Critiques de notre temps

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Anthropologie


Une Histoire de l’Afrique

Le discours de Dakar de Nicolas Sarkozy de 2007, image du regard européen sur l’histoire africaine ?

 

Quelle est l’histoire de l’Afrique ? L’Afrique a-t-elle eu une histoire ? L’Afrique a-t-elle eu des civilisations extraordinaires qui ont marqué les mémoires de ces habitants, qui ont marqué l’histoire de leur empreinte ?

 

Il est trop souvent raconté que l’Afrique n’a pas eu d’histoire, que l’Afrique n’a pas eu de grandes civilisations. C’est évidemment totalement faux. Et dans cet ordre des choses, le discours de Dakar du président de la République française Nicolas Sarkozy est une abomination ou plutôt relève d’une stupidité abyssale. Pour ceux qui l’ont oublié, voici la partie du discours du président Nicolas Sarkozy incriminé :

 

«Le drame de l'Afrique, c'est que l'homme africain n'est pas assez entré dans l'histoire. Le paysan africain, qui depuis des millénaires, vit avec les saisons, dont l'idéal de vie est d'être en harmonie avec la nature, ne connaît que l'éternel recommencement du temps rythmé par la répétition sans fin des mêmes gestes et des mêmes paroles.»

 

https://www.lemonde.fr/afrique/article/2007/11/09/le-discours-de-dakar_976786_3212.html

 

Le reste du discours de Nicolas Sarkozy pouvait être à peu près acceptable ; le drame de Nicolas Sarkozy, le drame de ce discours, c’est ce passage. La rencontre de la petite et de la grande histoire. Le paysan africain tout comme le paysan européen ont toujours vécu au fil des saisons et vivent probablement encore aujourd’hui, probablement même dans les fermes industrielles, au fil des saisons. L’harmonie avec la nature et l’éternel recommencement des tâches, c’est le propre de la vie agricole, de la vie à la campagne, et cela correspond tout autant au paysan africain qu’au paysan européen ou au paysan chinois. Il s’agit même désormais de l’idéal de tout citadin voulant revenir vivre à la campagne en communion avec la nature.

 
L’idée de ne pas être suffisamment rentré dans l’histoire énoncée par Nicolas Sarkozy a probablement trait à la faible présence de traces de grandes civilisations en Afrique. De l’absence de murs ou de constructions cyclopéennes probablement, à l’exception de la civilisation égyptienne. Mais le plus humoristique dans cette vision européenne de l’histoire africaine, c’est que la mémoire de la grande civilisation grecque, fondement de la culture européenne, et des écrits de ces grands philosophes et penseurs, n’est pas un héritage européen. L’Europe doit d’avoir retrouvé cette mémoire et cette connaissance à la civilisation islamique et à ses penseurs arabes et africains le plus souvent. 
 
Les autres traces ou constructions cyclopéennes européennes ne sont d’ailleurs pas considérées comme des traces de civilisations. Les mégalithes celtes, les tumulus, les menhirs dressés ou couchés, le site de Göbekli Tepe, ne constituent probablement pas, aux yeux de Nicolas Sarkozy comme aux yeux de tous ceux qui pensent comme lui, de traces de grandes civilisations ayant marqué l’histoire. Au fond, à leurs yeux, seules la Grèce antique et Rome ont marqué l’histoire, et sans la civilisation musulmane, sans l’Arabie, sans l’Afrique, sa signification réelle et la connaissance de son écriture et de son histoire aurait disparu. Seuls des ruines de châteaux-forts, des hautes murailles encerclant des villes et des citadelles représentent la civilisation. Le reste n’est rien à leurs yeux.
 
Ainsi, au fond, qu’est-ce que l’histoire européenne ? Quelques grandes constructions datant du sixieme et du cinquième siècle avant notre ère, il y a 2.500 à 2.600 ans, et qui a perduré quelques siècles ? L’histoire de l’Europe se serait-elle éteinte après le milieu du sixième siècle après notre ère, avant cette période obscure dont ne subsiste que des châteaux forts et des murailles ? L’histoire construite par l’Europe, c’est une histoire officielle construite par des gouvernements successifs depuis le dix-huitième ou le dix-neuvième siècle, dans un but d’abord scolaire et patriotique. Si l’Afrique n’a pu le construire, c’est d’abord à cause de ceux qui l’ont colonisé et qui ont cherché à détruire le souvenir de leur passé. De la même manière que les européens ont détruit la mémoire et le souvenir des peuples américains, mayas, incas, aztèques …

 

Pour échapper à cette vision restrictive sur l’histoire africaine, il serait bon de rappeler la véritable histoire africaine, pour ce que l’on en connaît. Mes sources se baseront sur les huit volumes de l’Histoire générale de l’Afrique, publié par le Comité scientifique international pour la rédaction d’une Histoire générale de l'Afrique, sous l’égide de l’UNESCO.

 

«L’Histoire générale de l’Afrique (HGA) est un projet en deux temps entrepris dès 1964 et qui se poursuit aujourd’hui. Durant sa treizième session, la Conférence générale de l’UNESCO a appelé l’institution à entreprendre cette initiative à la suite du vif besoin ressenti par les États membres africains récemment indépendants de reconquérir leur identité culturelle, de remédier à l’ignorance généralisée sur le passé du continent africain et enfin de se libérer de la lecture coloniale de leur histoire.» Source Wikipédia 

 

Une approche de l’histoire africaine, afin que l’on cesse de dire de l’Afrique qu’elle n’eut pas d’histoire avant sa colonisation par l’Europe

Il faut lire ce post sur l’histoire africaine de cette manière, comme une tentative de contredire, de prendre le contrepied de tous ceux qui disent, pensent et écrivent que l’histoire africaine est en jachère, que l’Afrique n’a pas eu d’histoire. Bien sûr, on peut rappeler que l’Europe n’eut guère plus d’histoire que l’Afrique et le reste du monde, si on excepte la permanence des grandes civilisations chinoises, indiennes et japonaises. De toutes ces cultures, seule la civilisation japonaise et dans une moindre mesure la civilisation chinoise, échappèrent à la colonisation européenne. Le reste du monde fut conquis et leur population parfois totalement remplacée par la population descendante des européens (Australie, Amérique, Océan Indien…).

 

L’histoire européenne est inséparable des temps obscurs, médiévaux où la barbarie semble régner en maître. L’histoire de l’Europe se perd elle-aussi dans une brume historique où émergent ici et là quelques dates et événements probablement reconstruits. Elle n’est pas différente de l’histoire africaine à cette différence près que des états africains ne surent pas reconstruire cette histoire nationale autour du dix-neuvième siècle puisqu’ils n’existaient plus, colonisés qu’ils étaient. 
 

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1. La Nubie, l’Egypte et l’Ethiopie

Evidemment, nul historien ne nie l’importance de l’Egypte pharaonique dans l’histoire du monde, avec les traces gigantesques des tombeaux de ses pharaons, où les merveilles de la ville d’Alexandrie comme son phare ou sa bibliothèque qui ont malheureusement disparu. On parle moins de la Nubie, autre versant de la culture monumentale égyptienne, de cette Nubie qui conquit l’Egypte et qui gouverna pendant plus d’un siècle l’Égypte et qui donna naissance à une dynastie de pharaons nubiens. La civilisation nubienne apparut dès -3100 avant notre ère et se perpétua jusqu’à notre ère avec l’empire de Koush puis le royaume de Méroé. 
 
A partir des premiers siècles de notre ère, le royaume nubien de Méroé s’effondre mais son histoire rejoint alors l’histoire du royaume chrétien d’Axoum en Éthiopie, dont l’histoire s’étend du premier siècle jusqu’au septième siècle. Mais l’effondrement du royaume d’Axoum ne signifie pas la fin d’un royaume chrétien en Afrique noire puisque le royaume d’Ethiopie des Salomonites lui succéderont jusqu’à notre époque. 

2. Carthage puis Rome

Carthage est fondée en -814 avant notre ère. Il s’agit d’abord d’un comptoir phénicien, à l’égal de Cadix ou d’Utique. Elle devient autonome à partir du quatrième siècle avant notre ère. D’abord en conflit avec les cités grecques de Sparte et de Syracuse, Carthage deviendra l’ennemi de Rome au cours des guerres puniques. Elle sera rasée et son site sera déclaré maudit aux alentours de -146 avant notre ère. Principal adversaire de Rome et de la Grèce, ces deux cultures feront tout leur possible pour éliminer toute trace de Carthage et la présenteront de la pire manière. 

Le Maghreb sera par la suite conquis par l’empire romain ainsi que l’intérieur des terres, où les romains construiront aqueducs, théâtres et thermes, et municipalités. Cette occupation durera quatre ou cinq siècles, soit autant de temps qu’en Gaule romaine. En 429 de notre ère, les Vandales, peuple germanique, installés en Espagne, traversent le détroit de Gibraltar et conquièrent les provinces romaines du Constantinois, de Carthage, puis des îles de Méditerranée occidentale. À partir de +533, l’empire byzantin éliminera en trois mois l’autorité vandale, puis rétablira les structures administratives romaines, au prix d’une insécurité chronique et de schismes dogmatiques religieux. L’occupation byzantine de l’Afrique romaine tiendra un siècle et demi, avant la conquête musulmane.

 
3. Les masques de la culture Nok

La culture Nok est essentiellement connue pour ses gigantesques masques en terre cuite retrouvés au cours de fouilles. Cette culture apparaît dans le centre du Nigéria vers -1500 ans avant notre ère et disparaît juste avant notre ère. Elle decouvre la céramique dès -1500 et entre dans l’âge du fer à partir de -1000 ou -800 avant notre ère. Elle constitue la première culture agricole sur les marges de la forêt vierge de l'Ouest africain. Cette culture n’a pas laissé de grandes constructions urbaines, semblant vivre en petits villages familiaux. 

 

4. Les ruines du Grand Zimbabwé

Le Grand Zimbabwe fut bâti au cours d'une période se situant entre le onzième et le quinzième siècle de notre ère, par le peuple bantou ou shona, capitale d’un royaume s’étendant sur le Zimbabwé actuel et le Mozambique. Lorsque les portugais le visitent les premiers, au seizième siècle, le Grand Zimbabwé n’est déjà plus que ruines. Ruines de murailles et de tours de pierre inscrites aujourd’hui au patrimoine mondial de l’humanité. 

Le terme Zimbabwé serait notamment la contraction de «dzimba dza mabwe» qui signifie «grandes demeures de pierre» en langue Shona. À noter que les européens chercheront d’abord à prouver que ces ruines ne peuvaient être d’origine africaine mais que ces ruines provenaient forcément de peuples du pourtour européen, phéniciens ou juifs.

 

5. L’empire des Almoravides

Si un peuple africain a marqué l’histoire de l’Europe, c’est bien l’empire des Almoravides (de l’Arabe ‘al-morabitoun’), né de tribus berbères sahariennes qui nomadisaient entre le sud du Maroc et le fleuve Sénégal. Partis du Sénégal et de la Mauritanie, ils conquirent la plus grande partie du Maghreb à partir de 1040 jusqu’en Andalousie en Espagne. L’empire des Almoravides s’effondrera en 1144 remplacé par celui des Almohades, qui s’effondrera lui-aussi à son tour au treizième siècle.
 
Accessoirement, la carte affichée au début de cet article ne mentionne aucun de ces deux empires qui représentent pourtant la conquête par des peuples berbères du Maghreb et d’une partie de l’Espagne. L’empire des Almoravides est surtout un souvenir encore présent en Afrique occidentale, et notamment à Dakar. Mon enfance scolaire y a notamment été rythmé par le récit de leurs prouesses guerrières et de leurs guerriers et dirigeants. 

 
6. Les empires du Mali, Songhaï et du Ghana

L’empire du Ghana a existé entre le troisième et le treizième siècle de notre ère. Il s’effondrera à partir du onzième siècle, d’abord envahi par les Almoravides, et finalement par l’empire du Mali. L’empire du Ghana comme celui du Mali auront pour capitale Ouagadougou puis Tombouctou. En 1324, l’empereur du Mali, Mansa Moussa, fera un pèlerinage fastueux jusqu’à La Mecque, soit un périple de près de 6400 kilomètres pendant deux ans, pendant lequel il distribuera plus d’une dizaine de tonnes d’or, dont l’histoire se rappelle encore. À son retour, il fera notamment construire la grande mosquée de Djingareyber à Tombouctou. Mais il s’agit de constructions en terre, nécessitant un entretien et un ravalement permanent, plus fragiles que des constructions en pierres cyclopéennes. 

 
https://www.rfi.fr/fr/podcasts/afrique-mémoires-d-un-continent/20240830-en-1324-le-fastueux-pèlerinage-à-la-mecque-de-mansa-moussa

 

  

Saucratès


14/04/2025
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Les plantes des Amériques

Que serait le monde sans la découverte de l’Amérique ? Dernier continent découvert à partir de 1492, si on excepte la découverte du grand continent blanc de l’Antarctique dont on doit vraisemblablement considéré qu’il a dû être decouvert après l’Amérique, après 1492, une grande partie de notre alimentation actuelle repose sur des plantes découvertes après 1492, sur le continent américain, des plantes aculturées et domestiquées par ceux justement que nous avons exterminé, eradiqué, auxquels nous avons volé leurs terres, leurs cultures, leur continent, leur or et leur argent.

 

La première plante à laquelle on pense est évidemment la pomme de terre, sans laquelle il n’existerait pas de culture belge, sans laquelle nos repas de fête seraient bien tristes pour les enfants, sans laquelle l’Irlande et les Etats-Unis ne seraient pas ce qu’ils sont. Sans laquelle l’Europe n’aurait jamais pu conquérir et coloniser le reste du monde. 

 

  • Ainsi la pomme de terre est originaire de la cordillère des Andes dans l’ouest de l’Amérique du Sud où son utilisation et sa domestication remonte à environ 8 000 ans. Elle a été Introduite en Europe vers la fin du XVIè siècle. La pomme de terre sauva notamment de la famine le peuple irlandais avant de conduire des années plus tard à une autre famine qui les contraint à émigrer massivement en Amérique.

  

  • On a aussi l’exemple du maïs. Cette plante est originaire du Mexique et elle constituait l'aliment de base des Méso-américains et de nombreux groupes autochtones d'Amérique avant l'arrivée en Amérique de Christophe Colomb. La plante était cultivée avec la courge et le haricot en utilisant la technique dite des trois sœurs. Elle a été introduite en Europe également au XVIè siècle, et elle est aujourd’hui la première céréale cultivée dans le monde devant le riz et le blé. Que serait aujourd’hui la culture du bétail sans là culture du maïs ?

  

  • Évidemment, on trouve donc aussi la courge et les haricots. Si l’introduction de la courge en Europe  remonte à la découverte de l’Amérique par Christophe Colomb, on connaissait déjà des cucurbitacées en Europe et en terre d’Islam sous l’appellation des calebasses, même si les cucurbitacées ne représentent pas une aussi grande importance pour l’alimentation humaine que le maïs ou la pomme de terre. 

  

  • Les haricots également ne furent introduits en Occident et dans le reste de la planète qu’après la découverte de l’Amérique. Ils sont également originaire de Mésoamérique. Ils s’étaient également disséminés avant la conquête espagnole dans la région sud des Andes.

  

  • On ne parle bien sûr pas du tabac et du chocolat. Originaire du bassin amazonien, le cacaoyer, produisant les fèves de cacao utilisées pour la fabrication du chocolat, était cultivé depuis plus de 3500 ans dans la région amazonienne et au Mexique. Même le nom de ‘chocolat’ est probablement originaire des langues maya ou nahuatl. Les fèves de chocolat servaient également de monnaie d’échange en Amazonie. 

  

  • Il en va de même donc du tabac, que les espagnols rencontrèrent dès leur arrivée, et dont l'usage remonterait apparemment à au moins 12 300 ans. 

  

  • Ouf, le café par contre n’est pas originaire d’Amérique mais d’Éthiopie et il avait conquis l’Europe bien avant la découverte de Christophe Colomb.

  

  • L’arachide est également une plante originaire du nord-ouest de l’Argentine et de Bolivie. Que seraient nos apéritifs et nos bars sans nos cacahouètes !

  

  • Le manioc, la patate-douce et les poivrons-piments sont aussi originaires d’Amérique et diffusés dans le monde et tout particulièrement en Afrique après la découverte de l’Amérique. 

  

  • Par contre, la canne à sucre n’est pas originaire des Amériques mais elle est originaire de la Nouvelle-Guinée ou d’Indochine avant de gagner l’Inde et la Chine au Néolithique. 

  

  • Parmi les autres plantes ou espèces originaires d’Amérique du Sud et disséminées dans le monde entier, on a également la papaye, la vanille, la noix de cajou, la sapotille et l’ananas.

 

  • Par contre, une fois encore, ni la banane, ni le cannabis ne sont originaire d’Amérique. On a trouvé les traces les plus anciennes de cannabis au Japon 8.000 avant notre ère et le bananier avec le tarot sont des cultivars des peuples polynésiens.

 

Au fond, que serait notre monde et notre cuisine si nous n’avions pas découvert les Amériques, ou bien si le continent américain n’avait jamais existé ? Nous nous nourririons de céréales, de riz et de choux. Le plus frappant est évidemment la cuisine africaine qui n’aurait pas non plus grand chose de commun avec celle que l’on connaît. De quoi serait constitué nos repas si tous ces aliments n’existaient pas, n’avaient pas été découverts ?
 
Et j’en oublie certainement. Je remercie d’avance ceux qui voudront bien compléter ma liste à la Prévert.

 
 
Saucratès


10/03/2025
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L’Afrique du Sud, Elon Musk et le racisme

L’Afrique du Sud est-elle raciste ? Les citoyens de race blanche y sont-ils victimes de racisme et d’exclusion comme Trump et Musk le sous-entendent, jusqu’à refuser de se déplacer pour la prochaine COP ?

 

https://www.lemonde.fr/afrique/article/2025/02/05/quand-l-enfant-du-pays-elon-musk-s-immisce-dans-la-politique-americaine-vis-a-vis-de-l-afrique-du-sud_6532289_3212.html

 
Les déclarations de Donald Trump et d’Elon Musk surprennent et interpellent dans le milieu feutré des médias occidentaux. L’Afrique du Sud ayant été la dernière nation occidentale a pratiqué l’apartheid, ces médias préfèrent s’enthousiasmer pour louer la passation pacifique du pouvoir entre les noirs et les blancs et ne surtout pas accuser le pouvoir de l’ANC de mettre en oeuvre des politiques raciales à l’encontre des blancs. 
 
Ainsi, quelques jours plus tard, Le Monde, fidèle à sa doxa mainstream et modéré, rend compte de la réaction modérée du gouvernement sud-africain qui s’émeut des propos de Donald Trump et d’Elon Musk, considérant qu’ils ont été mal informés. Ainsi, dans cet article, Le Monde nous explique doctement que «dans le pays, la majorité des terres sont détenues par la minorité blanche, héritage d’une politique d’expropriation de la population noire pendant l’apartheid et la colonisation».

 

Le Monde continue sa docte explication : «Une loi, promulguée en janvier par le président, cristallise les peurs d’une frange de la population [les sales profiteurs de blancs - note du traducteur]. Elle clarifie le cadre juridique des expropriations, sans nouveauté sur le fond, de l’avis de la plupart des juristes. Le texte permet au gouvernement sud-africain, par mesure d’intérêt général, de décider d’expropriations sans compensation dans certaines circonstances exceptionnelles où cela serait juste et équitable». Magnifique n’est-ce pas ?

 

https://www.lemonde.fr/afrique/article/2025/02/05/confiscation-de-terres-l-afrique-du-sud-s-emeut-aupres-de-musk-de-la-desinformation_6533339_3212.html

Dans l’idéal mainstream du Monde, les Méchants s’immiscent sans raison ni légitimité dans les affaires publiques qui ne les concernent pas, et les Bons s’émeuvent délicatement et candidement ! Que c’est une belle vision idyllique du monde qui nous entoure ! Où il est si simple de cataloguer les Bons et les Méchants ! Des Méchants qui malheureusement ne racontent pas toujours des conneries, n’en déplaise au Monde, comme l’indique les enquêtes que va engager le gouvernement du Royaume-Uni sur les gangs de violeurs pakistanais de jeunes filles. 

 

L’Afrique du Sud post apartheid, aussi merveilleux qu’ait été son premier président Nelson Mandela, est-elle une société raciste envers les blancs ? La réponse est ‘Oui’ bien évidemment. Cette question à l’encontre d’une population autrefois dominante, encore relativement puissante, est évidemment une hérésie intellectuelle pour nombres de théoriciens du racisme, le plus souvent issus des minorités ou de fractions de la population dite racisée. Selon ces gens, il ne peut y avoir de racisme contre les blancs, parce que ce racisme ne serait pas institutionnalisé. Les blancs ne peuvent donc pas être victimes de racisme. En quelque sorte, on ne peut parler de racisme anti-blanc puisque les blancs ne sont pas racisés. On pourrait ainsi faire des chasses aux blancs comme à Mayotte qu’on ne pourrait malgré tout pas parler ni de racisme, ni de crime contre l’humanité.

 

Pourtant, les classes portées au pouvoir grâce à l’ANC sont racistes à l’égard des blancs, mais aussi du reste de la population pauvre sud-africaine. Difficile de l’appréhender autrement qu’en vivant en Afrique du Sud ou en fréquentant ces classes sociales. J’avais reçu une de leurs enfants dans le cadre des échanges de classe lycéenne, et elle nous considérait, nous qui l’hébergions, de la même manière que ses parents considéraient les blancs chez elle : des sous-êtres. Mais elle était néanmoins amoureuse d’un de ses camarades, fils d’une professeure française expatriée, blanche. Compliqué. 

Est-il envisageable de penser que l’ensemble des pays d’Afrique sont racistes à l’égard des blancs ? Racisme compliqué puisque ces pays africains doivent faire avec un héritage colonial qui les a profondément marqué, une invasion et une réduction en esclavage de nombre d’entre leurs coreligionnaires et ancêtres, histoire avec laquelle il est difficile de continuer à vivre, avec une classe possédante qui est encore pour partie blanche, et avec des rêves de faire fortune au loin, via l’immigration, dans ces mêmes pays occidentaux pour y avoir une belle vie et s’enrichir. Racisme compliqué, parce que bien souvent, jeunes gens, ces mêmes africains ont pu éventuellement partir se former dans les universités de ces mêmes pays occidentaux blancs.

Un indicateur du racisme des différents pays peut-il être trouvé dans les concours de miss ? Ceux-ci peuvent-ils être utiliser pour donner une bonne image du racisme intrinsèque d’une société, ou plutôt de son acceptation des différences de préférence d’apparence physique ? Je vais ainsi comparer l’élection de miss France et les élections de certains pays africains. Je pourrais m’intéresser simplement aux miss élues mais il me semble plus juste de regarder l’ensemble des candidates. 
 

Que ce soit en Afrique, aux Antilles, en Guyane, à Mayotte ou à la Réunion, les candidates retenues se ressemblent le plus souvent, ou du moins ressemblent au type normal de la jeune femme dans ces pays-là, et on n’y trouve jamais de jeunes femmes de type européen. J’ai pris au hasard les candidates du concours de miss Tchad pour 2020. Mais ce serait pareil pour les autres années, pour Miss Sénégal ou Miss Cote d’Ivoire.


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La comparaison avec les élections de Miss France me semble édifiante avec des miss régionales candidates pour miss France de toute origine et de toute couleur de peau. C’était ainsi le cas en 2023 ci-dessous …

 
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Tout comme en 2025 … et on sait que l’élection 2025 a consacré la victoire de Miss Martinique à près de 34 ans…

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Un pays comme la France, supposément raciste et parcouru de tendances xenophobles d’extrême-droite, s’avère ainsi apparemment comme beaucoup moins raciste dans le choix de ces miss France que les pays qui nous condamnent et qui nous donnent des leçons de racisme, qui sont mêmes incapables de laisser une jeune femme typée blanche européenne concourir pour le titre de Miss.

 

Mais, au fond, ces élections de Miss ne démontrent peut-être pas forcément que les pays européens comme la France ne sont pas racistes lorsqu’ils élisent comme plus belle jeune femme de France une Miss Martinique ou une Miss Reunion. Ces élections peuvent en fait signifier plusieurs choses :

 

  1. Primo, ces résultats et ces élections peuvent simplement refléter les goûts du comité organisateur, qui peut exclure toute candidate qui ne correspondrait pas à leur critère pour les Miss. S’il n’y a aucune blanche parmi les candidates Miss Senegal ou Miss Tchad, c’est probablement parce que le comité organisateur peut rejeter toute candidature inacceptable à leurs yeux. Parce qu’ils imaginent que les jeunes femmes tchadiennes et les tchadiens verraient d’un mauvais œil une européenne remporter le titre de Miss Tchad.
  2. Secundo, ces résultats peuvent indiquer que les électeurs et la jeunesse française sont ouverts aux différences ethniques et acceptent d’être représentés par une Miss France qui ne leur ressemble pas forcément. 
  3. Mais tercio, ces résultats peuvent aussi s’expliquer par le résultat d‘immigrations massives qui remplacent les populations autochtones et élisent des miss régionales qui leur ressemblent ? Le jour où Miss Réunion sera d’origine mahoraise, cela sera-t-il un signe d’une cohabitation harmonieuse et d’une intégration des populations mahoraises au sein de la population réunionnaise, ou bien cela sera-t-il simplement le signe d’une submersion des réunionnais par la population mahoraise ?

 

Les concours de Miss peuvent donc être soit des témoins du caractère raciste ou non-raciste d’un peuple, ou bien inversement être des témoins, des révélateurs du remplacement des peuples européens (ou réunionnais) par des populations immigrées.
 
Enfin, au final, ces élections ne sont peut-être aussi qu’un signal politique. Les résultats historiques des élections des Miss d’Afrique du Sud peuvent peut-être nous aider à répondre à la question de savoir si l’Afrique du Sud est raciste envers les blancs ou non ? En 1992, Amy Kleinhans est à la première jeune femme de couleur a être élue Miss Afrique du Sud. Et depuis 1992, plus aucune jeune femme blanche n’a été élue Miss pour représenter l’Afrique du Sud. Et évidemment, l’apartheid a été démantelé en Afrique du Sud entre 1991 et 1993, puis s’est conclu avec l’élection de Nelson Mandela en 1994. CQFD.

 

Faut-il en conclure que les élections de Miss sont un bon indicateur du racisme d’un pays ? Ou de son niveau d’envahissement ? 

 
 
Saucratès


09/02/2025
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Compléments sur questions sur l’histoire des premières sociétés humaines

Pourquoi toute remise en cause de l’histoire officielle, c’est-à-dire de l’histoire officiellement acceptée par les principaux archéologues reconnus, est-elle systématiquement attaquée sans répit par ceux-là mêmes que sont sensés comprendre le passé des sociétés humaines ? Parce qu’ils veulent protéger la science de tout complotisme, de toute forme d’affabulation, des fables et des théories fumeuses ?

 

Lorsque le site de Gobekli Tepe fut découvert et fouillé dans les années 1990, les datations découvertes furent d’abord violemment rejetées et contestées, puisqu’une telle construction mégalithique ne pouvait pas avoir été réalisée plus de 5.000 ans avant les premières constructions mégalithiques connues, à une époque où on pensait que seules des bandes de chasseurs-cueilleurs de quelques dizaines de membres pouvaient vivre misérablement. 

Pour quelles raisons donc certaines découvertes archéologiques sont-elles niées ou ignorées ? Comme je l’ai indiqué précédemment, les autorités académiques reconnaissent donc désormais qu’il existe des traces d’une ancienne civilisation amérindienne remontant à avant notre ère dans le bassin amazonien de l’Equateur, dans la vallée de l’Upano. Plusieurs publications officielles rendent compte de cette découverte.

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Et pourtant, à mille ou mille cinq cent kilomètres de là, toujours dans le bassin amazonien, mais au Brésil, dans la région de l’Acre, de semblables traces d’une ancienne civilisation amazonienne datant environ de la même époque ont également été trouvées par d’autres archéologues comme Alceu Ranzi, sans qu’aucun lien ne soit rappelé par la publication sur la vallée de l’Upano. Et pourtant, en 2008, cette même découverte avait également fait l’objet d’une publication dans Sciences.

 

https://www.loisellelab.org/wp-content/uploads/2015/08/MannAncientEarthmoversAmazon2008-1.pdf 

 
J’en viens ainsi aux critiques virulentes adressées à une série Netflix comme «A l’aube de notre histoire» de Graham Hancock. Pseudo-science, charlatanisme, grand n’importe quoi, les violentes critiques contre cette série documentaire me semblent sans concession. Pourquoi Netflix diffuse-t-elle un grand n’importe quoi selon ces gens-là ?… alors qu’il y a certainement tant de magnifiques documentaires scientifiques sérieux officiels que Netflix devrait plutôt diffuser !… ont-ils l’air de penser…

 

https://www.20minutes.fr/television/4014147-20221211-aube-histoire-pourquoi-netflix-diffuse-grand-importe-quoi

 

Même Jean-Loic Le Quellec, auteur dont j’apprécie pourtant les ouvrages sur l’histoire des mythes de l’humanité, considère que cette série est de la rêverie et non pas de la science. Mais Jean-Loic Le Quellec applique des méthodes scientifiques basées sur des outils de la science linguistique pour étudier l’évolution des mythes en découpant chaque mythe en mythèmes (ou éléments ou variations d’un mythe). La science est tout pour lui.

 

https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/le-vrai-du-faux/a-l-aube-de-notre-histoire-faut-il-croire-ce-que-raconte-ce-docu-serie-sur-netflix_6891287.html

 

Certes, nulle science réellement dans cette série documentaire sur Netflix, dans cette présentation mise bout à bout de mystères tous plus passionnant que les autres. Mais ce documentaire ne mérite pas tant de haines et de critiques acharnées puisqu’il popularise certaines découvertes archéologiques. On peut être en désaccord sur l’interprétation retenue sans un tel acharnement. Qu’est-ce que cela cache ?L’archéologie est par essence une matière de conflits et de désaccords. On a beau avoir fouillé les neuf couches de Troie depuis la fin du dix-neuvième siècle, tout le monde n’est toujours pas persuadé qu’il s’agit bien de la Troie dont parlait Homère dans l’Illiade et l’Odyssée. Ni que Troie a bien existé et que la guerre de Troie a bien eu lieu. L’existence de désaccords est donc normal en archéologie. Pourquoi donc une telle peur de ce documentaire de Graham Hancock ?
 
https://www.courrierinternational.com/article/netflix-a-l-aube-de-notre-histoire-faut-il-croire-ce-que-raconte-graham-hancock

 
Soyons clair, les théories présentées par Graham Hancock dans ce documentaire «ne sont pas toutes le fait de charlatans dont les pseudo-découvertes sont le plus souvent remises en cause et contestées». Dans la deuxième saison, il nous parle ainsi de cette civilisation antique amazonienne dans l’état brésilien de l’Acre qui a déjà été publiée en 2008 dans Sciences et à laquelle le CNRS s’intéresse également dans l’état de l’Equateur, dans la vallée de l’Upano.

 
https://lejournal.cnrs.fr/articles/des-cites-antiques-en-amazonie
 
Une telle civilisation a bien existé alors qu’aujourd’hui, l’Amazonie ne compte plus que des peuples de chasseurs-cueilleurs isolés. Et elle s’étendait vraisemblablement sur plusieurs milliers de kilomètres ou bien ces cités étaient probablement en relation les unes avec les autres, comme le prouve les routes qui s’enfoncent dans la forêt vierge citées par le CNRS.

 

De la même manière, toujours dans cette deuxième saison, Graham Hancock nous parle des empreintes d’humains à White Sands. 
 
https://www.lemonde.fr/sciences/article/2021/09/24/des-empreintes-humaines-vieilles-de-23-000-ans-reecrivent-l-histoire-du-peuplement-de-l-amerique_6095815_1650684.html

 
Et dans la première saison de «À l’aube de notre histoire», il nous parle aussi du site de Gunung Padang en Indonésie, dans la province de Java occidental. Même si dans cette saison une, ils ne parlent pas d’une date aussi ancienne que 25.000 ans. Ce qu’il décrit dans cet épisode me semble en tout cas aujourd’hui avoir mérité une publication, même si ce n’est pas dans une publication archéologique officielle et prestigieuse.

  

https://www.msn.com/fr-fr/lifestyle/cuisine/plus-ancien-que-les-pyramides-d-égypte-une-pyramide-de-25-000-ans-découverte-sous-cette-montagne

 
Au fond, l’archéologie n’accepte pas d’être médiatisée ; il est ainsi tellement plus simple de ne se parler qu’entre sachants. Ainsi le CNRS peut ignorer doctement les travaux d’Alceu Ranzi et le reste de la profession des archéologues le traiter de charlatan. Ce qui déplaît probablement dans le documentaire de Graham Hancock, ce qui le rend passible d’un acharnement de toute la profession et des médias affidés, c’est potentiellement qu’il donne la parole à des gens que la profession officielle et reconnue ignore et exclut. Comment ose-t-il leur donner la parole, donner un écho à des personnes rejetées par l’honorable profession et leurs doctes représentants ?

 
Conclusion : un documentaire à voir de toute urgence : «A l’aube de notre histoire».
 
 
Saucratès

 

 

Nota : L’histoire officielle craque de partout. Pourquoi l’archéologie officielle et respectable refuse-t-elle de reconnaître officiellement le changement de paradigme historique sur la colonisation des Amériques, et pourquoi s’acharne-t-elle sur ceux qui veulent démontrer l’ancienneté de sa colonisation ? Des traces de présences humaines et de civilisations remontent jusqu’à -50.000 ans avant notre ère en Amérique amazonienne, que ce soit dans la Serra da Capivara, dans la Serra Do Paituna, ou de la Serrania de la Lindosa. Et vraisemblablement dans de nombreux autres sites préhistoriques montagneux de l’Amazonie. 

 

https://whc.unesco.org/fr/list/606/


29/01/2025
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Questions sur l’histoire des premières sociétés humaines

Je vais revenir ici sur ce que j’appelle l’histoire des premières sociétés humaines. Quelles sont-elles ? De quoi et de qui parle-t-on ? Par ces mots, on veut souvent entendre l’interrogation suivante : Quelles sont les premières sociétés humaines organisées à avoir laissé des traces visibles dans l’histoire ? Historiquement, on parle ainsi souvent des sociétés égyptiennes et mésopotamiennes parmi les plus anciennes civilisations apparues sur Terre. Mais celles-ci étaient-elles réellement les premières et plus anciennes civilisations humaines organisées ?

 

  • La civilisation chinoise : -5.000 ans avant le présent (BP)
  • La civilisation égyptienne : -5.100 ans BP
  • La civilisation sumérienne : -5.500 ans BP
  • La civilisation de la Vallée de l’Indus (ou civilisation harappéenne) : entre -4.600 ans BP et -7.500 ans BP
  • Les plus anciennes civilisations amérindiennes connues (Valvidia et Caral) : entre -5.000 ans et -6.000 ans BP
  • Çatal Höyük (Turquie) : -9.500 ans BP
  • Gobekli Tepe (Turquie) : -11.600 ans BP

 

https://www.nationalgeographic.fr/histoire/2020/06/catal-huyuk-la-premiere-ville-du-monde-etait-égalitaire

https://www.nationalgeographic.fr/histoire/cette-cite-de-pierre-pourrait-etre-la-premiere-ville-de-lhumanite

https://www.nationalgeographic.fr/histoire/le-plus-ancien-temple-du-monde-va-etre-restaure

 

J’avais notamment déjà abordé certains de ces sujets et de ces questions dans un de mes articles de novembre 2023.

https://saucrates.blog4ever.com/questions-sur-la-protohistoire

 
Ce que l’on sait moins, c’est que cette histoire évolue très rapidement bien que difficilement. Avant la découverte de Göbekli Tepe dans les années 1990, personne n’imaginait que l’humanité avait pu être capable de construire un temple aussi gigantesque 11.600 ans dans le passé, en plein milieu de ce que l’on estimait être l’époque des chasseurs cueilleurs du paléolithique. Chaque nouvelle découverte est d’abord combattue et contestée par les archéologues renommés et les datations des découvertes systématiquement remises en cause. La reconnaissance de l’ancienneté de la civilisation harappéenne est également récente.
 
En même temps, on fait souvent remonter l’origine de la découverte des mathématiques aux grecs anciens. Les premiers, ils auraient découverts et su calculer les ères de surfaces géométriques et nombre de nos théorèmes remontent à des mathématiciens grecs. J’ignore si cette légende est vraie pour la philosophie puisque l’on dit aussi que les grecs ont inventé la philosophie aux alentours du sixieme et cinquième siècle avant notre ère, mais pour les mathématiques, tout ceci semble faux. 
 

Des tablettes cunéiformes datant du début du deuxième millénaire avant notre ère présentent de nombreuses figures géométriques comme des hexagones, des heptagones, des triangles, des trapèzes, des rectangles, des cercles et des arcs de cercle, éventuellement pourvus de lignes intérieures particulières comme des diagonales, des transversales ou des diamètres (tablettes Sb13088, MS3052, YBC7290).

 
Certaines comportent des problèmes résolus de géométrie ou d’algèbre comme la détermination du côté d’un carré dont on connaît la somme de l’aire et du côté, ou bien la longueur et la largeur d’un rectangle dont on connaît l’aire et la diagonale. Elles reposent sur un système dit en numérotation sexagésimale positionnelle flottante (base 60). «Le système est comparable à notre décompte du temps, où 60 minutes égalent une heure. La mesure du temps est d’ailleurs l’un des héritages que nous a légué la civilisation Mésopotamienne.»

https://archeologie.culture.gouv.fr/orient-cuneiforme/fr/les-mathematiques-des-mesopotamiens
 
L’élaboration de théorèmes mathématiques comme celui de Pithagore remonte ainsi peut-être à la Grèce antique (entre le troisième et le sixième siècle avant notre ère), mais plus de 1.500 ans plus tôt, Babylone et Elam connaissaient déjà les mathématiques et le résultat de ce théorème. 
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(voir le magazine La Recherche d’octobre-décembre 2024).

 

Faire ainsi remonter l’invention et la découverte des formes géométriques à la Grèce antique représente ainsi une erreur. Les mathématiques furent ainsi inventées bien longtemps auparavant. 
 
C’est pour cela que la découverte d’une construction humaine remontant à 25.000 ans m’intéresse au plus haut point, tout comme celle de la découverte de traces d’empreintes humaines datées de 23.000 ans, qui viennent remettre en cause ce que l’on croit de l’histoire de l’humanité.

 

https://www.msn.com/fr-fr/lifestyle/cuisine/plus-ancien-que-les-pyramides-d-égypte-une-pyramide-de-25-000-ans-découverte-sous-cette-montagne


L’histoire du site de Gunung Padang en Indonésie, dans la province de Java occidental, constitue ainsi un mystère absolu. Ce que la plupart des archéologues occidentaux prenaient pour une montagne naturelle pourrait-elle être une ancienne pyramide fabriquée par l’homme dont l’origine remonterait potentiellement à 25.000 ans, à une époque où, en Europe, les hommes de Cro-Magnon habitaient encore des grottes dans lesquels ils peignaient des scènes de chasse ou des scènes mythiques ? 

 
Juste à titre de comparaison, il y a 25.000 ans, on se trouve juste après le moustérien, entre l’aurignacien et le gravetien sur le vieux continent (Europe), à l’époque des grottes ornées. 

  • Aurignacien : de 50.000 ans à -30.000 ans avant notre ère
  • Gravetien : de -30.000 ans à -22.000 ans
  • Solutréen : de -22.000 ans à -17.000 ans
  • Magdalénien : de -17.000 ans à -14.000 ans

 

https://fr.wikipedia.org/wiki/Tableau_synoptique_des_principales_cultures_préhistoriques_de_l’Ancien_Monde

 

Les grandes maisons communes construites et retrouvées en Europe ainsi que les premières constructions mégalithiques datent de la culture du Rubané, entre -5.000 ans et -4.000 ans avant notre ère, soit à des dates beaucoup plus tardives. 

 
Quelle civilisation, dont il ne reste plus rien, a-t-elle pu construire une telle pyramide il y a 25.000 ans à cet endroit, et dans quel objectif, pour quelle utilité ? Question pour laquelle pour l’instant nous n’avons  aucun commencement de réponse.

 

https://www.lemonde.fr/sciences/article/2021/09/24/des-empreintes-humaines-vieilles-de-23-000-ans-reecrivent-l-histoire-du-peuplement-de-l-amerique_6095815_1650684.html

 
Il en va de même de la réécriture de l’histoire du peuplement des Amériques. C’est également une histoire en perpétuelle réécriture puisqu’il y a peu de temps, la plupart des préhistoriens estimaient que l’arrivée des premiers hommes en Amérique remontait à la fin de la dernière période glaciaire, soit aux alentours de 15 000 ans avant notre ère. Dorénavant, on estime que cette arrivée est bien antérieure remontant à au moins -30.000 ans avant notre ère, toujours via le détroit de Béring accessible tout au long du Pléistocène. Mais que va-t-on encore découvrir lors des prochaines fouilles ou des prochains prélèvements.

 
https://lejournal.cnrs.fr/nos-blogs/focus-sciences/lhistoire-du-peuplement-de-lamerique-revue-a-laune-de-linterdisciplinarite

 
Dernier élément de cette série de questionnement : l’existence de cités antiques datant d’avant notre ère en pleine Amazonie. L’article ci-dessous traite de cités antiques présentes dans la partie équatorienne de l’Amazonie mais il existe d’autres traces de telles cités dans la partie brésilienne de l’Amazonie, traces retrouvées également à l’aide de Lidar à travers la canopée infranchissable. 
 

https://lejournal.cnrs.fr/articles/des-cites-antiques-en-amazonie

 

Là aussi, cette présence interpelle. Cette même zone amazonienne occupée uniquement désormais par quelques tribus isolées, par quelques peuples de chasseurs-cueilleurs se croyant pour certains les derniers et les seuls humains sur Terre, pourraient-ils avoir été précédés par une véritable civilisation qui aurait été capable de construire des routes et des cités il y a tout juste un peu plus d’un millier d’années ? Une civilisation comme Rome ou la Grèce qui aurait totalement disparue alors qu’elle s’étendait sur une zone de plusieurs milliers ou millions de kilomètres carrés ?


Graham Hankook a également découvert des traces d’autres installations urbaines comparables dans l’Etat brésilien de l’Acre, malgré tout à plusieurs milliers de kilomètres dans la forêt vierge. Nouveau mystère incompréhensible sur l’évolution  de l’humnité

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Saucratès


18/01/2025
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