Critiques de notre temps

Critiques de notre temps

Réchauffement climatique (2)

Réflexion vingt-quatre (22 juillet 2007)
Arrivé à ce point-là de notre réflexion, que peut-on en déduire et que peut-on envisager de faire ?


Le réchauffement climatique planétaire est presque certainement l'oeuvre de l'activité humaine ... les experts du GIEC en sont pratiquement sûr à plus de 90% ... même s'il existe d'autres hypothèses envisagées par certains scientifiques ...

Si la théorie de l'influence humaine sur le réchauffement climatique est vraie, les niveaux de gaz à effet de serre dans l'atmosphère terrestre vont continuer à progresser au cours des prochaines décennies, et provoquer un réchauffement mondial sans précédent du climat, dont les impacts sur notre environnement, sur la faune et la flore, et sur nos moyens de subsistance seront importants si ce n'est catastrophique.

Les différentes pistes actuellement étudiées par les scientifiques et les industriels pour trouver une solution au problème des émissions des gaz à effet de serre et des émissions de carbone, semblent difficilement réalisables et nous feront peut-être même courir des risques encore pires que ceux qui nous guettent pour l'instant.

La seule hypothèse véritablement sage serait de changer fondamentalement de système de production économique et de modèle social de consommation ... mais cette hypothèse est presque inenvisageable ... le quart de l'humanité riche et développé n'acceptera jamais de mettre fin à son rêve de consommation sans limite, qui rend pourtant cette partie de l'humanité terriblement triste et malheureuse ... insatisfaite, stressée et en état limite ...

Cette hypothèse éliminée, il n'y a peut-être aucune autre solution viable qui peut être suivie ... et la race humaine se réserve peut-être un avenir de guerres et de destruction, ou pire encore, un monde où une catastrophe écologique nous annihilera, nous et l'ensemble du biotope terrestre ... on a souvent pensé aux risques d'une guerre nucléaire ... mais imaginons un futur où des kilomètres cubes de CO² mortel sont piégés sous nos pieds, qu'une catastrophe ou une arme pourraient libérer brutalement, et qui, en se répandant comme une mare à la surface de notre globe, annihileront toute vie animale et humaine sur terre ...

Si un tel futur arrive (où le CO² est stocké en grande quantité sous terre ou dans l'océan), il ne nous restera plus alors qu'à vivre en très haute altitude, en attendant que cette catastrophe se produise ... et libère le monde de l'espèce humaine, ou du moins de notre modèle de société.

Mais en attendant ce moment ou ces catastrophes, suivons quelques autres pistes sur le réchauffement climatique et sur certaines solutions imaginées ou développées par quelques uns d'entre nous ...


Réflexion vingt-trois (21 juillet 2007)
La piste de la séquestration naturelle du carbone (suite 2)

La séquestration naturelle du carbone dans les océans

La séquestration du carbone par les océans est un sujet particulièrement complexe et cette esquisse de présentation devra être prise, plus encore que pour les autres, avec une grande indulgence. Beaucoup de données sur le rôle des océans dans le cycle du carbone sont encore aujourd'hui méconnues.

La première chose que l'on peut rappeler, c'est que les océans sont le principal poumon en matière de carbone de notre système planétaire. Une mesure réalisée en 1990 des stocks de carbone (le dioxyde de carbone, mais aussi le méthane, le monoxyde de carbone ou les chlorofluorocarbones), retenus dans les différents puits de carbone terrestres, estimait la quantité de carbone séquestrée dans les eaux profondes des océans à 38.000 gigatonnes, soit près de 93% de l'ensemble du carbone en circulation dans la biosphère (hors le carbone inorganique de la croute terrestre et des sédiments au fond des océans), atmosphère comprise. En regard, les eaux superficielles des océans ne contiendraient selon ces estimations que 200 gigatonnes (à comparer également à 2.000 gigatonnes sequestrées dans le sol). Même si ces estimations ont certainement été modifiées à ce jour par rapport à ces mesures de 1990, notamment pour le sol et les gisements fossiles, elles donnent toutefois un ordre de comparaison de l'importance de la séquestration réalisée au sein des eaux profondes des océans de notre planète. La lithosphère terrestre renfermerait 20.000.000 gigatonnes de carbone, au sein des roches et les sédiments.

La séquestration du carbone dans les océans obéit à plusieurs mécanismes, parmi lesquels on trouve les coraux et le plancton (notamment phytoplancton). Le phytoplancton stocke le carbone de la même manière que la végétation terrestre par le principe de la photosynthèse. Des études ont aussi observé que le développement du phytoplancton s'accélérait en présence de minerais de fer, et qu'un atome de fer permettait d'aider à stocker de 10.000 à 100.000 atomes de fer supplémentaires. Certains scientifiques préconisent donc d'ensemencer en fer les océans (des expériences ont déjà été menées dans la région arctique) pour accroître la capture de carbone par la biomasse des océans. Les coraux participent également à la séquestration du carbone dans les océans, que cet animal microscopique utilise pour construire son squelette.

Toutefois, l'augmentation de la teneur en carbone des océans risque d'avoir une incidence sur leur PH (qui a peut-être commencé) ; l'augmentation de l'acidité des océans, qui pourrait résulter d'une hausse du carbone atmosphérique, empêchant le phytoplancton, les coraux et tous les invertébrés à coquille, de fabriquer leur squelette ou coquille ... Par ailleurs, les coraux sont également touchés par un phénomène de blanchiment, qui peut être dû à la chaleur ou à l'acidité. On estime ainsi que la grande barrière de corail australienne pourrait mourir et disparaître au cours des prochaines décennies du fait du réchauffement climatique.

Un troisième mécanisme de séquestration du carbone est appelé la 'pompe de solubilité', qui est régie par l’équilibre thermodynamique du CO² à l’interface entre l'océan et l'atmosphère. Le CO² dissout réagit avec l’eau pour donner de l’acide carbonique (H2CO3), lui-même en équilibre acido-basique avec le carbonate (CO3) et le bicarbonate (HCO3), qui représente près de 95% du carbone océanique. Schématiquement, à l'équateur, les océans sont une source de CO², dues au réchauffement des masses d’eau et à la remontée d’eau profonde riche en carbonates, tandis qu'ils sont des puits de CO² aux moyennes et hautes latitudes (du fait du refroidissement et de l'activité biologique du phytoplancton). L’océan austral serait ainsi le principal puits de CO² anthropique. Mais cette pompe de solubilité est également perturbée par l’excès de CO2 atmosphérique qui se dissout dans les eaux de surface.

Par ailleurs, la capacité de séquestration du carbone par les océans est différent entre les eaux de surface et les eaux profondes. Les eaux de surface ne représentent qu'une faible proportion de la masse océanique (de l'ordre de 2%). Elles ne disposent donc que d'une capacité de dilution du carbone négligeable, et sont en contact rapide avec l’atmosphère (de l’ordre de l’année). Le mélange avec les eaux de sub-surface, intermédiaires ou profondes est plus efficace, mais beaucoup plus lent (jusqu'à plusieurs siècles). Mais le réchauffement climatique risque justement de bloquer ces mécanismes de transfert entre les différentes strates d'eau dans les océans, avec le danger justement que des océans stratifiés ne permettent plus les échanges entre couches océaniques ni de stocker convenablement le carbone dans les eaux profondes des océans.

Enfin, le changement du climat et le réchauffement qui en découlerait pourrait modifier la circulation des courants océaniques, dans une mesure que l'on ignore encore pratiquement, et perturber notablement les champs de nutritifs et de carbonates, et donc la capacité de séquestration du carbone par les océans.


Réflexion vingt-deux (20 juillet 2007)
La piste de la séquestration naturelle du carbone (suite)

La séquestration naturelle du carbone dans les forêts et dans la végétation

Par le biais du processus de la photosynthèse, la végétation et notamment les grandes zones forestières participent à la séquestration du carbone prélevé dans l'atmosphère. Elles sont évidemment déjà à l'origine des processus de séquestration dans les sols ou les tourbières, ainsi que dans les accumulations de minerais fossiles emprisonnés il y a des centaines de millions d'années dans le sol, et qui ont été transformés au fil des millénaires en pétrole, gaz, charbon ou lignite (voire en diamants).

Les arbres notamment accumulent d'importantes quantités de carbone dans leur bois et dans l'écosystème via la photosynthèse. Ils absorbent le CO² de l'atmosphère, stockant une partie du carbone prélevé et rejetant de l'oxygène dans l'atmosphère. On estime que la biomasse des forêts représente 80 % de la biomasse continentale. Ainsi, les forêts parvenues à maturité, notamment les forêts tropicales, renferment de grandes quantités de carbone. Les forêts contiendraient ainsi de 20 à 100 fois plus de carbone par unité de surface que les terres agricoles. Un certain nombre de distinctions peuvent être opérées.
(http://www.europarl.europa.eu/workingpapers/agri/s3-2-1-a_fr.htm)

On distingue ainsi les forêts tempérées des forêts tropicales ; les premières présentant un meilleur bilan carbone que les secondes, qui seraient aujourd'hui tout juste à l'équilibre ; les rejets de carbone de leur environnement équilibrant juste leurs prélèvements de carbone. Les forêts tempérées permettraient un meilleur stockage du carbone dans le sol forestier, à de plus grandes profondeurs, permettant ainsi une séquestration du carbone plus longue et plus stable. A l'inverse, les forêts tropicales ou équatoriales, plus importantes en surface, et matures auraient séquestré une forte quantité de CO² atmosphérique mais les processus de déforestation et de dégradation de ces ensembles (incendies, pourrissement) dûs à l'homme déséquilibreraient leur bilan carbone.

On distingue également la capacité de séquestration de carbone selon les essences d'arbres. Les arbres à croissance rapide (peupliers, saules, bouleaux, conifères) que l'on rencontre principalement en zone tempérée absorbent une faible proportion de carbone, tandis que les essences à croissance lente (en siècles) et à bois durs et denses présentent une meilleure capacité de séquestration du carbone, entre 20% et 50% de poids en carbone.

Le rôle prédominant des forêts tropicales par rapport aux forêts tempérées peut ainsi être mis en évidence par l'analyse de la distribution du carbone organique dans les différents compartiments de la biomasse végétale. Ainsi, proportionnellement, la quantité de carbone organique stockée dans le bois des forêts tropicales denses est de loin supérieure à celle rencontrée dans une forêt tempérée de conifères. Dans cette dernière, la majorité de carbone organique est concentrée dans le sol.

Les forêts peuvent parfois devenir des sources de CO² (le contraire d'un puits de carbone), notamment en cas d'incendie, en cas de déforestation massive, ou provisoirement après de grandes coupes rases. Les forêts sont des réservoirs naturels de dioxyde de carbone, mais le phénomène de puits de carbone n'existe que si elles grandissent ou si leur sol s'enrichit durablement en carbone. Planter de nouvelles forêts ne suffira ainsi pas à contre-balancer l'augmentation des émissions de gaz à effet de serre dûe à l'activité industrielle humaine.

Lire également
www.stihl.fr/isapi/global/filedownload.asp?filename=stihl_la_foret_tropicale.pdf


Réflexion vingt-et-une (19 juillet 2007)
La piste de la séquestration naturelle du carbone


Il existe au sein de la biosphère terrestre des mécanismes naturels de séquestration du carbone, que l'on appelle 'puits de carbone'. La photosynthèse des plantes est le principal mécanisme connu de séquestration du carbone.

Au sein des puits naturels de carbone, on retient notamment les forêts et leur végétation, les océans et le plancton océanique, les sols et les tourbières.
(source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Puits_de_carbone)

La séquestration naturelle du carbone dans les sols

On estime que les sols terrestres représentent l'un des principaux puits naturels de carbone de notre planète. Les sols contiendraient actuellement environ 2.000 gigatonnes de carbone sous forme de matière organique, soit presque trois fois le carbone atmosphérique, et quatre fois le carbone de la biomasse végétale.

Les prairies accumulent notamment d'énormes quantités de matières organiques, essentiellement sous forme de racines et micro-organismes, de manière relativement stable. Mais on observe depuis le dix-neuvième siècle a une lente destruction des surfaces de prairies, cultivées ou urbanisées, qui ont ainsi perdu par oxydation de grandes quantités de carbone. Les sols des forêts doivent aussi être analysés dans cette partie. L’augmentation du CO2 de l’air pourrait ne pas être compensé par une plus grande séquestration dans les sols. Une étude a montré que l’exposition longue à un doublement du taux de CO2 atmosphérique accélère fortement la dégradation de la matière organique des sols forestiers (acidification et stimulation de l'activité enzymatique des microorganismes du sol qui augmente la décomposition de la matière organique, et plus encore s’il y a des apports carbonés (litière)).

Les tourbières constituent un autre lieu important d'accumulation du dioxyde de carbone. Les principales tourbières (gelées) de notre planète sont situées dans la zone arctique, notamment dans les zones dites à pergélisol ou permafrost, en Sibérie, au Canada et en Alaska. En effet, dans une tourbière, les plantes en décomposition sont enfouies dans l'eau et celle-ci les isole de l'air libre et préserve le dioxyde de carbone. Le réchauffement climatique, dont les effets ne sont pas homogènes sur l'ensemble du globe mais sont justement beaucoup importants dans les régions arctiques, entraîne un dégel du pergélisol (ou permafrost) et un assèchement des tourbières dégelées. Le dégel du pergélisol et l'assèchement des tourbières entraînera l'évaporation du CO² emprisonné ainsi qu'une émission importante de méthane, un gaz à effet de serre vingt fois plus puissant que le dioxyde de carbone.

Il est toutefois évident qu'il n'est pas possible d'améliorer la capacité de séquestration du carbone des tourbières gelées, des pergélisols ou des permafrosts arctiques ou sibériens. La seule action envisageable concerne la limitation des effets du réchauffement climatique sur les climats arctiques, de façon à maintenir au maximum la surface de ces sols gelés, dont le dégel pourrait avoir pour conséquence un emballement du processus de réchauffement climatique.


Réflexion vingt (18 juillet 2007)
La piste de la séquestration artificielle du carbone


Après cette présentation d'un tableau bien sombre du futur anticipé pour notre planète, est-il utile de revenir sur le problème de la séquestration du carbone et sur les techniques de piègeage et de stockage artificielle du carbone ?

Il y a tout de même une limite à la présentation faite ci-dessous. Elle repose sur une théorie du réchauffement climatique (ainsi qu'accessoirement sur la raréfaction des ressources naturelles, minérales et fossiles) dont on ignore les conséquences exactes sur l'évolution des températures terrestres. Elle repose également sur une théorie du CO² atmosphérique que certains scientifiques rejette, pour lui préférer une théorie des cycles solaires. Si on veut être optimiste, on peut rappeler que les diverses hypothèses des scientifiques sur l'évolution des températures terrestres dépendent pour une part de la capacité des systèmes biologiques terrestres à séquestrer le carbone, ainsi que des efforts qui seront réalisés par l'homme en matière de niveau de rejet de CO².

Il me semble déjà important de déterminer le volume annuel des gaz à effet de serre, principalement le CO² qui sont actuellement rejetés dans l'atmosphère du fait des activités industrielles, de transport et de logement de l'humanité. Dans ses différents rapports, le GIEC a estimé les émissions mondiales annuelles de CO² à environ 30 milliards de tonnes, dont 45% provenant des plus importants sites industriels libérant plus de 0,1 million de tonnes de CO² par an (estimés par le GIEC à environ 8.000 sites).
(source : http://www.ipcc.ch/activity/srccs/IPCC%20F.pdf)

En retenant la masse volumique du CO² sous forme de gaz de 1,9769 kg/m3, cela représente un volume de 15.000 milliards de m3 de CO² sous forme de gaz à enfouir ou à retraiter chaque année soit encore 15.000 kilomètres cube. En retenant une masse volumique du CO² sous forme liquide de 986 kg/m3, on en revient à une estimation du volume total de CO² émis de 30,4 milliards de m3 de CO² liquide, soit environ 30,4 kilomètres cube par année. En partant du principe que seules les émissions des plus grosses installations polluantes pourront être récupérées et traitées, cela représentera ainsi un volume de CO² sous forme liquide de 13,7 kilomètres cube à traiter et à enfouir chaque année, au rythme d'émission actuel ... ce qui représente tout de même un énorme volume à stocker géologiquement , représentant l'équivalent de plusieurs grands lacs.
(http://www.france.airliquide.com/fr/business/products/carbon_diox/index.asp)

La séquestration mécanique du dioxyde de carbone sous sa forme liquide, que ce soit en stockage géologique profond ou pire en dispersion océanique, représente-t-elle une solution pérenne et acceptable ? Il suffit de se rappeler quelques accidents causés par la diffusion accidentelle de CO² par suite d'éruption volcanique comme à Nyos au Cameroun le 21 août 1986, où une énorme quantité de gaz carbonique a été libérée par les eaux du lac Nyos, gaz qui a ensuite coulé dans les vallées environnantes, en asphyxiant toute forme de vie jusqu'à 30 kilomètres autour du lac et causant la mort de 1.800 personnes du fait de cette catastrophe (voir également la catastrophe du Lac Monun en 1984 également au Cameroun).

Même si le piégeage géologique du CO² ne sera vraisemblablement pas réalisé en milieu volcanique (mais il est impossible d'en être sûr), cette solution ne présente-t-elle pas des risques trop élevés ? N'hypothèqueront-nous pas l'avenir de nos enfants ou des générations suivantes en enfouissant de tels poisons dans le sol de notre planète, même si cette solution est censée présenter une durée de vie bien supérieure à 1.000 ans ?


Réflexion dix-neuf (16 juillet 2007)
L'action des états est-elle notre dernière chance ?


Il ne semble donc y avoir aucun espoir de solutions du côté des consommateurs ou des industriels, en matière de modification de nos comportements de consommation ou de production. La seule possibilité repose par conséquent sur l'action éclairée des états de la planète, comme tout le monde l'a bien compris. Mais leur action ne réussira que si tous les états agissent ensemble pour réduire leurs émissions de CO² et des autres gaz à effet de serre, si tous oeuvrent dans le même sens. Et cela semble aujourd'hui malheureusement difficile à envisager. Les diverses actions que peuvent mener les états reposent sur l'imposition de nouvelles normes d'émission de gaz à effet de serre et de normes de fabrication, voire de récupération et de recyclage des déchets et produits usagés. En l'absence de cette unanimité, et notamment des plus grands pollueurs et des plus grands producteurs que sont la Chine et les USA, il y a de fortes chances que notre système économique continue sur sa lancée, consommant toujours plus de ressources naturelles, minérales ou fossiles, produisant toujours plus de produits, de déchets, et rejetant toujours plus de CO², de gaz à effets de serre, jusqu'à ce que ce système économique se grippe ou que notre planète ne puisse plus abriter la vie dans les mêmes conditions.

C'est un peu ce que Sir James Lovelock imagine en parlant du futur, lorsqu'il pourfend les illusions du développement durable ou des éoliennes et appelle à la décroissance des consommations matérielles, à une retraite de l'économisme, mais constate l'inertie des sociétés industrielles. Selon lui, des milliards de gens vont mourir du fait du changement climatique ? Avec le réchauffement, la plus grande partie de la surface du globe va se transformer en désert. Les survivants se grouperont autour de l'Arctique (ou de l'Antarctique). Mais la place manquera pour tout le monde, alors il y aura des guerres, des populaces déchaînées, des seigneurs de la guerre. Ce n'est pas la Terre qui sera menacée, mais la civilisation. Et cette crise se produira selon lui avant 2050, soit au cours des quatre prochaines décennies (d'après un article paru récemment dans le journal Le Monde).

Car, si l'homme n'a pas réussi au cours des prochaines années à modifier son processus de développement, de production capitaliste et de consommation, ce qui va nous attendre alors sera non seulement des cataclysmes climatiques (inondations, sécheresse, hausse du niveau des océans, famine) mais certainement également une série de guerres, de conflagrations gigantesques, pour l'appropriation des dernières ressources, des dernières technologies. Ce sera une crise sans commune mesure avec rien de ce qui a pu exister auparavant, que ce soit la première ou la seconde guerre mondiale ... des mouvements de populations sans lien avec ce qui a pu être observé dans le passé. Cette crise ne réduira pas seulement en morceaux notre système de production capitaliste et les milliards de capitaux qu'il a amassé mais qui n'ont aucune valeur en eux-même ... Cette crise risque également d'enregistrer l'anéantissement de l'homme en tant qu'espèce, et avec elle notre planète toute entière ainsi que toute la biosphère. Pour y échapper, l'homme a peu d'espoir :

1. à moins que la théorie du réchauffement climatique soit fausse
2. à moins que l'homme réussisse à changer de processus de développement économique, en s'orientant vers la décroissance économique
3. à moins que l'homme réussisse à ralentir le rythme du réchauffement climatique à capturant le CO² émis et à découvrir de nouvelles sources d'énergie non fossiles, de nouvelles mines de minerais tels les astéroïdes, de nouveaux matériaux pour remplacer les plastiques issus des dérivés du pétrole.

Sans cela, il serait étonnant que notre planète et notre espèce puisse continuer encore longtemps sur cette lancée. Il aura alors suffit d'à peine deux à trois siècles au capitalisme pour amener l'espèce humaine, après quelques millions d'années de lente évolution, vers son extinction. Un bien beau palmarès, pour un homme occidental ayant oublié la nature, conquis l'ensemble de la planète, et qui sera rattrapé justement par la nature, non pas pour se venger, mais pour mourir de ses déchets.


Réflexion dix-huit (15 juillet 2007)
Une lueur d'espoir ?


A cet endroit de la réflexion, il est intéressant de s'interroger sur les diverses possibilités de solutions qui peuvent être envisagées.

Il existe une première raison d'espérer. Cet espoir repose sur le traitement médiatique accordé aux problèmes du réchauffement climatique. Dans les années 1970 à 1980, malgré plusieurs réunions internationales consacrées au climat dont celle de Kyoto, les médias ne traitaient aucunement du sujet du rechauffement climatique et le public en ignoraient pratiquement tout, même dans les pays développés. Même l'engagement ancien d'un certain nombre d'acteurs ou de politiques contre les effets du réchauffement climatique (Léonard Di Caprio par exemple, Al Gore) était ignoré par le plus grand nombre. Au moins aujourd'hui, les effets du réchauffement climatique commencent à recevoir un important traitement médiatique qui permet au plus grand nombre d'être informé d'un certain nombre d'hypothèses qui attendent l'humanité au cours des prochaines décennies. Les conclusions des réunions du GIEC sont parfois retransmises dans les journaux télévisés. Des films d'informations, comme celui d'Al Gore ou de Yann Arthus-Bertrand bénéficient d'une large diffusion et recoivent un accueil favorable du public. Des films catastrophes (Le jour d'après, Fusion) présentent l'intérêt de décrire certaines possibilités (à un rythme toutefois extrêment accéléré en raison de l'intérêt de l'action) liées au réchauffement climatique ou à l'action de l'homme sur notre planète.

Il y a, je pense, une prise de conscience générale des conséquences que les actions de l'humanité peuvent avoir sur l'équilibre global de notre planète. La somme des actions de chaque individu vivant actuellement sur la Terre peuvent influer voire menacer la survie à long terme de notre espèce. Ce devrait normalement être la fin de l'égoïsme de l'humanité et des humains. Longtemps, les actions individuelles de chacun d'entre nous ne semblaient concerner que chacun d'entre nous et notre groupe familial. Aujourd'hui, il y a au moins une compréhension du fait que nos actions individuelles de consommation (rouler en 4x4, climatiser une maison, gaspiller ...) ont un impact global sur l'équilibre de la terre lorsqu'ils sont additionnés à l'échelle de l'ensemble d'une nation développée. Un climatiseur, ce n'est rien, mais cent millions de climatiseurs fonctionnant en même temps tout un été, c'est autre chose. Une voiture ce n'est rien, mais un milliard de voitures crachant du CO² en même temps ?

Cette compréhension des conséquences finales de nos actes de consommation n'induit pourtant pas actuellement un changement des comportements de l'humanité en matière de consommation ni de production. Evidemment, certains constructeurs fabriquent des voitures moins polluantes voire développent des technologies hybrides plus propres. Nos appareils électriques sont censés être plus économes en matière de consommation électrique ou d'eau. Mais l'industrie fabrique toujours des biens gourmands en ressources naturelles (plastiques, cuirs, métaux) dont la durée de vie est calculée de telle manière que ces biens se doivent d'être remplacés régulièrement, pour faire fonctionner optimalement le système capitaliste de production. Le monde industriel, c'est-à-dire les hommes et les femmes qui y travaillent, qui inventent ou aident à fabriquer ces biens, n'ont pas encore compris que la raréfaction des ressources de notre planète, et la difficulté de récupérer totalement les matières premières des biens usagers, vont impliquer une modification de nos systèmes de production, pour aller vers des biens inusables, indestructibles, qui pourront durer, à l'opposé de nos habitudes de production mais aussi de consommation actuelle. En effet, combien d'entre nous ne changent pas de biens non pas parce qu'ils sont usés, qu'ils ne fonctionnent plus, pas simplement parce qu'une nouvelle version leur proposera de nouvelles possibilités, voire même simplement pour le plaisir, ou pour suivre la mode. Le cas des téléphones mobiles, des jeux des enfants (PS une, PS deux, PS trois ... PSP ...), des véhicules automobiles, des vêtements, des cafetières, des meubles, des canapés, et ainsi de suite ...

Mais y a-t-il véritablement un espoir que l'humanité réussisse à modifier son comportement de consommation et de production avant qu'il ne soit trop tard, c'est-à-dire avant qu'il n'y ait pénurie de matières premières minérales ou fossiles, et avant que le réchauffement climatique n'est totalement dénaturé le climat et la biodiversité de la Terre ?

Cela me paraît pratiquement impossible. Cela ne proviendra pas seulement des consommateurs, même si certains d'entre nous peuvent être gagnés aux thèses écologistes et se résignent à diminuer leur consommation ou à s'approvisionner en énergies renouvelables.

La solution ne viendra pas facilement non plus des industriels eux-mêmes, qui recherchent malgré tout toujours le bénéfice maximum pour demeurer à la tête de leurs entreprises puisque les marchés ne pardonnent pas les diminutions de rentabilité. Ce que les marchés apprécient, ce ne sont jamais que des perspectives de bénéfices futurs, comme avec internet hier, internet, l'éolien, les biocarburants ou la biopharmacie aujourd'hui ... Il n'y a qu'une chose que les industriels et les marchés savent intégrer en les corrigeant ... les coûts futurs liés aux procès pénaux et judiciaires qui pourraient leur être fait. Ce n'est que de cette façon que les industriels et les marchés pourront intégrer le respect de notre environnement dans leur production. L'état américain de la Californie donne l'exemple en attaquant les constructeurs automobiles au sujet de la pollution due aux voitures qu'ils produisent. De cette manière, les marchés seront amenés à dévaloriser les cours boursiers des entreprises qui n'ont pas intégré la composante environnement dans leur processus de fabrication, qu'ils estimeront susceptible de courir des risques judiciaires, et au contraire à valoriser les cours boursiers et à tolérer les pertes des entreprises en pointe en matière d'environnement. Nous assisterons peut-être aussi un jour à des poursuites judiciaires intentées contre les consommateurs usant de produits néfastes pour l'environnement (véhicules automobiles, climatiseurs ...), pour rediriger leurs actions de consommation vers des produits propres. En effet, pourquoi seuls les industriels seraient-ils poursuivis pour fabriquer des produits néfastes pour l'environnement, et non pas les consommateurs qui malgré l'existence de produits conformes, préféreraient faire des économies en achetant les biens les moins écologiques et les moins chers ? Les poursuites intentées en France contre les particuliers disposant d'installations de fosses sceptiques non conformes en sont par exemple un premier signe.

La solution viendra donc peut-être seulement des états et de leurs législations, de leur capacité à infléchir les comportements de production et de consommation des acteurs économiques, en engager leur responsabilité vis-à-vis de leurs atteintes à l'environnement.


Réflexion dix-sept (12 juillet 2007)
Réchauffement climatique et épuisement des ressources disponibles


Je me suis essentiellement focalisé pour l'instant sur la notion de réchauffement climatique et sur les conséquences qui pourraient en découler. La surconsommation des ressources naturelles issues de notre environnement et du sous-sol terrestre est à la fois un problème connexe et une conséquence du processus de réchauffement climatique. Ce qui est aujourd'hui pratiquement certain, c'est que ces deux processus sont probablement tous deux issus de l'activité humaine et de l'industrialisation économique, capitaliste ou communiste, que l'homme a mis en oeuvre au cours des deux derniers siècles.

L'épuisement des ressources naturelles et de la biosphère est à la fois le résultat du processus de réchauffement climatique mais surtout le résultat de l'activité humaine, de production, de déplacement ou de consommation. Si on s'intéresse aux seules ressources tirées de la biosphère, c'est-à-dire de la faune ou de la flore, les conséquences du réchauffement climatique joue essentiellement sur certains habitats particuliers tels les milieux naturels montagneux, qui résisteront difficilement à une augmentation des températures en montagne, ou les zones arides ou désertiques, qui s'étendent du fait des modifications climatiques. On estime ainsi actuellement qu'un certain nombre d'espèces animales ou végétales ont déjà disparu, mais les principaux risques concernant le réchauffement climatique correspondent à des conséquences futures envisagées, tel l'augmentation de l'acidité des océans en raison de l'absorption croissante de CO², la disparition massive d'espèces qui est anticipée ou la fin des forêts primaires équatoriales.

Mais l'activité humaine elle-même a également un effet tout aussi important sur la richesse de la biodiversité ou la destruction des milieux naturels. En matière de biodiversité, le développement des mégalopoles ou des zones urbaines et péri-urbaines entraîne une diminution des surfaces végétales sur l'ensemble de notre planète. De même, l'adoption de techniques agricoles intensives, qui conduisent à des monocultures de certaines espèces dans de nombreuses régions (riz, maïs, arachide, colza, bétail), situation qui risque de s'aggraver avec le développement des biocarburants, fragilisent la biodiversité, voire même la nature de manière plus large.

On observe ainsi que même si le problème du réchauffement climatique pouvait être résolu par des techniques de piègeage du carbone, il n'en demeure pas moins que cela ne résoudrait pas les problèmes d'atteintes à la biodiversité du fait du système de vie et du système productif humain.

Mais l'épuisement de la nature n'est pas le principal risque encouru du fait de l'activité humaine. Il existe aussi un risque d'épuisement des ressources minérales et fossiles de notre planète. Le délai d'épuisement des carburants et des principales formes d'énergie fossiles est assez bien estimé par le milieu scientifique, même si les estimations varient sensiblement, même au niveau des 'peaks' ou pics de production. Pour les autres ressources minérales, comme les minéraux, les estimations semblent plus difficiles à réaliser, même si chacun comprend que les volumes contenus dans les différents gisements sont forcément limités sur Terre, et qu'il faudra donc forcément arriver à développer des processus de retraitement de nos déchets. Par exemple, le sabordage de vieux navires de guerre pour qu'ils servent d'atoll artificiel est-il une bonne idée, et nos descendants n'auront-ils pas besoin de récupérer les métaux contenus dans ces épaves ?


Réflexion seize (10 juillet 2007)
De quelques conséquences du réchauffement climatique et de la responsabilité possible des Etats


Il est une première chose dont les scientifiques sont actuellement certains. Les conséquences du réchauffement climatique ne seront pas en effet les mêmes partout sur notre planète. Certains endroits ont ainsi pour l'instant été pratiquement épargnés par le réchauffement climatique actuel, telles certaines zones de l'Océan Indien dans le voisinage de Madagascar et des Iles des Mascareignes, même si les eaux de surface de l'océan présentent malgré tout des températures plus élevées qu'autrefois en été, accentuant la force de convection des cyclones tropicaux touchant cette zone.

Par contre, les régions polaires, arctiques et antarctiques, les régions tropicales désertiques et les grandes forêts équatoriales ont été plus touchées par le réchauffement climatique actuel et par ses conséquences en matière de pluviométrie. Les régions polaires sont ainsi concernées par la fonte des banquises ou glaciers, ou par la disparition de lacs asséchés en été (cf. l'article du Monde du 4 juillet 2007 en commentaire) et les scientifiques estiment que c'est à ses lattitudes les plus extrêmes que les modifications climatiques seront les plus importantes, et on anticipe que d'içi quelques siècles, les banquises arctiques aient disparu en été, ce qui aura pour conséquence une diminution de l'indice albedo de la Terre, et accélérera le processus de réchauffement climatique (la glace réverbérant une part plus importante de la lumière solaire reçue que les océans ou les continents). Les régions tropicales désertiques ont également été fortement touchées par les effets du réchauffement climatique, comme l'extension croissante du Sahel dans les pays limitrophes le rappelle, poussant de plus en plus de peuples et de tribus vers l'exil ou la famine. Cela concerne également des régions comme en Anatolie, dans la région turque de Konya (cf. l'article du Monde en commentaire du 3 juillet 2007), où les effets du réchauffement climatique et les déséquilibres en matière de pluviométrie peuvent être accrus par les politiques agricoles ou urbaines des communautés humaines qui y vivent ou par les Etats (comme une ponction trop importante sur les nappes phréatiques pouvant conduire à l'asséchement de lacs, voire de fleuves). En dehors de la zone sahélienne et saharienne, l'Afrique est également touchée par ce phénomène d'asséchement de ces cours d'eau, dont souffrent à la fois les communautés humaines mais également la faune et la flore, même si cette dernière apparaît plus capable de s'adapter à cette situation. L'Australie, qui refuse pourtant de signer le protocole de Kyoto, est également particulièrement touchée par la raréfaction de la ressource en eau et par la diminution de la pluviométrie, ce qui fragilise apparemment l'approvisionnement en eau potable de certaines de ses grandes mégalopoles telles Sidney. Les problèmes liés au réchauffement climatique toucheront même de plus en plus des pays particulièrement agréables climatiquement telle la France, qui a eu à souffrir au cours de ces derniers étés, de plus en plus d'épisodes de canicule, de sécheresse, ou de diminution de l'écoulement de ses fleuves, avec notamment des conséquences connues en matière de santé publique, d'incendies ou de refroidissement de ses centrales nucléaires.

Le réchauffement climatique se conjugue ainsi aux politiques et aux comportements humains, urbains, agricoles voire énergétiques pour accroître la pression pesant actuellement sur les écosystèmes terrestres. Mais le problème de la responsabilité des Etats doit être posé. Les arguments opposés par des pays en développement ou récemment développés qui refusent de voir leur potentialité de développement économique être entravée par des normes trop strictes en matière environnementale se comprennent parfaitement. Le réchauffement climatique actuel provient en effet essentiellement des rejets de CO² émanant des pays occidentaux au cours des deux derniers siècles. Il pourrait donc être considéré comme injuste que les efforts soient sollicités de tous les Etats du Globe, et non pas seulement des principaux responsables. Même la Chine qui pourrait devenir en 2007 le premier émetteur mondial de CO² devant les Etats-Unis, n'est pas à l'origine d'importantes émissions cumulées de CO², même si elle risque malgré tout de se retrouver dans cette situation dans quelques années.

En même temps, les conséquences du réchauffement climatique risquent toutefois d'être suffisamment graves rapidement pour que tous les pays de la planète prennent des dispositions pour réduire les émanations de CO² au cours des prochaines années, à défaut de remettre en cause drastiquement leurs modèles de production, de consommation, de déplacement et leurs schémas énergétiques.


Réflexion quinze (8 juillet 2007)
La responsabilité de l'homme dans le réchauffement climatique


Il me semble difficile de nier la responsabilité de l'espèce humaine dans le phénomène de réchauffement climatique qui est actuellement observé sur notre planète. L'activité industrielle humaine, ainsi que les moyens mécaniques de locomotion développés par et pour l'homme, ont entraîné la production d'une énorme quantité de dioxyde de carbone (ou CO²) au cours des deux derniers siècles qui s'accumule dans l'atmosphère. Ces rejets croîssent même de manière exponentielle et les émanations de dioxyde de carbone éjectées par l'homme au cours des 30 dernières années égalent celles éjectées au cours des deux siècles précédents.

La hausse de la concentration en dixoyde de carbone dans l'atmosphère, en favorisant l'effet de serre, entraîne une hausse des températures moyennes terrestres, qui pourraient augmenter de +6 degrés au cours du prochain siècle, selon les anticipations des scientifiques reprises dans les rapports du GIEC. C'est ce même effet de serre, dû à la présence de dioxyde de carbone, de molécules de vapeur d'eau et de dioxyde de souffre, qui permet à une planète comme Vénus d'enregistrer des températures de l'ordre de 460 degrés celcius à la surface du sol, soit bien supérieures à celles enregistrées sur Mercure, la planète la plus proche du Soleil (1,869 fois plus proche) tandis que Vénus n'est plus proche du Soleil que de 1,38 fois par rapport à la Terre.

En regard de l'exemple vénusien, on peut craindre que le réchauffement climatique puisse entraîner un emballement du climat terrestre, jusqu'au point où le cycle de la vie terrestre pourrait être annihilé par un réchauffement sans retour. Une atmosphère constituée essentiellement de dioxyde de carbone (à 96%), des océans totalement évaporés, l'hydrogène de l'eau disparu, expulsé dans l'espace après dissociation des molécules d'eau entre hydrogène et oxygène ... des nuages d'acides ... et des températures presque uniformes, causées par l'effet de serre plus que par l'énergie solaire puisque la majeure partie de l'énergie solaire (double de celle arrivant sur Terre du fait d'une moindre éloignement) est réfléchie par la couche de nuages.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Vénus_(planète)

Evidemment, à court terme, il y a peu de risques que la Terre se transforme en une deuxième Vénus, sauf emballement climatique ... L'humanité ignore également le fonctionnement précis de nombreux systèmes de rétroactions climatiques, qui pourraient au contraire précipiter certaines zones de la Terre dans un intermède glaciaire, notamment en raison du ralentissement des grands courants océaniques régulant notre climat mondial ... comme cela s'est déjà produit par le passé.

Je lisais récemment que l'une des explications concernant le manque d'empressement des gouvernements humains à traiter le problème du réchauffement climatique trouvait son origine dans le fait que l'espèce humaine était une créature des tropiques ayant migré sur l'ensemble de la planète, et qui en avait conservé une nostalgie de la chaleur. Le réchauffement climatique ne pose ainsi aucun problème à l'humanité, en lui permettant d'anticiper un été perpétuel sous toutes les lattitudes. L'espèce humaine a bien au contraire toujours craint les hivers et le froid, même si aujourd'hui elle sait s'en protéger efficacement. Cette explication est par ailleurs renforcée par le fait que les principaux Etats ayant le pouvoir d'imposer une législation contraignante au reste de la planète ne sont pas véritablement concernés par les effets désastreux du réchauffement climatique, tels l'extension des zones arides, la raréfaction des pluies, les famines, l'aggravation de la force des ouragans et des cyclones tropicaux (bien que !!!) ou les températures caniculaires. La situation serait vraisemblablement différente dans un autre cas.

Le problème du réchauffement climatique pose la question de la responsabilité individuelle de chacun d'entre nous. Les actions individuelles que chacun pourrait s'imposer n'ont d'intérêt que si elles sont appliquées par tous. Sinon, le principe du passager clandestin, bénéficiant des avantages de l'action des autres sans qu'il ne se soit imposé aucune restriction ni aucun coût, risque de décourager éventuellement toute action.
- Pourquoi ainsi refuser un système de climatisation chez soi et être le seul à souffrir de l'inconfort de la chaleur, même si l'on sait que la climatisation génère une consommation supplémentaire d'électricité et relache par ailleurs de l'air chaud dans l'atmosphère pour refroidir nos intérieurs ?
- Pourquoi se contenter de véhicules économes en carburant au lieu de rouler en 4x4 de luxe polluant, avec les risques accrus en cas d'accident s'expliquant par des véhicules moins lourds, moins hauts et moins solides ?
- Pourquoi se priver en matière de consommation ou de nourriture si les autres ne s'imposent pas la même frugalité ?

Nos enfants ou nos petits-enfants nous demanderont-ils, un jour, des comptes sur notre mode de consommation pendant les années 1980-2020 ? Devrons-nous être un jour comptables de nos agissements au cours de ces quelques décennies, à une époque où l'espèce humaine aurait pu modifier le fonctionnement de son système économique et son mode de consommation et de production, mais où l'égoïsme de certains politiques et la vénalité de chacun d'entre nous auront conduit la Terre vers une situation irrécupérable, avec un climat hostile à l'homme et des ressources naturelles pillées ?


Réflexion quatorze (4 juillet 2007)
Suite ...



Suite à mes réflexions sur le réchauffement climatique ... Je me suis déjà intéressé à plusieurs aspects du réchauffement climatique dans deux premiers 'articles' parus les mois précédents.

Dans un premier post, je m'étais initialement intéressé à l'explication des cycles passés du climat terrestre, ce que l'on appelle les paléoclimats. J'essayais ainsi d'apporter quelques éléments d'explication sur les cycles de Milankovitch, puis sur l'état de nos connaissances actuelles sur les alternances de glaciations et de périodes interglaciaires chaudes sur les dernières centaines de milliers d'années. Je m'étais ensuite intéressé à la théorie de Bill (William) Ruddiman sur l'influence de l'homme sur le climat dès les premières sociétés humaines (et non pas seulement depuis la révolution industrielle comme la théorie des climats standards l'estime habituellement). Pour conclure sur l'étude des paléoclimats, j'abordais également la théorie de l'inversion des pôles magnétiques, l'optimum médiéval, et je finissais par une première approche des conclusions du rapport du GIEC sur le changement climatique.

Dans un deuxième post, je continuais ma présentation des diverses approches du réchauffement climatique en m'intéressant d'abord aux diverses techniques de piégeage et de stockage du carbone auxquelles le GIEC s'était notamment intéressé, et qui me semblent être l'unique solution envisageable pour modifier le phénomène de réchauffement climatique, même si l'humanité se décidait aujourd'hui de ralentir drastiquement l'utilisation de sources d'énergie fossile (charbon, pétrole, gaz).

Je me suis aussi intéressé aux diverses évaluations financières données concernant les techniques de piégeage et de stockage du carbone (qui pourraient être estimées à environ 800 milliards de dollars par an, ce qui ne représente toutefois que 1,8% du PIB mondial ... cette estimation additionne toutefois des coûts unitaires que le GIEC ne prévoyait pas d'ajouter les uns aux autres, et elle sous-estime peut-être fortement la dernière phase de stockage géologique du carbone, pour laquelle certaines opérations actuellement à l'étude affichent des coûts unitaires très supérieurs de 500 dollars par tonne contre 8 dollars estimés). Je me suis enfin tourné vers les recherches actuelles sur la photosynthèse artificielle sur laquelle travaille des équipes de chercheurs japonais (dont celle du Docteur Hideki Koyanaka) ou sur la production de carburants de synthèse (équipes du CEA).

Que puis-je donc écrire maintenant sur ce sujet du réchauffement climatique ? A quelle autre piste de réflexion puis-je m'intéresser ? D'abord, il me faudra parler plus précisément de ce réchauffement climatique et de la responsabilité de l'homme, et tout particulièrement de la responsabilité de chacun d'entre nous. Puis il me faudra m'intéresser aux divers risques climatiques qui vont nous menacer au cours des prochaines décennies puis du prochain siècle. Et enfin, il me faudra revenir à notre (peut-être) principale possibilité de ralentir les modifications climatiques actuellement en cours : le piégeage et le stockage de carbone.


Réflexion treize (16 mai 2007)
Photosynthèse artificielle et biocarburants


En regard des risques à long terme, des coûts et de la perte d'énergie que représentent le piégeage et le stockage du carbone en couche géologique profonde ou diffusion océanique, l'une des seules autres solutions naturelles pour piéger le carbone atmosphérique serait de mettre au point un processus de photosynthèse artificielle.

C'est cette piste qui a été suivie par l'université de Tokyo, où une équipe dirigée par le Docteur Hideki Koyanaka aurait annoncé en 2007 la mise au point un procédé de photosynthèse artificielle à base de dioxyde de manganèse, qui pourrait capter le dioxyde de carbone atmosphérique 300 fois plus efficacement que les plantes. Pour atteindre ce résultat, l'équipe japonaise aurait utilisé du dioxyde de manganèse très pur, dispersé en particules de taille de plusieurs nanomètres, permettant de rendre ce matériau très réactif en matière de photosynthèse. L'utilisation de manganèse présenterait semblerait-il l'avantage de donner un produit bon marché, au vu du faible coût de la matière première.

Si cette information était confirmée, il pourrait être envisageable de transformer le CO² contenu dans l'atmosphère en sucres, eux-même transformables facilement en éthanol, c'est-à-dire en carburant (mais cette solution présenterait l'inconvénient de reinjecter du carbone dans l'atmosphère -par la combustion de l'éthanol- qu'il faudrait de nouveau transformer).

Malgré tout, cette découverte semble particulièrement prometteuse.

Dans un autre ordre d'idée, une équipe de chercheurs du CEA a réussi à démontrer la validité d'un processus de purification, à haute température, des gaz de synthèse issus de la biomasse, permettant la fabrication de biocarburants de 2ème génération.
(Voir l'article sur le site du CEA reproduit ci-dessous ...
http://www.cea.fr/presse/liste_des_communiques/biocarburants_de_2eme_generation_des_progres_r)

Selon la publication de cette équipe du CEA, il est possible, à partir de biomasse, de produire un mélange gazeux susceptible d’être transformé en carburants de synthèse par des procédés chimiques. Portés à une température d’environ 900°C, les matériaux organiques, tels que le bois, se transforment à l’aide de vapeur d’eau en un mélange gazeux contenant majoritairement du monoxyde de carbone (CO) et de l’hydrogène (H2), molécules à partir desquelles des carburants de synthèse de type gazole peuvent être produits.

Toutefois, la présence, dans le mélange gazeux, de méthane (CH4), de dioxyde de carbone (CO2), de goudrons volatils, de particules, et d’autres composés issus des cendres de biomasse est préjudiciable au procédé chimique de synthèse du biodiesel. Plutôt que d’utiliser un procédé catalytique pour purifier ce gaz, les chercheurs du CEA de Grenoble ont choisi d’explorer une solution thermique qui consiste à coupler au réacteur de gazéification une installation dite « étage haute température ». Celle-ci permet, à une température de 1300 à 1500°C, et en présence de vapeur d’eau, de « casser » les molécules de goudrons et de méthane pour ne récupérer que le CO et l’H2. L’apport d’énergie sur les deux étapes se fait par alimentation électrique.

C’est la démonstration des performances de ce « vaporeformage » du méthane à haute température qui vient d’être réalisée dans les laboratoires du CEA. L’étage haute température a fonctionné pour cet essai en mode autonome. La mise en place, début 2007, d’une liaison à 900°C entre la sortie du réacteur de gazéification et cet étage haute température permettra de conduire des expérimentations complémentaires. Celles-ci sont indispensables à l’étude de la faisabilité technico-économique de l’ensemble des procédés étudiés, qui sont tous non générateurs de gaz à effet de serre.
(source CEA)

Pour en savoir plus, consulter le magazine Clefs CEA n°50 "L'hydrogène et les nouvelles technologies de l'énergie" ...
http://www.cea.fr/energie/l_hydrogene_les_nouvelles_technologies_de_l_ene#chap12


Saucratès



04/12/2010
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