui les a conduit là aussi à prendre uniformément position contre le Hamas, contre les Palestiniens et pour Israël et pour les Israéliens. 

Par conséquent, si cette belle unanimité s’est trompée sur le cas israélien, si par hasard, tous ces politiques, tous ces gouvernements, tous ces journalistes, se sont trompés et ont soutenu un État poursuivi pour des crimes de guerre et pour des crimes de génocide, alors ils ne sont pas infaillibles. Ne peuvent-ils pas tout autant se tromper dans leur analyse de la situation ukrainienne et russe et dans la guerre qui les oppose ?

 
Je lisais à l’instant un magazine tout à fait sérieux qui ne saurait être considéré comme un média partisan et d’opinion. Je veux parler de la revue Philosophie magazine, et de son numéro 177 de mars 2024 consacré notamment à la Violence. Une opinion philosophique se doit d’être sage, au-dessus du marécage des opinions manipulées. Et pourtant même là, je me trouve confronté à une vision manichéenne de la guerre entre la Russie et l’Ukraine. 

 

Au début de son article, l’auteur, Martin Legros, cite la guerre en Ukraine.

 

«Au lendemain de l’invasion de l’Ukraine par les chars de l’armée russe, il y a tout juste deux ans, Vladimir Poutine prononce devant toutes les télévisions du monde un discours pour justifier l’action qu’il vient de lancer : il se passe un génocide de millions de personnes qui ne peuvent compter que sur la Russie. J’ai décidé de mener une opération militaire spéciale. Son objectif est de protéger les personnes victimes d’intimidation et de génocide par le régime de Kiev depuis huit ans. Et pour cela, nous lutterons pour la démilitarisation et la dénazification de l’Ukraine.»

 
Mais un peu plus loin, Martin Legros écrit ceci : 

 
«Il existe une troisième attitude face à la violence : la résistance, l’autodéfense ou meme la contre-attaque. C’est la position adoptée par l’Ukraine face à la Russie. Sans vraiment mesurer ses forces, n’écoutant que son bon droit et son courage, le peuple ukrainien s’est levé dès les premiers jours contre  l’envahisseur - sans d’ailleurs se priver d’appeler à l’aide et d’argumenter aussi, contre les folles accusations de son agresseur, ou de répliquer ici ou là, si nécessaire. Cette attitude héroïque est susceptible d’inverser momentanément un rapport de force défavorable grâce à l’énergie et au courage que donne la conviction de se battre pour son bon droit. La résistance a cependant un prix, celui des vies mises en jeu dans le refus de se soumettre, celui de l’endurance aussi. Deux ans après, on se demande combien de temps l’Ukraine pourra encore tenir… En attendant, elle rend coup pour coup à son adversaire, en veillant à ne pas s’inscrire, à mesure que la Russie multiplie les crimes de guerre, dans la loi du talion.»

 

https://www.philomag.com/articles/comment-rester-au-dessus-du-volcan

 

S’agit-il d’une position, d’une opinion, philosophiquement défendable, exprimant une profonde sagesse comme on peut l’attendre d’un magazine philosophique ? Au-delà de cette interrogation, on peut noter une constance. Les arguments russes sont systématiquement rejetés, dans cette opinion comme dans les médias («les folles accusations de son agresseur»), et le peuple ukrainien et le pouvoir ukrainien, Zelensky, y sont systématiquement magnifiés et idéalisés.

 
J’ai l’impression que toute accusation d’intimidation et de génocide visant une démocratie comme l’Ukraine, faite par un État de non-droit comme la Russie, est forcément inaudible. L’Ukraine ne pouvait pas tenir une politique militaire ou agressive contre sa population russophone ? Jamais. 

 

1) Il n’existe pas en démocratie de reconnaissance du statut de prisonnier politique. Il n’y existe que des condamnés de droit commun. Les gilets jaunes n’ont ainsi jamais été considérés comme des opposants politiques et n’ont jamais été condamnés pour leurs idées politiques opposées à Macron. Ils ont été condamnés pour des voies de fait, pour des agressions, pour des entraves à la circulation, pour port d’armes prohibées (même pour port d’un bouclier), pour dégradation de biens publics, mais ils n’ont été nulle part reconnus, dans les nations démocratiques, comme des prisonniers politiques injustement emprisonnés par un État niant leurs droits. Ils ne sont que de simples criminels. Ils ont été éborgnés, frappés, gazés, chargés militairement, mais sans jamais la reconnaissance par les pairs de la France comme les victimes de la violence d’un État voyou, apeuré, aux aguets. 

De la même manière, en Ukraine, lorsque Vladimir Poutine accuse le pouvoir ukrainien de génocide sur sa minorité russophone, c’est inaudible pour tous les gouvernements démocratiques. Il n’y a pas de génocide en Ukraine contre sa minorité russe, mais juste des délinquants.

 

2) Le régime démocratique ne reconnaît pas l’existence d’une minorité. En démocratie, le gouvernement est élu par le peuple, supposément à la majorité des suffrages exprimés, et le gouvernement représente alors l’ensemble du peuple. Il n’y existe pas de minorité puisque le peuple doit dès lors se soumettre aux lois de ceux qui le gouvernent et qui fabriquent les lois. Ne pas appliquer les lois valablement adoptées, en démocratie, c’est risquer la prison. Le concept même de droits des minorités n’y à aucun sens. Les bretons, les basques, les corses, les kanaks comme les minorités russes en Ukraine ne sont que des terroristes et des criminels pour tout ce que l’Occident compte de gouvernements ou de journalistes et de médias dits des pays démocratiques.

 

3) Lorsque la revue «Philosophie magazine» aborde cette question de la violence, il ne leur vient pas à l’idée une pensée toute simple. Imaginons que vous, adultes, vous vous attaquiez à des jeunes enfants ou à de jeunes bébés, comme le faisait le pouvoir ukrainien de Zelensky et de ses prédécesseurs, contre sa minorité russe au Dombas et ailleurs. Vous viendrait-il à l’idée de le faire avec les jeunes enfants ou les bébés du judoka Teddy Rinner ou du combattant de Mix Martials Arts Conor Mc Gregor ? Non pas intentionnellement j’imagine. Et si dans ce cas-là, Teddy Rinner ou Conor Mc Gregor vous explose la tête, vous et vos petits copains qui vous acharniez sur ces jeunes enfants sans défense, sont-ce eux les agresseurs ? Sont-ce eux les criminels ? En démocratie probablement. Aux Etats-Unis, les pauvres adultes battus auront même droit à des indemnisations colossales. Pour ma part, je ne le pense pas. 

 

On n’attaque pas des victimes sans défense dont le père, ou la Nation qui les représentent, sont des puissants combattants ou une puissante Nation. Et si on a fait le pari inverse, on ne se présente pas comme une pauvre victime injustement agressée. Accessoirement, cela fonctionne aussi avec le conflit israélo-palestinien, à la fois à l’encontre des palestiniens qui ont attaqué Israël, mais également contre Israel qui a également systématiquement agressé et humilié les palestiniens de Gaza.

 

La France peut ainsi impunément s’attaquer, poursuivre, s’acharner sur ses minorités bretonnes, basques ou corses ou sur les gilets jaunes. Ceux-ci ne sont les minorités d’aucun puissant peuple, d’aucune puissante nation qui pourrait souhaiter les venger ou simplement les défendre ou prendre fait et cause pour eux. La majorité ukrainienne croyait certainement qu’elle pouvait faire la guerre, déporter sa minorité slave, comme ses voisins européens l’avaient fait avec leurs propres minorités inassimilables, sans risquer d’intervention militaire de son grand voisin russe. À tord. Les démocraties occidentales sont construites sur la négation de l’existence de minorité, pour lesquelles l’Etat démocratique propose l’assimilation, la disparition ou la prison pour ceux qui choisissent de se révolter. Belle démocratie !

 

Ce même numéro de ‘Philosophie magazine’ revient également dans un autre article sur une définition des notions de ‘jus ad bellum’ et de ‘jus in bello’, c’est à dire sur le droit de faire la guerre et sur le droit de la guerre.

 
https://www.quidjustitiae.ca/fr/blogue/Jus_ad_Bellum_et_Jus_in_Bello

 

Le ‘jus ad bellum’ couvre ainsi la légalité d’un recours à la force, selon trois principes ou trois justifications pour l’Organisation des Nations Unies. Le troisième principe concerne ainsi justement le droit d’intervenir pour mettre fin à un massacre ou à des attaques visant un peuple par un État. C’est ce principe qui fut invoqué pour cautionner l’intervention de la communauté internationale en Libye, comme le rappelle M. Serge Sur. C’est le motif invoqué par la Russie pour cautionner son intervention spéciale en Ukraine. Et cela a certainement été invoqué aussi par l’Allemagne nazie en 1938-1939 pour envahir la Tchécoslovaquie ou la Pologne. 

 

https://www.philomag.com/articles/serge-sur-le-droit-humanitaire-devrait-etre-grave-dans-la-tete-des-soldats

  

Il est intéressant de constater que ce droit invoqué par la Russie n’est reconnu par nul observateur démocrate ou occidental ! Ni même dans cette revue philosophique. 

 

4) De la même manière, il y a une divergence de points de vue des médias occidentaux démocrates sur les formes de résistance que l’on peut conduire en Russie et en Ukraine. Ainsi, M. Martin Legros écrit que l’Ukraine veille «à ne pas s’inscrire, à mesure que la Russie multiplie les crimes de guerre, dans la loi du talion», ce qui n’empêche pas cette même Ukraine de poursuivre, juger, condamner, exécuter les ukrainiens et les ukrainiennes qui ont supposément collaboré avec l’armée russe, qui ont couché avec des soldats russes, qui les auraient aider, guider. Probablement à les exécuter sauvagement. Et tout ceci avec le bienveillant aveuglement des médias occidentaux. Ceux qui fuit la conscription sont des traîtres à l’effort de guerre. Les snipers ou les pilotes de drones qui exécutent des soldats russes sont les héros. Par contre, en Russie, ces mêmes médias occidentaux encensent ceux qui militent contre la guerre, refusent la conscription ou meurent en prison. C’est comme si la France était elle-même en guerre contre la Russie. Nul recul possible sur cet affrontement, nulle possibilité de débat, comme pour la position sur Israël. 
 
Ce n’est pas cela selon moi la philosophie.

 
 
Saucratès


15/06/2024
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Cannes, le cinéma et #metoo

Cannes, le cinéma et #metoo
Par Saucratès 
Saint-Denis de la Réunion, samedi 25 mai 2024

 

Au moment de Cannes 2024, #metoo s’est réinvité violemment dans l’actualité. Il y a d’abord eu ces films et ces appels féministes à l’adoption d’une nouvelle loi #metoo. Un monde #metoo …

 

https://www.mediapart.fr/journal/france/080224/le-cinema-francais-au-coeur-de-la-bataille-metoo

 

Mais qu’est-ce qu’une telle loi apporterait à notre société ? Créer un monde où on ne verrait plus d’agressions sexuelles à l’encontre des femmes, ou des hommes ? Ni de la part d’hommes de pouvoir, d’acteurs, ou de femmes de pouvoir ? Mais ce n’est pas une loi qui permettra de faire cela. C’est la société qu’il faudrait changer, les relations hommes-femmes, les comportements des hommes et ceux des femmes. 
 
Que ferait de plus une loi #metoo que toutes les lois existantes contre le harcèlement sexuel, contre les viols et agressions sexuelles ? Elle permettrait d’obliger à croire immédiatement toute victime d’une agression sexuelle, et d’emprisonner voire condamner, éliminer l’agresseur désigné ? Uniquement lorsque cela touche des agresseurs hommes … évidemment … cela va de soi. 
 
Quoi d’autre ? Obliger les gendarmes, policiers, à recevoir et à croire aux plaintes déposées par des victimes féminines d’agression sexuelle ? Obliger les juges à condamner les agresseurs masculins désignés par leurs victimes ? Incarcérer préventivement la moitié de l’humanité de sexe masculin ? Ou directement éliminer cette moitié de l’humanité puisqu’il n’y aura jamais suffisamment de places de prisons construites pour 4 milliards d’hommes à enfermer !

 
Bon vous avez compris, #metoo m’insupporte profondément. Le règne de la délation généralisée et de la condamnation et de la mise à mort médiatique immédiate. 

 

Au moment de Cannes 2024, une rumeur s’est répandue. Et le site Médiapart s’est fendu d’un magnifique article pourfendant cette rumeur imbécile selon Médiapart, au sujet de l’existence d’une supposée liste d’auteurs présumés de violences sexuelles, que Mediapart s’apprêterait à publier. C’était faux, évidemment selon Médiapart.

 

«C’est faux, évidemment. Disons-le d’emblée : Mediapart ne publie pas de « liste ». Quand nous révélons des faits à propos de violences sexistes et sexuelles, comme sur l’ensemble des sujets d’intérêt général que nous couvrons, nous publions des « enquêtes » portant sur des informations recoupées.

 

Celles-ci prennent souvent plusieurs mois, au minimum plusieurs semaines. Car le temps du recoupement des informations est incompressible, et long, tout comme celui du contradictoire (qui consiste à questionner les personnes ou les institutions mises en cause).

 

(…) La rumeur, elle, offre une esquive à celles et ceux qui ne veulent entendre ni Judith Godrèche, ni Adèle Haenel, ni Isild Le Besco et tant d’autres. Qui refusent de bousculer leurs certitudes, de questionner le cinéma, le rôle de l’image et de l’art dans nos représentations et la reproduction des rapports de domination et de pouvoir.

 

Le journalisme est précisément le contraire : enquêter, mettre au jour des faits qui nous dérangent et nous questionnent, penser contre soi-même, informer les lecteurs et les lectrices hors de tout agenda dicté par les réseaux sociaux. C’est ce que nous tentons de faire, quotidiennement, dans Mediapart.»

 

https://www.mediapart.fr/journal/france/130524/metoo-la-force-tranquille-de-l-information

 
Dans une vision antérieure de cet article, Mediapart, si je ne me trompe pas, contestait la possibilité de l’existence de cette liste parce qu’aucune accusation ne pouvait reposer sur l’absence de toute preuve. Comment une simple rumeur de la sorte pouvait-elle être reprise par des sites d’information comme C8, Le Figaro ou L’Opinion sur la base de seules rumeurs et en l’absence de toute preuve.

 

Cette partie de l’article de Mediapart a été corrigée, à raison probablement, puisque c’est la forme et la fonction justement des accusations de #metoo de ne se baser que sur la rumeur, sur des accusations sans preuve, sur des faits parfois prescrits. Et que c’est bien pour cette raison que les fous et les féministes qui agitent la promulgation d’une loi #metoo veulent justement d’une telle loi : pour que leurs rumeurs tueuses et assassines puissent aboutir à la mort de leurs cibles. Parce que certains survivent parfois aux rumeurs, aux attaques des chiens.

 

Et puis voilà, malgré le démenti de Mediapart en date du 13 mai 2024, le 23 mai 2024, soit 10 jours plus tard, Mediapart avec un autre média féministe (Cheek) publient une enquête sur le comédien Édouard Baer  qui l’accuse d’harcèlement et d’agressions sexuelles sur la base de de dénonciation de six femmes entre 2013 et 2021. Les autres enquêtes démenties par Mediapart devraient suivre ; la liste existe bien.

 

https://www.francetvinfo.fr/societe/violences-faites-aux-femmes/edouard-baer-accuse-par-six-femmes-de-harcelement-et-d-agressions-sexuelles-dans-une-enquete-de-mediapart-et-de-cheek_6561992.html

 

Je ne me prononcerais pas sur les faits mêmes des affaires #metoo. Le temps de la justice n’est pas celui des médias. Et la présomption d’innocence existe bien en droit, jusqu’à la condamnation définitive. #metoo ne reconnaît pas ces droits aux supposés agresseurs que les féministes et les supposées victimes dénoncent. L’existence même de ces droits, et l’usage des termes supposés ou présumés qu’ils imposent, exaspèrent les féministes de #metoo.

 
Par ailleurs, ne connaissant pas la gloire et la renommée, je n’ai pas été soumis aux mêmes tentations que tous ceux accusés par #metoo. Je ne leur jetterai pas la première pierre. J’ignore ce que j’aurais fait dans la même situation qu’eux ; aurais-je été un résistant ou un collabo ? Les femmes célèbres sont-elles d’ailleurs différentes des hommes célèbres ou bien nul ne se plaint-il jamais de leurs avances parce qu’elles savent faire croire aux hommes que ce sont eux qui ont pris l’initiative ? Et au fond, peut-être est-ce parce qu’il est plus simple d’être une femme dans les choses de l’amour, que dans n’importe quel bar, une femme qui cherche du sexe en trouvera. Et un homme non. Ou très difficilement. Ou parce que seuls les hommes cherchent du sexe … parce que cela ne les engage pas de la même manière que les femmes.

 

Il reste une chose en laquelle je suis d’accord avec les féministes. Que l’homme est fondamentalement un violeur. Que seul un vernis de culture et de civilisation occidentale nous protège de la bête qui sommeille en nous. Que le viol est inscrit dans l’ADN de l’homme, et qu’il suffit souvent du rien, la guerre, le pillage, la peur, pour qu’un certain nombre d’hommes basculent dans l’animalité. C’est pour cette raison que les terroristes du Hamas ont pu violer à la suite puis assassiner les femmes et les jeunes filles israéliennes qu’ils ont croisé. De même que les soldats russes ou ukrainiens dans la guerre en Ukraine. L’homme est un monstre. Et les féministes aussi. Le sexe, la mort et la peur les attirent comme l’odeur du sang attire les prédateurs ! Je n’ai nul espoir dans l’humanité alors qu’un simple vernis nous protège des pires instincts de l’humanité.

 
Evidemment, on a parfois de bonnes surprises, chez les hommes et chez les femmes. Le monde est rempli de justes, de bonnes personnes, de gens qui protègent et cachent les faibles, qui refusent le viol. Ils en existent partout. Mais la minorité de monstres suffit à rendre le monde dangereux. Et surtout la majorité de ceux qui laissent faire, qui applaudissent, qui se réjouissent sans participer…

 
 
Saucratès


25/05/2024
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Les premiers morts de #meetoo

Les premiers morts de #meetoo

Par Saucratès

Saint-Denis de la Réunion, mercredi 3 avril 2024

 

Le dessinateur américain Ed Piskor s’est probablement suicidé (à moins qu’il n’ait été suicidé de force) suite à des accusations vraisemblablement mensongères et fausses d’agressions sexuelles par des victimes qu’il aurait supposément agressé (ou tenté d’agresser). Merci #meetoo. Merci #balancetonporc.org.

 

https://www.lemonde.fr/disparitions/article/2024/04/02/le-dessinateur-ed-piskor-accuse-de-violences-sexuelles-est-mort_6225626_3382.html

 

Quand je titre sur les premiers morts de #meetoo, je me trompe évidemment. Derrière toutes ces accusations de viols et d’agressions sexuelles portées sur #meetoo, combien de fausses accusations ont-elles été portées contre des hommes innocents et combien de ces victimes se sont-ils suicidés devant leur réputation brisée en mille morceaux ? Combien de morts parmi les méchants violeurs ou supposés violeurs ? On ne les compte pas parce que ce sont des hommes hétérosexuels ? Le féminisme post #meetoo, est-ce cela ? Est-ce que seules les vies des femmes comptent ? Est-ce que les vies des hommes n’ont pas de valeur ? Est-ce que les féministes pensent que si on pouvait exterminer tous les hommes, le monde se porterait mieux ?

 

Ou bien tout simplement pensent-elles que les morts masculines ne comptent pas ?

#meetoo ne représente en aucun cas la moindre forme de justice. En matière de justice, même les pires criminels ont droit à pouvoir être défendus. Même Eichmann eut droit à des avocats lors de son procès à Jérusalem, même les nazis jugés à Nuremberg, même les criminels poursuivis pour crime de guerre devant le tribunal de la Haye, même Israël malgré les crimes de guerre perpétrés à Gaza, ont eu droit à être défendus. C’est un droit constitutionnel sacré dans nos États de droit.

 

Mais pas les hommes poursuivis pour avoir supposément agressé des femmes, leur avoir tenu des paroles considérées comme inappropriées, ou avoir eu un comportement considéré comme inapproprié ? Eux n’ont pas droit à la justice ? Ils n’ont pas droit à être défendus et jugés équitablement. Non, ces hommes-là sont immédiatement jugés comme des criminels et placardés comme des monstres, des pervers, des criminels. Sans justice, sans possibilité de se défendre, sans enquête, voire parfois ou le plus souvent pour des faits prescrits. Par des juges qui jouent les victimes ou des victimes qui font office de juges et de bourreaux. Vive #meetoo ! Vive #balancetonporc.org !

 

https://www.lemonde.fr/politique/article/2024/04/02/julien-bayou-vise-par-une-plainte-de-son-ex-compagne-demissionne-d-eelv-et-de-son-groupe-a-l-assemblee_6225583_823448.html

 

Mais tout cela, défense équitable, procès équitable, enquête non uniquement à charge, c’est la justice. Et la justice ne suffit pas aux féministes et aux tueuses sans pitié. Ce qu’elles veulent, c’est du sang. C’est une vengeance probablement pour tous les siècles où la femme fut inférieure à l’homme, sous son contrôle. Il ne s’agit pas de justice mais simplement de vengeance, de djihâd, de guerre sainte menée contre les hommes. Il leur faut du sang. Et chaque mort supplémentaire doit les remplir d’allégresse. Heureusement, je crois en une justice divine, immanente.

 
 

 

Saucratès 


03/04/2024
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