Critiques de notre temps

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Economie


Oligopole sur le marché de l’approvisionnement alimentaire

Aussi invraisemblable que cela puisse paraître, il existerait des firmes multinationales qui contrôlent des pans entiers de l’économie mondiale sans que personne ne les connaissent, sans que personne ne sache qu’elles existent, sans que personne, même des économistes qui croient comprendre le monde et ses enjeux, ne prenne conscience de leur puissance et de leur leadership.

 

https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/07/22/aujourd-hui-cinq-entreprises-adm-bunge-cofco-cargill-et-louis-dreyfus-company-dominent-la-quasi-totalite-de-l-approvisionnement-alimentaire-dans-le-monde_6255170_3232.html

 
Nous connaissons évidemment tous les GAFAM ; ces multinationales hyper-puissantes qui contrôlent les nouvelles technologies de l’information au plan mondial. Initialement, les GAFA correspondaient aux initiales des quatre plus grandes sociétés américaines et mondiales cotées en bourse, à savoir : Google, Amazon, FaceBook et Apple. Celles-ci étaient sensées devoir révolutionner nos vies et elles l’ont révolutionné. Que seraient nos vies sans l’accès Google à Internet, sans les Smartphone inventés par Apple, que serait le commerce en ligne sans Amazon et nos vies sans les réseaux sociaux inventés par FaceBook ? Le M de GAFAM correspond enfin à Microsoft, qui a également révolutionné l’accès à Internet avec son logiciel Explorer. 
https://fr.wikipedia.org/wiki/Géants_du_Web

Mais depuis lors, ces entreprises ont changé de noms. Google est devenu Alphabet tandis que FaceBook est devenu Meta. Et une sixième et une septième entreprises ont rejoint ses géants d’Internet, dont une beaucoup moins connue que les autres pourtant pour l’instant : Nvidia, fabricant de puces électroniques, et Tesla. Et on parle ainsi désormais soit des «Six Merveillous» ou des «Magnificent Seven». Nvidia fabrique les puces de dernière génération qui permettent de faire tourner les ordinateurs pour l’intelligence artificielle mais elle est encore peu connue, tandis qu’on ne présente plus Tesla, qui a révolutionné le monde vénérable des constructeurs automobiles, pour la plupart implantés depuis le début du vingtième siècle, en réinventant la voiture électrique (même si elle est déjà menacée par la multitude de constructeurs chinois).

 

Néanmoins, je ne connaissais pas véritablement l’importance des cinq firmes internationales citées par l’économiste Xavier Dupret dans le marché de l’approvisionnement alimentaire mondial notamment en matières premières : Archer Daniels Midland (ADM), Bunge, Cofco, Cargill et Louis Dreyfus Company (LDC).

 

Au sein de ces cinq firmes, on a néanmoins probablement tous au moins entendu parler du géant américain Cargill. La pire entreprise du monde selon le journal Le Monde ou certains parlementaires américains. Même si la palme est disputée chez les parlementaires ou les écologistes puisqu’on trouve aussi dans ce petit cercle des ennemis jurés des écologistes les firmes Mosanto, Exxon Mobil ou Total.

 

https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/01/08/meme-l-entreprise-la-pire-du-monde-se-convertit-a-l-ecologie_6025152_3234.html

 

Inversement, j’ignorais complètement tout de la firme américaine Bunge, même si je me rappelle qu’elle avait reprise en 2003 la société Cereol issue du démantèlement de la société Eridania-Beghin-Say, dont une autre partie avait été reprise par le groupe sucrier Téréos bien connu des agriculteurs réunionnais.

 

https://www.lemonde.fr/planete/article/2023/06/21/bunge-principal-importateur-de-soja-en-europe-accuse-de-contribuer-a-la-deforestation-au-bresil_6178526_3244.html

 

Concernant la firme Louis Dreyfus Compagnie (ou LDC), on connaît tous plus ou moins son ancien dirigeant historique Robert Louis-Dreyfus à travers le rachat mouvementé d’Adidas et de l’Olympique de Marseille. À noter que dès le début du vingtième siècle, dans les années 1900, le groupe Louis Dreyfus était déjà le leader mondial du négoce de céréales. Mais ses actifs en Russie furent confisqués en Russie suite à la révolution de 1917 tandis que ses actifs en France furent confisqués par le gouvernement de Vichy.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Robert_Louis-Dreyfus

 
Archer Daniels Midland (ADM) est une multinationale américaine. Enfin, Cofco («China National Cereals, Oils and Foodstuffs Corporation»), de son côté, est un conglomérat public chinois, dont le siège social semble être installé à Genève en Suisse. Avant que Cofco rejoigne le groupe des plus grands négociants de produits alimentaires au monde, on parlait du groupe ABCD en parlant de ses quatre concurrents (Archer, Bunge, Cargill et Dreyfus). 

https://fr.wikipedia.org/wiki/COFCO

 

Ainsi, selon l’économiste Xavier Dupret, l’inflation observée au cours des deux dernières années ne serait «pas tant le reflet de la hausse des cours mondiaux due à la guerre en Ukraine que celui de la hausse des profits de l’oligopole qui contrôle ces prix».

 

Selon Dupret, les profits record de ces mastodontes en 2022 serait très supérieurs à la moyenne de leurs bénéfices durant la période 2016-2020, avec «une augmentation de 300% pour ADM, 280% pour Bunge, 250% pour Cargill et 280% pour LDC».
 
Petite limite à cette information frappante, il était indiqué que le groupe Louis Dreyfus Compagnie n’avait jamais communiqué sur ses comptes financiers, hormis en 1939-1945 lorsqu’elle était sous le contrôle de Vichy et des Nazis. Ces bénéfices exceptionnels dégagés par ces quatre groupes sont-ils ainsi bien réels ? Deux de ces cinq firmes ne sont d’ailleurs même pas cotées en bourse et ne publient ainsi par leurs comptes (Cargill et Dreyfus) même si Wikipédia est néanmoins capable de citer leurs chiffres d’affaires et leurs résultats. Cofco est ainsi cotée à Hong Kong (KYG226921008) tandis que ADM (ADM sur le NYSE) et Bunge (BG) sont cotées sur le New York Stock Exchange (NYSE).

  

  • +61% pour ADM entre 2021 et 2022 avec 4,4 milliards $
  • +81% pour Bunge entre 2020 et 2021 avec 2,1 milliards $
  • +36% pour Cargill entre 2021 et 2022 avec 6,7 milliards $ (mais -43% en 2023)
  • +82% pour Dreyfus entre 2020 et 2021 avec 0,7 milliard $

 

À moins que la période de référence ne soit pas véritablement significative en intégrant l’année 2020 liée à la pandémie de Covid 19. Il faut peut-être se méfier de ces chiffres cités par l’économiste Xavier Dupret qui viseraient à choquer l’opinion publique et influer sur les politiques publiques ?
 

Malgré tout, il est économiquement probable que l’existence d’un tel oligopole doive forcément influer sur les prix et les marges. Mais le groupe Louis Dreyfus était déjà le leader de ce marché au début des années 1900. Cet oligopole n’est ainsi très probablement pas récent, même si quelques nouveaux acteurs le rejoignent au fil des décennies, comme Cofco récemment. Pour quelles raisons cet oligopole aurait-il donc brutalement et outrageusement accru ses marges à partir de 2022 ? Cela n’a peut-être pas grand sens en fin de compte.
 
 
Saucratès


25/07/2024
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Sur l’économie : comment allouer et produire des ressources rares pour atteindre des objectifs sociétaux

Ces quelques articles du Monde permettent d’éclairer mon souhait premier, initial, d’interroger l’économie et le fonctionnement de la société. Comprendre le fonctionnement de l’économie et expliciter les raisons qui font qu’il puisse y avoir des très riches, des riches, des classes moyennes et une majorité de pauvres et de très pauvres, voilà ce qui pourrait être une question idéale pour les sciences économiques. 

 
https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/06/08/l-economie-est-une-science-du-comment-elle-etudie-comment-allouer-et-produire-des-ressources-rares-pour-atteindre-les-objectifs-societaux_6237984_3232.html

 
 
 
https://www.lemonde.fr/economie/article/2024/06/05/qui-est-riche-en-france-l-observatoire-des-inegalites-repond-et-relance-le-debat_6237508_3234.html
 
Il existe un certain nombre d’économistes français qui sont célèbres en France, adeptes des prises de position politiques dans les médias, qu’ils s’appellent Thomas Piketty, Jean Tirole ou Esther Duflo. Ils sont le plus souvent auréolés du titre pompeux et pécuniairement enrichissant de Prix Nobel d’économie, qui n’est d’ailleurs pas à strictement parler un Prix Nobel dans la réalité, mais un prix de la Banque de Suède en mémoire d’Alfred Nobel. Mais ces derniers s’intéressent-ils vraiment à expliquer les raisons du fonctionnement de nos économies, de nos sociétés ?
 
Le premier article a l’avantage de donner un objectif clair et compréhensible de l’économie, conformément au titre de l’article. Manifestement, le journaliste a mieux compris l’économie que nombre d’économistes.
 

«L’économie est une science du comment : elle étudie comment allouer et produire des ressources rares pour atteindre les objectifs sociétaux – et neutre vis-à-vis des motivations des individus qui la composent – motivations matérielles, sentiments moraux, besoins d’image et d’identité…»

 

https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/06/08/l-economie-est-une-science-du-comment-elle-etudie-comment-allouer-et-produire-des-ressources-rares-pour-atteindre-les-objectifs-societaux_6237984_3232.html

 

C’est devenu évident aujourd’hui pour nous tous ; la finitude de la Terre et des ressources que l’on peut y puiser. Cette Terre qui, jusqu’à peu, il y a à peine un siècle, n’était pas encore totalement découverte et arpentée, aujourd’hui nous comprenons tous que les biens que nous consommons ne sont pas en nombre infini, que les réserves de pétrole, de charbon, de métaux, de terres rares, vont s’épuiser. Et que même la nourriture que l’on y fait pousser ponctionne nos réserves. Autrefois, les famines s’expliquaient par de mauvaises récoltes, par des hivers trop froids ou un climat déréglé. Aujourd’hui, les famines s’expliquent par des dysfonctionnements des marchés. Mais elles s’expliquent aussi déjà par la finitude de la Terre, par le fait que l’on ne peut pas consommer chaque année le contenu de plusieurs Terres, par le fait que la population mondiale croît aussi continuellement. Aujourd’hui 8 milliards d’humains, bientôt 9 milliards. Alors qu’au fond, il y a encore peu de temps, nous n’avions besoin de produire que pour 3 milliards d’humains.

 

Lorsque je parle de la société, je pense à la société capitaliste occidentale. Mais il ne faut pas oublier que nombre de sociétés humaines existent encore parallèlement à la nôtre, même si celles-ci sont peu à peu contaminées, accaparées par notre société occidentale. Les jeunes de ces sociétés sont hypnotisés par les promesses de richesse et de consommation que nos médias et nos émissions véhiculent. Et les productions de ces sociétés éloignées sont également achetées, capturées par notre monde. Mais il doit encore exister des mondes préservés, même si leur planète ne le sera pas. Nous ne sommes pas la seule forme de société. 
 

Il y a bien évidemment les autres sociétés d’économie dirigées, la Russie ou la Chine, où les façons de s’enrichir et de demeurer au sommet de la société doivent différer de notre forme de société. Et c’est évidemment ce que cherchent à promouvoir tous les adeptes de la démocratie, pour que des contraintes militaires ou sécuritaires ne viennent pas perturber la recherche de la richesse et du pouvoir dans ces autres sociétés. 
 

La pensée capitaliste occidentale ne fait reposer l’existence des classes sociales que par la réussite personnelle, les bonnes décisions  prises au bon moment, le résultat du seul mérite individuel, de l’effort et la réussite comme récompense. Les pauvres, les classes moyennes, ne sont en fait que les perdants, les fainéants dans la compétition de la vie. Lorsque certains ne lui donnent pas une raison religieuse et philosophique. Leurs adversaires tiennent d’ailleurs le même discours lorsqu’ils abordent l’intersectionalité, qu’ils font reposer les causes de l’échec sur des discriminations liées au sexe ou à la couleur de peau. 
 

On peut évidemment estimer qu’en faisant cela, l’intersectionalité apporte une réponse à l’inégalité de la société occidentale capitaliste, même si je n’y crois pas. Parce que c’est notre système social lui-même qui repose sur une non-distribution équitable des ressources et des richesses entre les différents membres de la population.

 

L’intersectionalité ne cherche qu’à renverser l’ordre de la société pour que ces derniers en deviennent les prochains maîtres, remplacent les riches, au détriment des autres. Exactement de la même manière que la politique dite ‘affirmative action’ aux Etats-Unis discriminaient en fait ouvertement les étudiants considérés comme d’origine asiatique, dont les résultats scolaires et intellectuels dépassaient ceux des autres. 
 
Il en va de même des tentatives de mesurer la richesse en France. Ce besoin maladif de ces comités d’expert, des médias, des politiques socialistes (ou devrais-je dire hollandais) de pondre un chiffre, une frontière, pour dire que ceux-ci sont riches. Avec toujours à craindre l’irruption d’un «je hais les riches» à la François Hollande. Notre cher gouvernement occidental capitaliste étant toujours à la recherche d’une bonne excuse pour rembourser sa dette, d’un bouc émissaire commode à faire haïr qu’il pourra exhiber devant le peuple pour détourner sa colère. 

«Combien faut-il gagner pour être riche en France ? La somme de 3.860 euros mensuels après impôts pour une personne seule, 5.790 euros pour un couple, 9.650 euros pour une famille avec deux adolescents, répond l’Observatoire des inégalités, dans la troisième édition de son rapport sur les riches, publié mercredi 5 juin.

 

Dès lors, 4,7 millions de Français sont riches, calcule l’Observatoire, en se basant sur les données 2021 de l’Insee. Cela représente 7,4 % de la population. C’est moins qu’en 2011, lorsqu’on recensait 5,5 millions de riches dans le pays, un record sur les vingt dernières années.»

 

https://www.lemonde.fr/economie/article/2024/06/05/qui-est-riche-en-france-l-observatoire-des-inegalites-repond-et-relance-le-debat_6237508_3234.html

 

J’ai un peu de peine à me dire qu’avec 3.860 euros par mois, après impôt, on puisse être considéré comme riche ! Lorsqu’il faut le plus souvent payer 1.000 à 1.500 euros de loyer pour se loger. Tout dépend avant tout selon moi de la richesse accumulée, du patrimoine immobilier hérité. Tout ceci est tellement simpliste et orienté politiquement !

 

Comme l’indique l’Observatoire, les riches sont moins nombreux mais ils se sont enrichis plus rapidement. Et si on dissolvait cet Observatoire, cela ferait sûrement quelques riches de moins ! Mais on leur trouverait certainement une autre sinécure grassement rétribuée en terme de renvoi d’ascenseurs.

 
Il reste cette question sur laquelle je devrais avancer mais à laquelle je n’ai pas apporté le moindre commencement de réponse : «Comprendre le fonctionnement de l’économie et expliciter les raisons qui font qu’il puisse y avoir des très riches, des riches, des classes moyennes et une majorité de pauvres et de très pauvres». J’y reviendrais ultérieurement. 
 
 
Saucratès


08/06/2024
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Théorie économique et cyclicité

Théorie économique et cyclicité

Par Saucratès 

Saint-Denis de la Réunion, lundi 1er avril 2024
 

En ce lundi soir de Pâques, en ce 1er avril 2024, je vais vous parler de théorie économique. Le principe même de la théorie en Économie, c’est de disparaître dès lors que la situation économique que l’on devrait expliquer s’avère en contradiction avec les fondements ou les prémices de la théorie que l’on défend. 

 

Tout le monde sait ainsi que la théorie keynésienne, fondée par l’économiste anglais John Maynard Keynes, est née à la suite de la Grande dépression des années 1930, et que cette théorie a été peu à peu invalidée par la fin des trente glorieuses et la montée concomitante de l’inflation et du chômage, ce que l’on a nommé la stagflation des années 1970-1980. Mais il demeure encore aujourd’hui des économistes keynésiens, ou plutôt néo-keynésiens, de la même manière qu’il demeure des économistes marxistes en Occident (voire même en Russie). Essentiellement parce que leur explication théorique de l’économie, leurs préceptes, sont compatibles avec les différentes phases que traversent les économies occidentales, voire de toutes les économies, aussi peu développées industriellement soient-elles. 

Le keynésianisme parle de la possibilité grosso-modo de réguler l’activité économique d’un État à travers la variation de la dépense publique, de l’endettement public et du taux d’intérêt. Malgré tout, cette théorie a connu une longue éclipse depuis une cinquantaine d’années du fait de la naissance de nouveaux paradigmes néolibéraux qui intéressent les puissants qui nous dirigent, les gouvernements qui décident, et les riches qui en profitent. Moins d’Etat, moins de protection des salariés, moins d’imposition des profits et des bénéfices. Ce néolibéralisme s’appuie sur les différents courants de l’économie néoclassique et monétariste. C’est plus ou moins la même théorie qui s’est appliquée tout au long du dix-neuvième siècle et qui a mené d’abord à la longue dépression des années 1870-1890, puis la Grande dépression des années 1929-1939. Opportunément, les adeptes de cette théorie se sont fait discrets au cours des années 1930, se contentant d’inventer de nouveaux concepts économiques cherchant à expliquer les insuffisances de leur modèle. Ils ont ainsi inventé les notions d’anticipations rationnelles des acteurs économiques, et que c’est à cause des interventions de l’Etat que les anticipations rationnelles des agents sont perturbées. Sans aucune intervention de l’Etat, la crise de 1929 n’aurait pas eu lieu.

 

On a bien vu plus récemment le même fonctionnement à l’œuvre, lors de la crise financière des années 2007-2009 et les mesures exceptionnelles budgétaires et monétaires nécessaires pour surmonter cette crise. Les économistes néolibéraux adeptes de l’autorégulation des marchés et de l’orthodoxie budgétaire et monétaire ont brutalement disparu des médias. Les journalistes se sont brutalement souvenus qu’il existait d’autres branches de l’économie qui pouvait expliquer la situation, comme des ecoles neo-marxistes ou Noé-keynésiennes, comme les théoriciens de la théorie de la régulation. 

Mais cela n’a évidemment pas duré. Les néolibéraux sont ressortis du bois dès lors que le pire de la crise était passé, pour appeler à nouveau à respecter les préceptes du moins d’Etat, des privatisations, de la baisse des dépenses publiques. Peu leur importe que leur théorie soit incapable d’expliquer ce qui s’est passé dans ces années 2007-2009, pour quelles raisons les marches censés être ultra efficaces, capables de s’auto réguler, ont lamentablement échoué et que seuls les préceptes de la théorie keynésienne ont à nouveau seuls été capables de sauvegarder les économies occidentales ou mondiales et permis d’éviter en pire une nouvelle Grande dépression ! Peu leur importe. Ce qui compte à leurs yeux et aux yeux des puissants, c’est que les velléités de contrôler l’économie et la richesse au niveau mondial tombent à l’eau, et que les seuls préoccupations des gouvernements soient de réduire à nouveau les aides aux plus démunis pour favoriser le retour du plein emploi !

 

En ce sens, le combat électoral aux Etats-Unis voit s’affronter deux adeptes de la même vision. Des néolibéraux démocrates contre des populistes néolibéraux conservateurs, avec comme principal argument et victimes les immigrés. Comme en France ou en Europe.

 

En matière de théorie monétaire, c’est également la même chose. La théorie monétariste, que je ne conteste pas, repose sur les mêmes préceptes que l’ancienne théorie classique selon laquelle la monnaie est un voile. Le monétarisme néoclassique a simplement innové en la combinant aux anticipations rationnelles des agents économiques, en estimant que la politique monétaire doit faire en sorte que les agents économiques pensent que les autorités monétaires feront toujours tout pour que l’inflation soit contenue à un niveau faible, quoi qu’il en coûte. Les autorités monétaires doivent être prêtes à bloquer l’économie si c’est nécessaire, afin que les agents économiques croient que l’inflation ne dépassera jamais les 2% par exemple que les Banques centrales européennes ou américaines estiment être un bon niveau d’inflation.

 

Mais les néoclassiques ne sont pas les seuls à se cacher dès lors que la situation économique ou financière leur donne tord. Il y a quelques années, on entendait parler d’une nouvelle théorie monétaire, ou théorie monetaire moderne (TMM), selon laquelle l’inflation n’était plus un problème, qu’elle était durablement faible pour des causes exogènes, et que l’on pouvait dès lors créer autant de monnaies que l’on pouvait souhaiter. Et d’une certaine façon, cette nouvelle théorie monétaire venait simplement corroborer les politiques monétaires menées par les grandes Banques centrales occidentales qui injectaient des monceaux de liquidités dans les marchés financiers ou monétaires pour relancer l’économie, politiques mises en œuvre après les années de la crise financière de 2007-2009 pour empêcher l’effondrement des économies occidentales. Mais dès lors que le déclenchement de la guerre en Ukraine et la sortie de la pandémie de coronavirus a fait s’envoler l’inflation en Occident jusqu’à atteindre des niveaux inusités entre 6 et 10%, les théoriciens de la théorie monétaire moderne ont disparu, ou alors ou plutôt, les journalistes qui leur donnaient un certain crédit se sont opportunément rappelés que cette théorie devait être farfelue. Gageons néanmoins que dans quelques années, on reverra apparaître ces mêmes adeptes ou théoriciens ou sous une forme édulcorée. 
 

https://la-chronique-agora.com/precisions-a-propos-tmm/

https://la-chronique-agora.com/sujet/theorie-monetaire-moderne/

 

Fin de ma chronique économique de ce jour. Et pas de poisson en ce premier avril 2024.

 
 

Saucratès

 

 

Post scriptum du 2 avril 2024 : Plus qu’un poisson d’avril, certaines affirmations de ce commentaire étaient peut-être excessives. Je semble en effet opposer les néo-keynésiens et les néoclassiques, en présentant les uns comme les gentils, et les autres comme les méchants.

 

Les partisans de ces deux écoles de pensée sont en fait rattachés à ce que l’on appelle parfois la ‘nouvelle politique économique’. Même s’ils défendent parfois des préceptes légèrement différents, il est néanmoins difficiles de les différencier nettement ou bien de rattacher une politique économique d’un État occidental à une école ou à une autre. Ces deux écoles ont désormais en horreur les mêmes choses : l’inflation, le déficit budgétaire, et elles cherchent toutes deux la même chose : le plein emploi par l’ouverture du marché du travail à la concurrence, comme l’écrivait l’économiste Jean-Paul Fitoussi dans Le Monde du 26 avril 2004, il y a près de vingt ans.
 

Ces deux écoles sont ainsi à mille lieux de la pensée de John Maynard Keynes : «Les deux vices marquants du monde économique où nous vivons sont que le plein emploi n’y est pas assuré et que la répartition de la fortune et du revenu y est arbitraire et manque d’équité», dans la ‘Théorie générale’.


01/04/2024
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L’aberration du malus écologiste et ses conséquences industrielles

L’aberration du malus écologiste et ses conséquences industrielles

Par Saucratès 

Saint-Denis de la Reunion, dimanche 10 septembre 2023

 
Existe-t-il une analyse critique du malus automobile à la française ; cette taxe absurde qui pouvait atteindre 50.000 euros cette année sur les véhicules considérés comme très polluants, et qui devrait être déplafonnée et illimitée à compter de 2024. 

 

https://www.msn.com/fr-fr/auto/actualite/malus-%C3%A9cologique-2024-une-taxe-sans-limite-ce-que-l-on-sait-sur-ce-que-pr%C3%A9pare-le-gouvernement

 

Cette taxe est évidemment une magnifique interprétation des théories de Pigou, en tant que taxation des pollueurs, encore appelée principe des pollueurs-payeurs. Dans l’idéal, cela fonctionne parfaitement. On fait payer à l’achat aux automobilistes une taxe en fonction de la norme de pollution du véhicule qu’ils ont acheté. D’abord plafonnée à 10.000 euros, elle est passée successivement à 20.000 euros, puis à 30.000 euros, puis à 40.000 euros et en 2023 à 50.000 euros, sans pouvoir excéder 50% du prix du véhicule, ce qui n’était pas le cas en 2022. 

 

Le gouvernement français a rajouté à cette taxe sur les émissions de CO² une nouvelle taxe au poids, reposant toujours sur le principe pigouvien que plus un véhicule est lourd, plus il consomme et plus il pollue. Evidemment, ces taxes sont sensées avantager les constructeurs automobiles français et porter essentiellement sur les productions étrangères et notamment celles des grosses berlines allemandes.

 

Pourquoi donc est-ce que j’estime que cette taxe est une absurdité sans nom ? Les seules critiques sont le plus souvent celles des magazines automobiles, mais si ceux-ci encensent les productions automobiles françaises, et j’imagine qu’ils doivent recevoir des publicités importantes de la part des constructeurs automobiles français, ou du gouvernement, pour tenir ce langage sur les productions françaises. Comme par exemple les commentaires sur «Le magnifique touché de route des Peugeot, dont feraient bien de s’inspirer certaines productions étrangères », entre autres.

 

En fait, la France a déjà eu une politique fiscale particulière, qui lui était propre, et qui a durablement marqué la production automobile de notre pays, nous orientant selon moi vers un cul de sac productif. C’était le principe de la vignette automobile fonction de la puissance fiscale (chevaux fiscaux), qui matraquait les véhicules et les moteurs de grosses cylindrées, ainsi que les motocyclettes, et qui a orientait toute la production automobile française vers des moteurs à quatre cylindres de 5 à 7 chevaux fiscaux, c’est-à-dire avec des cylindrées d’environ 1.200 centimètres cubes. Et 1.900 centimètres cubes en moteur diesel. 

 

Accessoirement, il ne doit pas non plus rester de producteurs français de motocyclettes de grosse cylindrée en France, victimes de la même politique fiscale stupide, sans jamais que la pertinence de ces politiques fiscales confiscations n’ait été interrogées, que ce soit celle de la vignette automobile d’autrefois ou bien celle du malus écologique d’aujourd’hui. 

 

Les constructeurs automobiles français ont ainsi totalement abandonnés les moteurs à six, huit ou douze cylindres, abandonnant complètement le créneau des véhicules de luxe et haut de gamme, laissant ce créneau aux constructeurs allemands, italiens ou suédois, à compter des années 1970-1980. Et l’absurdité de cette fiscalité de la vignette automobile était à peine abandonnée que les énarques, hauts fonctionnaires et écolo-politiques ont inventé cette nouvelle fiscalité punitive sur le malus écologique. Comme la feu vignette automobile, cette fiscalité est en train d’orienter tout le marché automobile français et la production automobile française, sur la base d’une sorte d’idéal écologique déconnecté de la réalité des campagnes françaises. Et en plus cela ne sert à rien : l’Etat français se fait malgré tout condamner pour inaction climatique par des juges administratifs partisans et pro-écologie-collapsologie.

 

La France coule ainsi son industrie automobile pour satisfaire des lobbies écologistes qui ne seront de toute façon jamais satisfaits avant que nous ayons rejoint l’âge de pierre avant l’invention du feu (parce que le feu, ce n’est pas bon non plus, cela émet du CO²). Et ces mêmes lobbies écologistes sont également derrière les politiques européennes de sortie des moteurs thermiques en 2035 ou avant, qui aura les mêmes conséquences sur les productions automobiles européennes et notamment sur les constructeurs allemands. Au final, ces politiques n’avantageront qu’un seul interlocuteur : les producteurs automobiles chinois tandis que l’Europe cessera de produire des véhicules automobiles comme elle a dû cesser de fabriquer de l’électro-ménager depuis les années 1980. La production a d’abord été délocaliser en Chine ou dans d’autres pays en développement, avant que ces industriels ne perdent le contrôle de leurs filiales chinoises et disparaissent corps et âmes dans les cimetières du capitalisme. Il en sera demain de même de Peugeot, Renault, Citroën ou Volkswagen. Mais n’est-ce pas l’objectif ultime de la Commission européenne et du gouvernement français ? Un gigantesque marché ouvert aux intérêts des industriels chinois ? Avec une inflation modérée pour que le peuple soit satisfait ?

 

https://www.lemonde.fr/economie/article/2023/09/04/il-ne-faudra-que-quelques-annees-a-byd-pour-devenir-le-leader-mondial-de-l-industrie-automobile_6187756_3234.html

 

L’analyse du marché automobile français et européens me semble particulièrement pertinent sur l’état de dégradation de notre patrimoine automobile.

 

« Entre 2004 et 2022, la production automobile en France est tombée de 3,66 à 1,37 million d’unités. Aucune des voitures les plus populaires dans l’Hexagone n’y est fabriquée : la Peugeot 208 vient de Slovaquie comme la Citroën C3, le 2008 arrive d’Espagne de même que le Renault Captur, tazndis que la Renault Clio est turque. Rare sont les pays qui disposent de marques automobiles nationales et qui fabriquent aussi peu sur place. A tel point qu’avec 161.000 exemplaires, le modèle le plus produit en France en 2022 était la … Toyota Yaris Cross. »

 

Tiré de l’éditorial du dernier Hors série de L’automobile magazine (toutes les voitures du monde 2023-2024)

 

Les immatriculations en France se sont ainsi élevées à 1.529.185 exemplaires, en baisse de -7,8% par rapport à 2021. Peugeot est le leader en France avec 245.608 exemplaires immatriculés devant Renault (236.405 exemplaires) et Dacia (130.855 exemplaires). Citroën suit à la quatrième place avec 129.883 exemplaires. Le véhicule est le modèle le plus immatriculé avec 88.821 exemplaires, devant le Dacia Sandero (64.308 exemplaires) et la Renault Clio (64.033 exemplaires). Avec 17.005 exemplaires immatriculés, la Tesla modèle 3 est à la 23è place du classement.

 

A titre de comparaison, 

 

  • L’Allemagne a enregistré en 2022 un total de ventes de 2,65 millions de véhicules automobiles, avec trois Volkswagen aux trois premières places (La Golf avec 84.282 exemplaires, le Tiguan avec 59.136 exemplaires et le T-Roc avec 58.942 exemplaires). Il n’y a pas une seule automobile française dans les dix modèles le plus commercialisés en Allemagne. 

 

  • Au Japon, les ventes se sont élevées à 4,2 millions de véhicules automobiles, avec aux trois premières places, la Honda N-Box (202.197 exemplaires), la Nissan Note (110.113 exemplaires) et la Toyota Roomy (109.236 exemplaires).

 

  • Pas une seule française non plus dans les dix véhicules automobiles les plus commercialisés au Royaume Uni (1,614 millions d’exemplaires commercialisés), avec le Nissan Qashqai en première place (42.704 exemplaires), la Vauxhall Corsa (39.910 exemplaires) et la Tesla Model Y (35.553 exemplaires).

 

  • Les Etats-Unis ont enregistré 13,88 millions de véhicules automobiles immatriculés, avec 653.957 pickups Ford F-séries, 513.354 pickups Chevrolet Silverado et 468.344 RAM Pickup. Pas non plus l’ombre d’une française dans les dix véhicules les plus commercialisés mais on y décompte 230.027 Tesla model Y.

 

  • Enfin, la Chine a enregistré 26,84 millions de véhicules automobiles commercialisés, avec la BYD Song Plus en première position (459.424 exemplaires), devant la Nissan Sylphy (446.492 exemplaires) et la Wuling Mini EV (443.384 exemplaires). Volswagen place son modèle Lavida à la quatrième place (361.734 exemplaires) mais on ne compte là non plus aucun modèle d’un constructeur français dans les dix modèles les plus commercialisés

 

«On achète désormais presque deux fois plus de voitures en Chine qu’aux Etats-Unis. Le classement est de plus en plus occupépar des modèles chinois et le constructeur BYD fait une entrée spectaculaire : il était absent du top 10 en 2021, il y classe trois modèles en 2022, dont un en tête.»

 

Du fait des politiques fiscales confiscatoires mis en place en France et des normes européennes drastiques rajoutées les unes sur les autres, les véhicules les plus commercialisés notamment aux Etats-Unis ou au Japon ne sont mêmes pas proposés ou commercialisables en France ou en Europe. Je vous parle bien sûr des gros Pickups américains ou des grosses berlines ou SUV américains que les médias considèrent comme non adaptés à notre réseau routier ou à nos centre-villes. Ou de tous les véhicules dont les motorisations tomberaient sous les coups de notre taxation prohibitive sur le malus écologique. 

 

En plus, cette politique, au-delà d’orienter la production française vers des modèles minuscules, aux cylindrées fragiles et picrolinesques, qui lui ferme l’ensemble des autres marchés automobiles des pays avancés (on doit certainement réussir à vendre des Renaut et des Peugeot en Afrique, même si on doit s’y faire également tailler des croupières par la production chinoise dont les modèles doivent pouvoir être beaucoup moins chers et de bien meilleure qualité. Mais comme les réseaux de distribution doivent être contrôlés par des groupes commerciaux français, ils doivent accaparer ces marchés pour en faire des marchés captifs et s’y enrichir.

 

Cette politique fiscale confiscatoire n’est enfin même pas juste puisque les plus riches de nos concitoyens peuvent échapper eux très facilement à cette fiscalité confiscatoire en immatriculant leurs véhicules luxueux dans d’autres pays européens et en les faisant circuler avec des plaques étrangères en France, ce qui leur évitera de payer des malus assassins et totalement stupides.

 

En fait, les seuls à se faire matraquer par cette fiscalité injuste, ce sont les classes pauvres et moyennes de notre société, qui perdront bientôt leurs emplois le temps que le marché de l’électrique se développe, que BYD et les chinois prennent le contrôle du marché automobile européen. Et le parc automobile français continue de vieillir puisque les prix des véhicules automobiles continuent leur surenchères tarifaires et qu’acheter un véhicule automobile neuf devient de plus en plus difficile.

 

Bientôt, la France ressemblera à Madagascar avec de vieux véhicules hors d’âge que les français s’échineront à faire rouler. Et encore, à Madagascar, ils ont les vieilles Peugeot increvables du passé, pas les pauvres Peugeot d’aujourd’hui aux petits moteurs boostés à l’obsolescence programmée. Bientôt, comme en Allemagne, il n’y aura plus que les nostalgiques de la grande époque qui rouleront encore dans des Renault ou dans des Peugeot.

 

Il manque en France une réflexion sur la légitimité et la responsabilité des outils de politique fiscale dans les choix et les impasses industriels dans lesquels les hauts fonctionnaires et les politiques dogmatiques ou manipulés par des lobbies écologistes tout-puissants nous emmènent et nous entraînent. Je pense à la destruction d’EDF et de la filière de la production d’électricité hydraulique et nucleaire au bénéfice du marché, du démantèlement de la SNCF et du rail, et de la politique fiscale autour de la filière automobile et de l’essence. Le problème est à la fois l’idéologie de quelques hauts fonctionnaires obnubilés par leur petit dada écolo-marxiste, et la vision court-termiste de l’ensemble de l’administration française où l’on cherche juste à trouver de nouvelles ressources fiscales pour couvrir le déficit budgétaire. 

 

Saucratès


10/09/2023
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Point sur la crise des cryptomonnaies

Point sur la crise des cryptomonnaies

Par Saucratès 

Saint-Denis de la Réunion, dimanche 29 janvier 2023

 

Qu’il soit clair que je ne conseille à personne d’acheter, d’investir, ou de spéculer dans des cryptomonnaies. Je reste persuadé que les cryptomonnaies ne reposent sur rien de concret, et qu’elles peuvent très facilement perdre demain toute valeur. Une action, une obligation, un fond commun de placement reposent normalement sur une part d’une entreprise, sur des valeurs, sur une activité, sur un rendement futur. Du fait de l’évolution des marchés, ces placements peuvent évidemment perdre toute valeur, s’effondrer, du jour au lendemain, mais c’est le propre de la vie et de l’économie. Des exemples de ce type pullulent dans l’histoire boursière : Bourbon, Moulinex, 1855.com … Mais malgré tout, ces échecs sont des exceptions, la faute à des erreurs de gestion, des erreurs de stratégie, ou des arnaques.

 

Mais les cryptomonnaies ne représentent aucune de ses protections, de ses sous-jacents, rien de tout cela. Elles ne correspondent pas à des valeurs, à des placements, à des activités. Elles ne sont que pure spéculation. Elles ne servent à rien, si ce n’est de moyens de paiement recherchés par des terroristes ou des mafieux du fait de leur supposée intraçabilité, ou par des spéculateurs ou des épargnants cherchant à spéculer et à s’enrichir.

Par ailleurs, j’ai beaucoup de peine avec la finance moderne, cette finance qui repose sur la désécurisation des flux financiers et des informations financières. Mais le monde a changé. La finance ne peut plus être maintenue à l’écart des hackeurs informatiques et du réseau.

 

Ceci étant dit, les évolutions des derniers mois interpellent. Je me permets donc de revenir ci-dessous sur les divers événements ayant touché l’univers des cryptomonnaies. 

https://g.co/finance/BTC-EUR?window=5Y


(nota : je ne conseille en aucun cas d’investir dans une cryptomonnaie, que ce soit le Bitcoin ou une autre), et par ailleurs je ne détiens aucune cryptomonnaie ni même le moindre produit type actions, OPCVM ou FCP en direct)

 

Après un somment atteint en septembre 2021, la chute des cryptomonnaies en 2022 … «Winter is coming»

 

En mai 2022, effondrement de l’UST et du LUNA provoque un tremblement de terre dans l’univers des cryptomonnaies. 

 

https://www.objectifeco.com/riche-rentier/argent/investir/investissement-cryptomonnaies.html

 

L’UST est un stablecoin dont la parité est arrimé au dollar à raison du cours minimal de 1 UST pour 1 dollar. Il avait été développé par TERRA dont le PDG, Do Kwon, était en fuite et recherché par Interpol.


Ce stablecoin, adossé en principe au dollar américain et qui se rêvait en tant qu’alternative crédible au BUSD de BINANCE, à l’USDC de CIRCLE et surtout à l’USDT de TETHER, permettait de bénéficier de rendements élevés.


La chûte de ce stablecoin qui n’avait de stable que le nom a fait s’écrouler le LUNQ, l’autre cryptomonnaie de TERRA qui a perdu l’entièreté de sa valeur.

 

https://journalducoin.com/actualites/catastrophe-terra-luna-analyste-blockchain/

 

La baisse globale des cours qui s’en est suivie a conduit à la banqueroute de plusieurs acteurs, dont Celsius, société dirigée par Alex Mashinsky, et le fond Three Arrows Capital (3AC) mené par Su Zhu et Kyles Davies.

 

Novembre 2022, faillite de FTX 

 

Deuxième plus grande plateforme d’échange de cryptomonnaies après BINANCE, la société FTX de l’emblématique PDG fondateur Sam Bamkman-Fried, aka SBF, qualifié de génie de la finance et des cryptomonnaies qui a surtout fait fortune grâce à une autre société, Alameda Research, est mise en faillite après l’échec de la tentative avortée de rachat par son principal concurrent BINANCE.

 

https://www.lerevenu.com/bourse/la-plateforme-de-cryptomonnaies-ftx-en-faillite-aux-etats-unis-son-patron-demissionne

 

On apprend ainsi que FTX utilisait les dépôts de ses clients en collatéral pour financer les opérations d’Alameda Research (malgré les dénégations de SBF), dont la CEO est Caroline Ellison, largement responsable de la débâcle FTX (jeune fille de 28 ans, sans aucune expérience préliminaire à ce type de job).

 

Ce qui fait dire aux journalistes sur ces boîtes de cryptomonnaies : «les PDG ont tous des têtes d’adolescents, les sociétés n’ont pas dépassé 5 ans d’âge et ils se retrouvent avec des milliards en gestion».


Des victimes collaterales de la chute de FTX : la banque SOFTBANK, le fonds SÉQUOIA CAPITAL, le Fonds de Pension des enseignants de l’Ontario (qui avait investi 95 millions de dollars dans FTX)

 

De nombreuses autres cryptomonnaies résistent cependant encore à ce que les spécialistes appellent désormais l’hiver des cryptomonnaies, parmi lesquelles on trouve : l’UST de TETHER, BINANCE (et son charismatique patron Changpeng Zhao, surnommé «CZ»), et bien sûr le roi BITCOIN.


BINANCE est-il trop grand pour faire faillite (Too Big to Fail) ? C’est la question que se pose certains articles, et ce qui protège aujourd’hui l’univers des cryptomonnaies d’une faillite généralisée.

 

Quelque chose de tout à fait normal pour quelque chose qui ressemble à de la monnaie décentralisée

 

Mais les jeunes générations qui croient avoir réinventé la monnaie et la finance me font rire, ou bien les vieux loups qui croient avoir découverts la poule aux œufs d’or ou la réponse au règne de l’argent roi. Cet hiver des cryptomonnaies n’est rien d’autres que quelque chose de très normal, tout à fait naturel. Le dix-neuvième siècle occidental a été rempli de ses phases d’expansion et de crise des monnaies, avec des centaines de faillites d’établissements bancaires. 

Ce que l’on observe depuis les années 1980 est l’exception d’un système financier qui a plusieurs siècles d’histoire et des réglementations derrière lui. La banque aujourd’hui est une aberration, et elle conduit les acteurs de la finance, de la cryptomonnaie à se méprendre sur ce qu’est la monnaie et la banque. Pour échapper à cette succession de faillites et de bulles, les États et les banques ont organisé le système des banques centrales, des prêteurs en dernier ressort d’une puissance financière monstrueuse. Et pourtant parfois, même ses puissances ont pu être dépassées par la spéculation sur les marchés financiers, comme lors de la crise du système monétaire européen dans les années 1992-1993, lorsque Georges Sorros avait réussi à battre la Banque centrale d’Angleterre, l’obligeant à laisser la livre sterling être dévaluée. 

L’univers des cryptomonnaies n’a rien de tout cela pour combattre la spéculation, ni prêteurs en dernier ressort, ni SEC, ni ACPR, ni droit bancaire, ni même autorités crypto-monétaires. Les acteurs de ce monde des cryptomonnaies ne sont que des fonds spéculatifs qui cherchent l’enrichissement. 

https://www.jeuxvideo.com/news/1664646/cette-plateforme-crypto-prevoit-de-racheter-des-banques.htm

 

Tout ceci ne cherche ni à vous décourager d’investir dans ce domaine des cryptomonnaies, ni inversement à vous encourager à y investir. Des personnes ont certainement dû gagner de l’argent en y investissant, et de nombreuses personnes ont dû se faire arnaquer, ont dû perdre toutes leurs économies. 

Au fond, tout ceci n’est peut-être qu’une tentative de faire revenir un camarade sur sa décision de ne plus rien poster sur ZINFOS. 

 

 

Saucratès



https://www.lemonde.fr/economie/article/2023/01/10/coinbase-licencie-en-masse-pour-se-tirer-du-naufrage-des-cryptomonnaies_6157349_3234.html

 

https://www.lerevenu.com/bourse/la-plateforme-de-cryptomonnaies-binance-renonce-racheter-ftx

 

https://www.lerevenu.com/bourse/cryptomonnaies-les-remous-de-la-faillite-de-ftx-frappent-dautres-plateformes

 

https://www.lerevenu.com/bourse/devises/dogecoin-une-blague-18-milliards-deuros

 

https://www.lerevenu.com/bourse/devises/binance-coin-gare-aux-pirates

 

https://www.lerevenu.com/bourse/devises/tether-le-dollar-comme-metre-etalon


29/01/2023
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