Critiques de notre temps

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Débat sur les retraites


Réforme des retraites du gouvernement - Quelle démocratie ?

Réforme des retraites du gouvernement - Quelle démocratie est-ce là ?

Face à un tel déni de démocratie, quel espoir reste-t-il pour ceux qui s’estiment trahis et vendus par ce gouvernement et par les élites qui les dirigent ?


Par Saucratès 

Saint-Denis de la Réunion, dimanche 12 mars 2023


Le débat parlementaire autour du projet de réforme des retraites du gouvernement Borné/Macron présente de monstrueuses incohérences. Le gouvernement nous parle de la libre expression parlementaire, du libre jeu de la démocratie, mais il n’y a rien de démocratique ni de juste dans le fonctionnement des instances parlementaires françaises. Juste une impression de vol de notre démocratie par un système injuste et monstrueux. 
 

https://www.lemonde.fr/politique/article/2023/03/11/le-senat-adopte-le-projet-de-reforme-des-retraites-etape-cruciale-pour-le-parcours-du-texte_6165126_823448.html


Le gouvernement Borné/Macron a donc imposé un vote bloqué au Sénat permettant d’éliminer tous les amendements refusés par le gouvernement. Et une commission mixte paritaire (députés et sénateurs) de 14 membres titulaires (et autant de suppléants), dont 5 issus du camp présidentiel et 4 issus de la droite (et 5 autres membres des partis d’opposition), va débattre mercredi pour se mettre d’accord sur un texte commun qui pourra être adopté par les deux chambres en quelques heures. Ou comment comprendre qu’un texte puisse faire l’objet d’un accord en commission mixte paritaire alors qu’il n’a pas pu être adopté à l’Assemblée Nationale par les députés ? Quelle démocratie est-ce là ?

 

De mon côté, le jeu des syndicats me pose aussi un grave problème. Évidemment, ils ont appelé leurs adhérents à voter pour Macron, parfois publiquement, ou du moins à faire barrage à son adversaire du deuxième tour, comme si le danger démocratique ne venait pas avant tout du programme d’Emmanuel Macron et de son projet de réforme tout azimut de notre modèle social et de la vente de la France aux intérêts de l’ultra-libéralisme et de l’ultra-capitalisme financier dont il est issu.

 
https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2023/03/09/les-perdants-de-la-reforme-des-retraites-oublies-par-olivier-dussopt_6164819_4355770.html

 

Mais selon moi, les leaders syndicaux savent parfaitement que le combat syndical dans la rue ne sert strictement à rien. Ils ne bataillent pas pour combattre cette réforme véritablement, mais pour montrer leur puissance, pour se positionner face au gouvernement, pour se donner une importance, un poids, pour pouvoir peser dans des débats auxquels nous n’assisterons pas. Nous sommes devant un jeu de dupes. Les salariés manifestent dans la rue, se battent, souffrent, perdent de leur salaire et de leur temps, agressent ou emmerdent d’autres citoyens non grévistes … Et les leaders syndicaux parlent de violence, encouragent à mots couverts la violence, mais tractent dans le plus grand secret et cherchent en fait à se présenter en alternative, prêts à rejoindre ce même gouvernement si l’occasion se présentait.

 

Comme je l’ai déjà indiqué, je n’adhère pas à ce combat et à ces méthodes. Comme toutes les réformes qui les ont précédées, cette réforme des retraites est injuste, mais pas plus que toutes les réformes précédentes. Celles-ci étaient elles-mêmes injustes. Et notre régime actuel que ces syndicats défendent est lui-même déjà injuste et moins disant que les régimes que l’on observait jusqu’à présent.

 

Les projets défendus par la CFDT de régime de retraite par points sera tout aussi injuste que cette réforme. Je rêve pour ma part d’une Révolution comme celle de 1789, qui mettrait à bas à la fois le régime monarchique qui nous dirige, qui nous contrôle, qui nous écrase sous des intérêts particuliers, sous des règlements européens sous queue ni tête, sans logique si ce n’est une logique ultra-libérale, mais aussi des institutions comme le Parlement, comme les syndicats, comme les partis politiques, qui n’ont plus rien de démocratiques, qui n’ont même jamais rien eu de démocratique. C’est sur les ruines de ce monde élitiste que nous pourrons construire une véritable démocratie.

 

Je ne participerais pas à des manifestations sans avenir et sans intérêt dont le seul objet est de donner une légitimité à des personnes qui ont elles-mêmes participé à la réélection d’Emmanuel Macron et l’élection de son gouvernement.

 

 

Saucratès


12/03/2023
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Pourquoi je ne ferai pas grève mardi prochain ni les semaines suivantes

Pourquoi je ne ferai pas grève mardi prochain ni les semaines suivantes

Par Saucratès 

Saint-Denis de la Réunion, mercredi 1er mars 2023

Le gouvernement a beau nous manipuler comme d’habitude, sa réforme a beau viser d’autres objectifs que la simple sauvegarde de nos retraites, sa réforme a beau être totalement injuste et inéquitable, j’ai beau détester Emmanuel Macron et sa politique économique et fiscale, je ne participerai pourtant pas au mouvement de contestation contre son projet de réforme des retraites ou à l’appel de la CFDT, de Laurent Berger et des autres organisations syndicales de mettre la France à l’arrêt. 

 

Repousser l’âge minimal de départ à la retraite de 62 à 64 ans sert-il vraiment à grand chose, sachant que cela n’aura que peu d’incidences pour ceux cherchant à travailler le plus longtemps, les cadres, les employés aux tâches peu pénibles, et que cela n’impactera que ceux qui veulent partir tôt, que ceux qui ont commencé tôt ou on eut une carrière pénible ou difficile ?

 

Et pourtant, tout ceci était dans le programme électoral du candidat Macron en 2017 et en 2022. Et pourtant, cela n’a pas empêché Laurent Berger ou les leaders d’autres organisations syndicales, ou des partis de gauche qui aujourd’hui militent contre Macron et son gouvernement, d’appeler à voter pour Macron au second tour des deux dernières élections présidentielles. Alors, pourquoi aujourd’hui en appellent-ils à la révolution sociale, à bloquer la France ? 

Situation facile, ils ne se salissent eux en aucune façon les mains. Ce sont les salariés grévistes qui seront arrêtés et poursuivis pour entrave à la liberté de circulation, pas eux. Ni Laurent Berger et ni les autres leaders syndicaux ou insoumis. On peut poursuivre Donald Trump pour ses discours appelant à bloquer le processus électoral aux Etats-Unis, on peut poursuivre Bolsonaro pour ses appels à la révolte, mais personne ne pensera à inquiéter ou à poursuivre Laurent Berger ou les autres leaders syndicaux en appelant au blocage de la France ? Bizarre non ? On ne s’attaque toujours qu’aux petits, aux sans-grades, aux exécutants …

 

Pourquoi appeler à voter pour le candidat Macron en 2022 ? Qu’y avait-il dans son programme électoral de favorable aux salariés ou de conforme aux objectifs et aux principes de la CFDT, de la CGT, de FO ou de la CFTC ? Rien. Absolument rien. Pourquoi appeler à voter pour un candidat dont le programme politique et électoral est aux antipodes des intérêts des salariés, du peuple ? Accroître la main mise de l’Europe sur notre législation afin qu’elle finisse de broyer nos droits et notre législation, afin que nous devenions l’anti-chambre de l’ultra libéralisme triomphant ? 

Et pourquoi aujourd’hui devrais-je combattre dans la rue un gouvernement pour lequel les mêmes leaders syndicaux ou insoumis nous ont appelé à voter en leur faveur. Je ne suis pas là pour réparer leurs bêtises, alors qu’ils restent tranquillement au chaud dans leur confort, afin de montrer leurs muscles, nos muscles, celui du peuple (il y a évidemment pire, notamment ces présentateurs politiques qui guettaient, qui attendaient, qui souhaitaient un appel de Mélenchon à voter en faveur de Macron, appel qui n’a pas eu lieu et qu’ils regrettaient et qu’ils condamnaient).

 

Non merci. Sans moi. Laissez le peuple tranquille. Cessez les embouteillages, les barrages et les opérations escargots, et réfléchissez la prochaine fois aux valeurs et aux programmes politiques et électoraux des candidats pour lesquels vous appelez à voter !

 

Le visage de la Gauche, de la NUPES à l’Assemblée Nationale a choqué ? Le fait qu’ils se déchirent entre eux ? Mais comment oublier que ce sont des anciens socialistes qui ont rejoint le Grand Capital qui défendent cette réforme ? Comment oublier que ce même Parti socialiste pourrait proposer cette même réforme, que les idées défendues par Macron pourraient être proposées par Hollande ou Vallaud ? Comment oublier que les députés ont un régime de retraite spécifique, exceptionnel, exorbitant du droit commun et que celui-ci ne sera aucunement remis en cause par cette réforme. Si ceci n’est pas injuste, insupportable, veule, trompeur, qu’est-ce qui le serait alors ? Lorsqu’on ne peut avoir confiance en aucun parti politique (les socialistes d’Hollande ont mis en œuvre la loi Travail et ont failli mettre en œuvre la réforme des instances représentatives du personnel et la suppression des CHSCT, DP et CE), pour qui peut-on encore voter ? En qui avoir encore confiance ?

 

https://www.lemonde.fr/politique/article/2023/02/26/reforme-des-retraites-le-depute-socialiste-boris-vallaud-regrette-le-visage-affiche-par-la-nupes-lors-des-debats-a-l-assemblee-nationale_6163327_823448.html

 
Les comparaisons européennes, dont le gouvernement et Macron nous abreuvent, sont évidemment du même acabit. Sans pertinence. Sans intérêt. Chaque système social de chaque pays européen est un équilibre complexe, présente des niveaux de cotisations et de financement particuliers, différent d’un État à l’autre. On ne peut pas comparer des carrières d’un État à l’autre, ni faire son marché dans chaque système social pour y prendre les points qui intéressent le plus les patrons et le Grand Capital et les laquais qui le servent. On reconnaît l’ultra-libéralisme à son habitude de chercher à prendre dans chaque système social étranger les points qui leur permettront de gagner le plus de fric possible, de dépenser le moins possible, de pressurer le plus possible les salariés qu’il exploite et qui le servent.

 

https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2023/02/27/reforme-des-retraites-pourquoi-il-est-peu-pertinent-de-comparer-les-systemes-europeens_6163435_4355770.html

 

Mais malgré tout cela, je ne manifesterai pas contre ce gouvernement et ce projet de réforme des retraites. Il ne fallait pas appeler à voter pour Macron ! C’était en avril 2022 qu’il fallait le combattre, avec son bulletin de vote, pas aujourd’hui !

 

 

Saucratès 


01/03/2023
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Contestation des retraites - Est-ce aux médias de siffler la fin de la récréation ?

Saint-Denis de La Réunion, dimanche 19 janvier 2020

 

Écouter et regarder les informations télévisées et les entendre évoquer l'exercice du droit du grève et les enjeux de ces grèves ou l'action des syndicats est extrêmement préoccupant, voire même insupportable. Les médias en continu, mais également les grandes chaînes televisées, ont désormais décidé que les temps des grèves contre la réforme des retraites était terminé ! Qu'au vu des concessions, extraordinaires semblent-ils penser, faites par le gouvernement, il est incompréhensible que des syndicats continuent à appeler à la grève ou continuent à bloquer une partie de l'économie francaise. Les médias télévisés croient décider de la pluie et du beau temps. Ils croient décider de ce qu'il faut faire, de ce que l'on a droit de faire. Et ils ont raison. Ils décident du sort des élections présidentielles ou législatives, comme l'élection d'Emmanuel Macron en 2017 nous le rappelle sans cesse. Ils décident de la légitimité au fond d'un mouvement de grève, de sa médiatisation. Et la grève du 5 décembre 2019 semblait apparemment avoir leur bénédiction. Mais plus aujourd'hui. C'est fini. L'état de grâce des syndicats et de la CGT est terminé. L'idylle entre les médias et la CGT semble terminée. Comment cette organisation syndicale ose-t-elle ne pas arrêter la contestation sociale alors que les médias ont sifflé la fin de la récréation ?

 

Insupportable parce que les supposées avancées du gouvernement sont de la poudre aux yeux. Même si cela semble satisfaire le syndicat CFDT duquel je relève, il est évident que cette avancée du gouvernement n'est qu'une façade, une façon de faire croire que le gouvernement recule pour mieux faire passer son projet de loi. Y a-t-il un sens à vouloir mettre en place un régime par point unique, en y intégrant tous les régimes de retraite dits spéciaux ? Ce n'est en aucun cas l'intérêt des salariés dans cette création d'un régime unique, puisque ce régime unifié entraînera un très fort recul des droits à retraite de toutes ces professions qui disposaient d'un régime particulier. L'ensemble des professions des fonctions publiques vont effectivement perdre des sommes très élevées en matière de retraite future. Dans certaines entreprises, le passage d'un régime proche de la fonction publique, dit à prestations définies (x% de la dernière rémunération ou des six derniers mois ou des cinq dernières années) au régime Général SS-ARRCO-AGIRC s'est accompagné d'une revalorisation des salaires de plus de 12% et de la mise en place d'un régime de retraites supplémentaires à cotisations définies de 8 à 9% (parfois un taux moindre pour les futurs recrutés) ! Et aujourd'hui, le gouvernement entend remplacer un tel régime par le régime général des retraites, le même pour tous les salariés, sans aucune compensation. Et la CFDT cautionne une telle mesure ! Sous prétexte que la mise en place d'un tel régime serait leur revendication depuis de nombreuses années ! Mais quelle honte ! 

 

Le secrétaire général de la CFDT se présentait également comme une pauvre victime sur les chaînes télévisées ! Il serait victime de menaces. Le siège de la CFDT serait régulièrement dégradé. Des insultes le viseraient. Selon lui et selon les médias, il est choquant que le débat public se radicalise et que toutes les personnes qui ne sont pas du même avis que les contestataires soient immédiatement traitées comme des ennemis. Je peux le comprendre. Je l'ai moi-aussi subi dans une entreprise et lorsque l'on en est victime, on ne peut que trouver détestables de telles pratiques, de telles méthodes.

 

Mais dans le cas de cette réforme des retraites, on peut vraisemblablement le déplorer, puisque de telles pratiques sont détestables, mais le fait de prendre des positions de compromission, de collaboration vis-à-vis du pouvoir, d'un gouvernement ultralibéral assumé, a également forcément des conséquences, et les dirigeants de la CFDT devaient bien en avoir conscience. Il faut bien l'assumer ! Il est incompréhensible que la CFDT fasse fi de toute l'injustice d'un tel projet. Ce projet n'est en fait qu'une gigantesque spoliation des droits de millions de fonctionnaires et de millions de salariés, ainsi que le transfert du coût des retraites des fonctionnaires de la part d'un État impécunieux vers la communauté des travailleurs, qui devront couvrir ces dépenses de retraites futures sans en avoir reçu les fonds de réserves en compensation. On ne peut pas cautionner cela !

 

  

Saucratès


19/01/2020
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Que faut-il donc penser du projet de réforme des retraites des français du gouvernement Macron

Saint-Denis de La Réunion, Dimanche 12 janvier 2020

 

Objet de la réforme des retraites, manifestations, blocages, grèves, reponses ou absence de reponses plutôt des pouvoirs publics et du gouvernement, positions des organisations syndicales, enjeux de cette réforme, enjeux obscurs de ce projet de réforme ... Que faut-il donc penser du projet de réforme des retraites des français par le gouvernement Macron ?

 

S'il y a un premier élément à retenir de cette réforme et de la méthode de travail et de fonctionnement du gouvernement LAREM et de sa majorité parlementaire, ce sont les points qui émergent au sujet des propres concepteurs de cette réforme. Jean-Paul Delevoye, le monsieur retraites du gouvernement Macron, avait caché les liens qui l'unissaient au monde de l'assurance, entre autres choses, dans sa déclaration d'intérêts. Était-ce anecdotique ? J'avais rencontré ce grand monsieur du monde de la Chiraquie il y a à peu près vingt ans alors qu'il était le président de l'Association des maires de France ; c'était un grand monsieur, qui nous avait écouté malgré le fait que nos préoccupations étaient aux antipodes de ses positions ... je n'ai pas compris comment il a pu tomber dans les mailles du filet d'Emmanuel Macron (cf. nota 1).

https://www.lemonde.fr/politique/article/2019/12/18/affaire-delevoye-la-haute-autorite-pour-la-transparence-de-la-vie-publique-a-decide-de-saisir-la-justice_6023348_823448.html

 

Quant au successeur au poste de «monsieur retraites» du gouvernement français, on découvre qu'ils nomment un ancien directeur des ressources humaines d'un grand groupe capitalistique francais (Auchan), qui procéda à de multiples licenciements dans sa carrière et qui fit même jeter en prison une représentante du personnel caissière qui aurait apparemment osé donner une viennoiserie à une personne qui travaillait dans la même galerie commerciale ! Il s'appelle Laurent Pietraszewski. 

https://www.lemonde.fr/politique/article/2019/12/18/laurent-pietraszewski-nomme-secretaire-d-etat-en-charge-des-retraites-pour-remplacer-delevoye_6023238_823448.html

 

Voilà le genre de personnes dont Emmanuel Macron s'est entouré et qui constituent sa majorité parlementaire. Voilà le genre de personnes qui pondent les lois de la République francaise ! Voilà le Nouveau Monde de Macron, la nouvelle façon de faire de la politique, la raison pour laquelle nos droits sociaux sont en train d'être rognés, découpés, anéantis. Et pourtant Emmanuel Macron avait appelé les français à rejoindre son mouvement et à postuler pour les Législatives de 2017. Et c'est ce genre de personnes qu'il a retenu ? Tout ceci, toute cette manipulation, fait frémir !

 

Quant à la réponse du gouvernement français aux manifestations et aux grèves, on peut être stupéfait des tentatives de manipulation de l'opinion francaise. Que ce soit au sujet de la trêve de Noël que le gouvernement essaie d'imposer aux syndicats, et que les syndicats réformistes sont les premiers à appeler de leurs vœux (honte suprême pour une organisation syndicale que de s'humilier à quémander servilement une trêve pour démontrer son utilité, son influence au maître que l'on sert) ... Que ce soit en vue de casser un mouvement de grève en tentant de retourner l'opinion publique contre les organisations syndicales et contre les manifestants, ce qui semble pour l'instant cause perdue ...

 

Le gouvernement reculera-t-il, même très légèrement, simplement sur l'âge pivot, dans cette réforme ? Je l'imagine relativement difficilement. Je suis néanmoins assez persuadé que le gouvernement et les quelques syndicats réformistes arriveront à faire croire, que ces derniers prétendront, qu'ils sont arrivés à un accord, permettant aux syndicats réformistes de faire croire qu'ils ont obtenu des garanties sur le maintien de l'âge pivot à 62 ans ... (j'écrivais cela samedi soir et dimanche, la CFDT et le gouvernement annonce le retrait de cette mesure de l'âge pivot ...). Jeu de dupes auquel nous convient Laurent Berger et Édouard Philippe ... comment faire semblant de reculer sans reculer en faisant croire que l'un a fait reculer l'autre ...

https://www.lemonde.fr/politique/article/2020/01/12/retraites-le-retrait-provisoire-de-l-age-pivot-n-est-pas-un-cheque-en-blanc-avertit-laurent-berger_6025591_823448.html

 

Mais sur l'objet même de cette réforme, je ne crois pas que ce gouvernement reculera, je ne crois pas que Macron reculera ; il a été placé à ce poste pour faire passer un certain nombre de réformse ... et de toute façon, la droite à ses côtés serait tout aussi virulente pour faire passer cette réforme. C'est un truc de DRH, de patrons, de milliardaires, de hauts cadres, de hauts fonctionnaires que de faire disparaître les régimes de retraites par répartition, inutiles à leurs intérêts, inutiles aux interets du grand Kapital. 

 

Il reste aussi la question de la légitimité et du caractère ou non indispensable de cette réforme des retraites à discuter. Ne sert-elle que les intérêts de certains, de la multinationale Blackrock, bien à propos médaillé par le gouvernement (mais l'une des hauts cadres condamnés de chez Orange-France Telecom etait également «chevalier de la Légion d'honneur» ... comme si ces gouvernements français successifs n'avaient pour seul intérêt, pour seul objectif, que de décorer les pires crapules et les pires monstres de nos sociétés, dès lors qu'ils ont un peu de pouvoir et quelques connaissances bien placés, et qu'il faut les en récompenser) ... Ou bien les retraites de nos enfants et des jeunes travailleurs dans cette société sont-elles reellement menacées et qu'il s'agit, qu'il faut, d'une manière ou d'une autre, les réformer ? 

 

Personnellement, je pense que si chacun d'entre nous, travailleurs soixantenaires ou cinquantenaires, nous devions partir dès l'âge pivot de 62 ans à la retraite, nos enfants n'auraient plus de possibilités de partir à la retraite dans le futur. Il nous faut majoritairement travailler plus tard, apres l'âge légal de départ à la retraite, pour ceux qui le peuvent, qui ont encore un emploi. Mais je pense aussi qu'il doit s'agir d'un choix personnel, d'un choix individuel. La remontée de l'âge pivot ne peut pas être une décision imposée, obligatoire. Ce doit être une décision personnelle. Faire reculer l'âge pivot, l'imposer à chacun d'entre nous, c'est nier la part de choix personnel, de liberté, de décision personnelle à chacun d'entre nous ... Et tout cela pour quoi ? Pour qui ? Pour l'intérêt de qui ? La question mérite d'être posée !

 

Il reste enfin selon moi un dernier enjeu dans la contestation de ce projet de reforme des retraites. Le fait que l'Etat prévoit de transférer le paiement des retraites des fonctionnaires des trois fonctions publiques sur le nouveau régime, sans transférer les ressources correspondantes. Constitutionnellement, la constitution de la cinquième république prévoit que l'Etat ne peut transférer une charge sans transférer les produits correspondants (c'est notamment le cas vis-à-vis des collectivités locales ... article 72-2). Tous les autres régimes spéciaux de retraites se sont vus imposer de couvrir leurs engagements de retraites futures par des réserves financières correspondantes. C'est pour cela que les régimes spéciaux des avocats et de quelques autres professions voient d'un très mauvais œil la réforme actuell, car ces régimes bénéficient de finances pléthoriques qu'elles vont être obligées de transférer aux régimes généraux de retraites. Mais l'Etat français ne s'est pas astreint à cette obligation. Il ne transmettra pas de réserves financières correspondant aux droits à retraites des fonctionnaires qu'il transfère à la collectivité. Cette réforme du régime des retraites est avant tout un hold up sur les réserves financières des salariés privés pour leur faire prendre en charge le paiement des retraites des fonctionnaires des trois fonctions publiques, sous prétexte d'uniformisation des droits des uns et des autres.

 

 

Saucratès

 

 

(Nota 1) Il y a quelque chose de pourri dans le nouveau monde de la nouvelle politique de l'énarchie et de la Macronie. Un vieil guerrier de la politique comme Jean-Paul Delevoie peut être poursuivi pour avoir cavhé quelques liens et quelques activités avec des organisations du Monde l'assurance ou d'ailleurs, mais par contre, on peut avoir des anciennes et des anciens Directeurs des ressources humaines, comme députés, comme ministre du travail, ou comme Monsieur retraites, sans que cela par contre ne gène personne ? Ces gens-là peuvent faire voter des lois liberticides et détruire notre code du travail, faire passer les mesures dont ils rêvaient lorsqu'ils étaient DRH, permettre à leurs homologues encore en activité de béneficier des lois dont ils rêvaient eux-memes, et nul ne peut les poursuivre ? On peut être millionnaire, ex-tueur à gage aux ordres de patrons de CAC40, ayant licenciés et détruits des milliers d'emplois, et malgré tout avoir légalement le droit d'être élu comme député ou nommé comme ministre pour faire passer des lois liberticides. Il y a quelque chose de pourri en France, et dans le nouveau monde de la Macronie !


12/01/2020
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Débat sur les retraites (3)

 

Réflexion seize (29 août 2013)
Un conflit des générations à venir

 

L'article du blog de Georges Ugeux (http://finance.blog.lemonde.fr) traduit exactement mon opinion sur le problème des retraites, et mon rejet de la énième réforme de rafistolage pondue par le gouvernement socialiste actuel.

http://finance.blog.lemonde.fr/2013/08/28/retraites-la-politique-de-lautruche-ignore-le-conflit-des-generations/

 

Comme Georges Ugeux l'écrit : «Ma génération (la sienne, pas la mienne) a construit un endettement insupportable dont nous léguons le soin de payer les retraites à nos enfants et petits-enfants. Nous avons été irresponsables, et rien ne dit que, dans les prochaines années, ils ne seront pas contraints, qu’ils le veuillent ou non, à des réformes infiniment plus douloureuses pour sauver leur pouvoir d’achat. Ne cédons pas à l’égoïsme des vieux».


Mes/nos enfants auront en effet à la fois à rembourser les dettes publiques monstrueuses entassées depuis les années 1970-1980, mais également à payer les retraites des générations qui les auront précédées. Si cela ne tenait qu'à moi, il y aurait depuis belle lurette que j'aurais arrêté de cotiser pour une retraite dont j'étais presque certain que je n'en verrais pas la couleur. Cela m'exaspère depuis que je suis rentré sur le marché du travail, au début des années 1990.

 

Je n'ose imaginer la position qui sera celle de nos enfants, au fur et à mesure que leurs taux de cotisation continueront à croître et que les déséquilibres des régimes de retraite iront également croissants, et qu'ils comprendront qu'ils ne partiront jamais en retraite ... Ils se rappelleront alors nos combats égoïstes pour que nous (et nos enfants) puissions continuer à partir à 60 ans ... Je gage que ce jour-là, ils nous en voudront. Et nous n'y pourrons rien, ayant cotisé toute notre vie pour payer les retraites de nos propres parents, et ne disposant d'aucune retraite à notre nom. 

 

Un ami comparait notre système de retraite à une pyramide de Ponzi (ce système que Madoff a notamment utilisé pour tromper les marchés et ses épargnants). Un système qui ne fonctionne que grâce aux versements des nouveaux entrants/épargnants. Le problème des systèmes dits de Ponzi, c'est qu'ils semblent longtemps fonctionner parfaitement. Qu'ils explosent lorsque le nombre de nouveaux entrants/cotisants diminue en deça de ceux qui sortent du fonds. Qu'ils sont complètement vides lorsqu'ils s'écroulent puisqu'ils ont tendance à se maintenir tant qu'ils restent des fonds à l'intérieur. Et que ceux qui restent y ont tout perdu lorsque ces fonds explosent.

 

Lire également ce autre article du Monde qui démontre/explique que la France est le pays le plus généreux du monde avec ses retraités. Difficile à envisager puisque l'imaginaire collectif, la bien-pensance nationale, et l'ensemble des médias préfèrent mettre en avant ces quelques retraités obligés de fouiller les poubelles des grandes surfaces et des restaurants pour se nourir ...   

http://www.lemonde.fr/societe/article/2013/08/28/la-france-est-le-pays-le-plus-genereux-du-monde-avec-ses-retraites_3467399_3224.html 

 

  

Réflexion quinze (27 août 2013)
Une nouvelle réforme des retraites sur le dos des salariés

 

Le gouvernement engage depuis cette semaine des simili-négociations avec les organisations syndicales représentatives des salariés et des patrons. L'idée de cette bande d'hypocrites est une nouvelle fois de faire payer toujours plus les salariés, pour sauvegarder un régime totalement inique et que l'on imagine déjà condamné à terme.

 

Les uns (à la CFDT) ne veulent pas qu'on touche aux conditions de départ en retraite avant 2020, pour que les salariés de plus de 55 ans puissent partir normalement à la retraite comme ils l'avaient prévus (ce que je peux comprendre). D'autres (à la CGT) ne veulent pas qu'on touche au nombre d'annuités nécessaires pour partir en retraite à taux plein (42 annuités à ce jour) ou à la date théorique de départ en retraite (60 ans ou 62 ans ?). Enfin, à Force Ouvrière, on se satisfait de la création d'un compte pénibilité : «C'est quelque chose à quoi syndicalement nous sommes très attachés depuis longtemps». Mais les uns et les autres s'en contrefoutent de faire peser des cotisations toujours plus élevées sur les épaules des salariés actifs, qui financent à fonds perdus un régime dont ils ne verront jamais la couleur.

 

Les patrons sont opposés à une hausse des cotisations employeurs, mais le gouvernement ressort devant leurs yeux ébaudis le serpent de mer des socialistes : le transfert d'une partie des cotisations sociales patronales (la branche famille) vers la CSG. Et les patrons de se réjouir de cette excellente nouvelle pour la compétitivité des entreprises françaises.

http://www.lemonde.fr/politique/article/2013/08/26/rencontre-sur-les-retraites-ayrault-rassure-a-la-fois-patronat-et-partenaires-sociaux_3466742_823448.html

http://www.lemonde.fr/idees/article/2013/08/27/arretons-de-remettre-en-cause-les-droits-sociaux-lors-du-debat-sur-les-retraites_3466831_3232.html

http://www.lemonde.fr/politique/article/2013/08/27/retraites-nous-n-y-couperons-pas-comme-les-autres-pays-juge-chatel_3466868_823448.html

http://www.lemonde.fr/politique/article/2013/08/27/retraites-un-compte-penibilite-entrera-en-vigueur-en-2015_3467076_823448.html

http://www.lemonde.fr/politique/article/2013/08/27/la-reforme-des-retraites-sera-devoilee-a-19-heures_3467250_823448.html

http://www.lemonde.fr/politique/article/2013/08/27/retraites-la-duree-de-cotisation-au-coeur-des-enjeux_3467026_823448.html

http://www.lemonde.fr/politique/article/2013/08/27/retraites-cette-reformette-n-est-ni-efficace-ni-juste-ni-durable_3467325_823448.html

 

Et les salariés dans tout ça ? Personne ne pense aux salariés, puisque les syndicats ne songent qu'à foutre des rustines sur un régime moribond qui sacrifie sans vergogne les intérêts des jeunes sur l'autel des intérêts des vieux salariés et des retraités.

 

Quelle réforme des retraites faut-il engager ? Ce qui me semble clair, c'est que les réformettes successives du régime de base de la Sécurité Sociale et des régimes complémentaires ARRCO et AGIRC n'ont jamais permis d'équilibrer nos régimes de retraites. Nos régimes prennent l'eau de toute part, et il ne permettra que pendant encore quelques années à des salariés âgés de partir à la retraite ... Mais cela ne durera pas indéfiniment ... Nous allons continuer à mettre en oeuvre des réformettes qui augmenteront parfois d'un trimestre les durées de cotisations, qui augmenteront les cotisations, et ne résoudront rien, et sur lesquelles il faudra revenir tous les deux ans, le temps qu'on se rende compte que les déficits continuent de progresser.

 

Ce qui me fait évidemment le plus réagir dans cette énième réformette socialiste, c'est évidemment une nouvelle fois le projet de transférer des cotisations patronales de la branche famille vers la contribution sociale généralisée (CSG). Cela impliquera directement une baisse de nos salaires et une diminution des coûts salariaux des entreprises. Je n'avais pas imaginé qu'un gouvernement socialiste pouvait être à la botte des patrons, alors qu'il n'y en a pas un seul qui a voté pour eux aux dernières législatives. On marche sur la tête. Et les syndicats des salariés qui ne disent rien, qui ne comprennent rien ou qui laisse faire ! Bande d'abrutis ! 

https://saucrates.blog4ever.com/blog/lire-article-447196-9569278-quel_programme_en_matiere_de_competitivite_des_ent.html

 

Ce qu'il faut mettre en oeuvre, c'est une réforme d'ampleur de nos régimes de retraite, qui rétablisse de manière certaine leur équilibre financier.

1. Relèvement de l'âge de départ à la retraite à 65 et 67 ans comme dans les autres pays européens, par souci de justice sociale : il n'y a pas de raison que les plus jeunes des salariés doivent travailler jusqu'à 70 ans, mais que les salariés plus âgés puissent partir aujourd'hui ou demain à 60 ou 62 ans ! Evidemment, il faut prendre en compte la pénibilité physique du travail : comment comparer un maçon et un enseignant ou un employé de bureau ? Comment leur demander à tous de travailler jusqu'à 67 ans ?

2. Il faut aussi diminuer les retraites à hauteur des déséquilibres financiers, à la fois pour le régime général ou pour les régimes complémentaires, afin que l'on cesse de cotiser à fonds perdus, voire de manière croissante, pour des régimes qui de toute façon seront en faillite à l'heure de notre départ en retraite.

3. Il faut cesser de faire croire que les salariés français sont attachés au régime de retraite par répartition, comme le gouvernement français l'assène sur tous les fronts médiatiques. Personnellement, je veux un régime de retraite dans lequel ce que je percevrais sera fonction de ce que j'aurais cotisé, et dans lequel je n'aurais pas cotisé pour des nèfles, à fonds perdus. Et un régime par capitalisation offre une bien meilleure visibilité. Mais évidemment, il faut bien faire payer par les salariés actuels l'imprévoyance des salariés d'hier et de retraités de demain ! Et plus ce régime par répartition continue de fonctionner, plus nous cotisons dans le vide et plus nos retraites futures seront fictives.

 

C'est plus largement le choix de la privatisation de nos régimes de retraite et de sécurité sociale qui est aujourd'hui en jeu. Combien d'années encore les salariés cotisants accepteront-ils de cotiser à fonds perdus dans un régime de retraite et de sécurité sociale moribond, qui ne leur permettra d'en profiter, pour permettre juste de payer pour une fraction actuelle de vieux nantis profiteurs ?

 

Sous une autre forme, c'est exactement ce que dit par Marc Roche dans cet article du Monde ... «Les privilèges dont bénéficient aujourd'hui les baby-boomers et qu'ils défendent bec et ongles imposent un fardeau financier sur les nouvelles générations, préjudiciable sur le plan écoonomique.»

http://www.lemonde.fr/economie/article/2013/08/27/le-jeune-pauvre-et-le-vieux-riche_3467020_3234.html

 

 

Réflexion quatorze (20 mars 2011)
L'équilibre des régimes de retraite complémentaire en négociation ...


La situation des régimes de retraite complémentaire ARRCO et AGIRC n'apparaissait pas en tant que tel dans le projet de réforme des retraites de l'année dernière. Ces régimes de retraite sont gérés de manière paritaire par les syndicats et le patronat, et viennent de faire l'objet de négociations concernant leur équilibre, négociations qui viennent de s'achever avec un accord qui ne reçoit pour l'instant que la signature de la CFDT et du patronat.
http://social.blog.lemonde.fr/2011/03/20/retraites-complementaires-pour-quelques-milliards-deuros/

http://social.blog.lemonde.fr/2011/03/19/retraites-complementaires-le-contenu-de-laccord/

http://www.lesechos.fr/medias/2011/0320//0201237257786_print.pdf

 

Les quatre autres centrales syndicales (CGT, FO, CFTC et CGC) s'interrogent soit sur le sens d'une signature de cet accord, soit au contraire d'une opposition à ce texte. Pour que l'opposition soit légalement valide, il faudra qu'elle regroupe trois centrales syndicales sur cinq. Avec le danger de s'opposer à un texte peut-être insuffisant pour les syndicats mais malgré tout favorable, avec la reconduction jusqu'en 2018 de l'accord sur l'AGFF, finançant les retraites complémentaires avant 65 ans ...

http://www.lesechos.fr/economie-politique/france/actu/0201239725338-l-accord-en-ballottage-legerement-favorable.htm

 

Le fond de cette négociation, ce qui démontre que la réforme de l'année précédente était de toute façon nécessaire, c'est la situation déficitaire des deux régimes de retraite complémentaire à partir de 2009. Leur déficit s'est établit à 3,6 milliards d'euros en 2010, et leurs réserves accumulées (61,9 milliards d'euros pour l'ARRCO et 18,7 milliards d'euros pour l'AGIRC à fin 2009) seront épuisées en 2023 pour le régime AGIRC et en 2033 pour le régime ARRCO. Sans la réforme des retraites de l'année dernière, leurs déficits se seraient établis à 117,2 milliards d'euros en 2030 (en cumulé) et à 13,5 milliards d'euros par an en 2050.

 

L'accord auquel sont arrivés les négociateurs patronaux et syndicaux ne résout pas de manière pérenne le problème de financement des régimes de retraites complémentaires. De petites demi-mesures ont été prises pour réduire les déficits des deux régimes (limitation des avantages familiaux, diminution du rendement du régime AGIRC au niveau du régime ARRCO), sans sauvegarder le système de retraite par répartition, dans lequel, il faut le rappeler, les cotisants actuels financent les retraités actuels, sans avoir aucune certitude sur l'existence de ce régime lorsqu'ils seront eux-mêmes en retraite ... Les syndicats de salariés parlent de sauvegarder le système de la retraite par répartition, mais ce système est surtout un jeu de dupes ... les derniers cotisants (notre génération ? la génération de nos enfants ?) seront les dindons de la farce ; ayant cotisé pour les autres sans rien obtenir en échange ...

 

Il faut surtout noter les divergences majeures de préoccupation des unes et des autres parties à cette négociation. Les syndicats de salariés voulaient ainsi obtenir une augmentation des cotisations AGIRC et ARRCO, augmentation que le patronat ne voulait pas ... Et pourtant, y a-t-il un accord des salariés eux-mêmes sur cette proposition, alors que les taux de cotisation actuels en matière de retraite représentent déjà une part importante de nos rémunérations, et que nous les finançons peut-être déjà sans espoir (toute personne qui devrait partir à la retraite après les années 2030 n'a aucune certitude de bénéficier d'un niveau de retraite décent) ?

 

A noter que c'est effectivement la position des syndicats non signataires comme la CGT mais eux appellent à un relèvement des taux de cotisation (pour l'ARRCO et l'AGIRC), supportés par les salariés, voire à des financements du 'capital' dans le cadre de la retraite SS ... Mais pourra-t-on supporter toujours plus de prélèvements sur nos salaires pour financer peut-être toujours à fonds perdus les retraites de baby-boomers, qui auront bénéficié à plein de notre société, des ressources de notre planète, et qui ne nous laisseront que des ruines et des dettes ?

 

A noter également les attentes des syndicats de cadres contestant le rapprochement des rendements des régimes AGIRC et ARRCO ... Alors pourtant que dès 2009, seul le régime AGIRC était déficitaire (déficit technique de -2,03 milliards d'euros contre un excédent de +0,9 milliard d'euros pour le régime ARRCO), que ces réserves financières sont plus de trois fois inférieures à celle des caisses ARRCO (bien que le régime AGIRC ait été créé quelques années avant le régime ARRCO (1947 contre 1961) ... Ce qui témoigne soit d'un moindre souci de saine gestion, soit d'une démographie moins favorable (un rapport de 1,48 cotisant pour 1 retraité en 2009 pour l'AGIRC contre 1,56 pour l'ARRCO ... et une espérance moyenne de vie à 60 ans supérieure de plus d'un an pour les hommes et pour les femmes pour le régime AGIRC par rapport au régime ARRCO) ... Et qui devrait inciter les syndicats de cadres à plus de retenue et à plus de souplesse dans leurs revendications ...

http://www.agirc-arrco.fr/qui-sommes-nous/chiffres-cles/

 

Comme l'écrit le journaliste des Echos, ici se situe «l'enjeu caché de cette négociation qui explique en partie l’attitude hostile de la CGC. Le plus frappant est que les règles de l’Arrco (tous les salariés) et de l’Agirc (les cadres) sont de plus en plus les mêmes. La spécificité cadre disparaît. D’où la question : l’Agirc est-elle encore nécessaire ? Voilà l’enjeu institutionnel et social caché.»

http://blogs.lesechos.fr/dominique-seux/retraites-complementaires-l-enjeu-cache-de-la-negociation-a5373.html

 

 

Réflexion treize (24 octobre 2010)
Syndicalisme, terrorisme, blocus ...


Où se trouve la limite entre l'exercice légitime du droit de faire grève, et l'action terroriste visant à gêner le plus possible les autres citoyens, sur la base présupposée et auto-proclamée d'un appui majoritaire de la population en leurs revendications ?


Il me semble que c'est une question indispensable à se poser personnellement. Où s'arrête une grève légitime et légale ? Où commence l'action illégitime, illégale, terroriste ? Les manifestants se réfugient, se sentent légitimisés, par certains sondages qui feraient état que 60% à 70% des français seraient favorables aux manifestations. Mais on fait dire un peu ce que l'on veut aux sondages, et on leur donne l'importance que l'on veut également.

 

Sauf erreur de ma part, au début de la présentation de la réforme des retraites, les sondages donnaient une majorité des français favorables à la réforme. Cela n'a pas empêché les mêmes syndicalistes d'appeler à des manifestations contre cette réforme. Ces sondages permettent aussi de renverser la charge de la preuve. Lorsque les manifestants (les émeutiers il faudrait mieux dire) font face dans leurs barrages (dont l'objectif est de gêner le plus possible les déplacements des autres, d'emmerder le plus possible les autres), à des camionneurs ou à des automobilistes énervés, ils peuvent se réfugier derrière cette auto-légitimisation (notre action est approuvée par 70% des français) qui transforment les mécontents en des traitres minoritaires qui ne se voient pas reconnus du coup le droit à manifester leur opposition aux blocages et aux manifestations.

 

Cette auto-justification présente ainsi le paradoxe de faire des émeutiers, des manifestants, des terroristes prenant en otage le reste de la population, les seuls représentants légitimes de la contestation ; les autres minoritaires n'ont alors selon eux d'autres choix que de fermer leur gueule, de se cacher, en attendant que les émeutiers ne gagnent leur combat ... Et dans leur royale bonté, les émeutiers accepteront même plus tard que les autres minoritaires puissent bénéficier également du droit à cette retraite qu'ils n'auront pas défendue.


C'est un des paradoxes de ces mouvements de grève, de ces scènes d'émeutes qui peuvent très facilement déraper, qui sont toujours à deux doigts de basculer dans la violence, entre un groupe galvanisé par la rébellion, qui se croit investi d'un rôle supérieur, et des éléments individuels qui sont par nature incontrôlables, inconnus, parfois extéreurs, dans les syndicats ignorent le plus souvent les capacités et les objectifs ... Les syndicats jouent avec le feu dans de telles situations ... et n'en assument même pas les risques ... en cas de débordements (automobiliste récalcitrant pris à partie devant sa voiture caillassée à un barrage), ils auront beau jeu de mettre la faute sur le gouvernement qui sera responsable selon eux du pourrissement de la situation dû au non-retrait du texte ...


Je ne comprends toujours pas ce mouvement de contestation puisque cela fait des années que je milite pour le relèvement de l'âge légal de départ à la retraite. Je ne comprends pas quelles autres solutions pourraient être apportées aux problèmes de financement des retraites selon les syndicats ... De même que je trouve que les raisons qui conduisent les syndicats et les manifestants à cette extrémité sont complètement creuses et populistes.


1) On pourrait faire financer par le capital les retraites des salariés et régler les problèmes de financement des retraites ? Un argument populiste ... Le jour où il y aura autant de retraités que d'actifs, ce ne seront pas des taxes sur le capital qui permettront de trouver le financement des retraites à verser. La seule solution pérenne est de diminuer le nombre de retraités, de préserver un certain rapport entre actifs et retraités, solutions qui passent forcément par un relèvement de l'âge de départ en retraite, ou alors, autre solution, par des solutions eugénistes : disparition/élimination physique des retraités sur-numéraires ...


2) Lorsqu'il s'est agit de sauvegarder les banques, l'état n'a pas eu de problèmes pour trouver des dizaines de milliards d'euros ... Mais quand il s'agit des retraites ... Un argument tout aussi populiste. Les financements nécessaires apportés aux banques françaises étaient le plus souvent des avances, remboursées, apportées par la Banque de France ... Les établissements bancaires ont même remboursé les avances en fonds propres qui leur ont été faites pendant la crise ... Les financements des retraites qui sont déjà nécessaires et qui seront nécessaires dans quelques années ou décennies devront être apportées de manière croissante chaque année. Les deux mécanismes n'ont rien à voir. D'un côté, un financement à fond perdu des retraites ... de l'autre des avances consenties et remboursables pour sauvegarder un système financier, qui, s'il s'était effondré, aurait ruiné des millions d'épargnants dont faisaient partie ces mêmes manifestants ...


Je ne peux que rappeler mon incompréhension et ma certitude qu'une réforme de l'âge de départ en retraite me semble inéluctable, quelque soit la forme que puisse prendre cette réforme. Il existe un certain rapport entre le nombre de cotisants et le nombre de retraités qu'il me semble qu'il faut à tout prix maintenir (un retraité pour deux ou trois actifs) ... rapport qui, lorsqu'il se dégradera, devra entraîner un relèvement de l'âge de départ en retraite ... Et sauf erreur de ma part, ce rapport est aujourd'hui déjà dégradé, comme en témoignent les déficits des régimes ARRCO et AGIRC, et rend indispensable de relever l'âge de départ en retraite.

 


Réflexion douze (20 octobre 2010)
A quoi conduiront les manifestations ...


Grève générale, blocages, blocus ... la situation sociale en France se dégrade franchement au cours de ces derniers jours avec le pourrissement des mouvements sociaux et leur extrêmisation ... Ce qui pose de nouveau problème en France à l'occasion de cette réforme et de ce mouvement social, c'est l'impossibilité de réformer consensuellement la France avec des décisions courageuses des partis politiques des différents bords et l'accord des organisations syndicales ... Alors que des décisions comparables de recul de l'âge de départ en retraite ont été prises dans la majeure partie des pays européens qui nous entourent, cela semble beaucoup plus difficile en France et cela ne se fera pas sans manifestations monstres, blocages généraux et effusion de sang ...


Evidemment, le simple fait que les mêmes décisions aient été prises chez nos voisins n'est pas un argument suffisant ; des mesures libérales pouvant être prises partout sans que ces mesures ne soient malgré tout justes. Mais il n'en va pas de même dans le cas des retraites. Devant les déficits qui gonflent, il faut obligatoirement agir sur certaines variables des retraites : âge de départ, durée de cotisation, niveau et assiette des cotisations, montant des retraites ...


Le problème que je vois dans les mouvements sociaux qui agitent actuellement la France, c'est l'absence de regard à moyen terme des partis politiques et des syndicats qui appellent à manifester ou à tout bloquer, ainsi que les manipulations utilisées. Dans les universités et les lycées, des leaders estudiantins ou lycéens (instrumentalisés ou simplement attirés par la médiatisation ... la représentante des lycéens que j'ai vu dans le Grand Journal de Canal Plus était excellente, bien meilleur en tout cas que le syndicaliste à ses côtés effacé et pathétique) appellent les jeunes à manifester en leur expliquant qu'en commençant à travailler après leurs études, à 25 ans, ils devront travailler jusqu'à 67 ans et peut-être demain à 69 ans ou 70 ans.

 

Mais ce problème n'est pas né de cette réforme. C'est ce qui attend cette génération comme les générations précédentes. De tout temps, en choisissant des études longues, les jeunes ont toujours retardé l'âge de leur premier boulot (et donc de leur indépendance vis-à-vis de leurs parents) et par voie de conséquence l'âge de leur départ en retraite. Mais en échange, ils peuvent prétendre à des salaires plus élevés plus rapidement, à des emplois plus qualifiés sans passer par des postes d'exécution, et surtout acquièrent une protection, un sésame, en cas de période de chômage (sésame dont on peut certes interroger l'utilité aujourd'hui). Que veulent ces jeunes étudiants ? Toucher l'argent du beurre et le beurre, ainsi que l'estime de la crêmière ? Cotiser 35 ans mais toucher une retraite aussi élevée qu'un salaire d'activité ?


C'est cela qui me pose problème. Derrière des arguments faciles et dévoyés, se cache la désinformation et la manipulation. A entendre les manifestants, leurs leaders, les dirigeants des organisations syndicales, les responsables du parti socialiste, il n'y aurait aucun problème sur les retraites. Or, cela fait des années qu'il aurait fallu prendre des décisions courageuses en la matière, en relevant cet âge de départ en retraite, en mettant fin à cette aberration qui veut que des salariés de 50 ans à peine ne rêvent plus que d'une chose : leur futur départ en retraite, ce qui gèle leur carrière, leur envie de travailler, leur capacité à évoluer professionnellement ... si tenter que leurs employeurs leur en laissaient la possibilité.


A entendre les manifestants, leurs leaders, les dirigeants des organisations syndicales, les responsables du parti socialiste, il n'y aurait aucun problème de financement des retraites ? Tout serait inventé par le gouvernement ? Evidemment, il peut paraître difficile de croire ce gouvernement et ce président, amis des plus riches de nos concitoyens ou de ceux exilés en Suisse ou ailleurs, dont toutes les décisions politiques semblent uniquement être prises en la faveur de ces derniers ... Comment les croire lorsqu'ils disent que cette réforme est nécessaire, que les efforts sont partagés ? Comment les croire lorsque le ministre chargé de défendre ce projet est Eric Woerth, sur la probité duquel je ne m'avancerais pas ... mais qui est connu pour avoir la légion d'honneur facile pour les puissants et les généreux donateurs de l'UMP et de son propre parti personnel ...


Ce qui pose néanmoins problème, c'est de faire cependant croire qu'il n'y a pas de problème en matière de retraite. Il y a urgence à prendre des décisions de rééquilibrage des régimes de retraite obligatoires. Pour régler ce problème, à défaut de relever l'âge de départ en retraite, il suffirait peut-être au gouvernement d'imposer aux organismes paritaires chargés de la gestion des régimes de retraites (régime général de la CNAV, caisses ARRCO et AGIRC, Ircantec) de ne jamais déroger à la règle de l'équilibre ... c'est-à-dire de leur imposer au minimum de couvrir les retraites versées avec les cotisations perçues une année durant ... De telle sorte, ces régimes de retraites se verraient imposer de diminuer les retraites versées au niveau des cotisations perçues ... ou d'augmenter les cotisations perçues ... Mais ce serait des décisions paritaires à prendre ... particulièrement impopulaires ... mais que les syndicats auraient rendu obligatoires par leur intransigeance dans le mouvement des retraites ... Trop simple de toujours dire NON à tout sans en payer les conséquences ... car on verrait alors les retraités (et les mêmes syndicats ?) descendre dans les rues pour contester la baisse de leur retraite.


Car c'est ce qui arrivera de toute façon par la suite. Si on ne touche pas à la durée de cotisation ou à l'âge de départ en retraite, il faudra bien au final agir sur le montant des retraites, soit pour tous les retraités d'une manière assez insensible (une baisse de quelques pourcents ou une absence de revalorisation pendant quelques années), soit seulement pour les nouveaux (ou les futurs) retraités, et dans ce cas d'une manière drastique, ce qui imposera alors une très forte baisse des pensions de retraite pour ces mêmes jeunes qui s'alarment déjà de partir tardivement, et qui ne toucheront alors que des sommes dérisoires, s'ils touchent un jour quelque chose ...

 

De l'imbécilité des manifestants d'aujourd'hui dans ce conflit social, manipulés mais heureux de l'être, qui croient combattre pour leur avenir et celui de leurs enfants, mais qui creusent en fait leur propre tombe ... ou du moins celui de notre régime de retraite ... Evidemment, ils appellent le gouvernement à ouvrir des négociations avec les partenaires sociaux ; négociations que ces mêmes organisations syndicales salariales ont pourtant refusé d'ouvrir ces derniers mois, privilégiant le conflit social pour faire plier le gouvernement, quitte à ne pas pouvoir influer sur les propositions du gouvernement ... Choix idiot, qui eusse pu être payant en cas de victoire, et qui ne leur sera même pas imputer par leur base en cas d'erreur ...

 


Réflexion onze (16 octobre 2010)
Le retrait, mais après ...


Il y a de bons et de mauvais arguments d'un côté et de l'autre des parties dans ce débat.


Pour le gouvernement, le fait de dire que cette réforme est faite en pensant en premier lieu aux jeunes, c'est un bon argument. Il est vrai que ce sont les plus jeunes générations qui seront très certainement perdantes en l'absence de remise en cause rapide de la situation des retraites. Quelques classes d'âge supplémentaires pourraient vraisemblablement encore partir à 60 ans en l'absence de réforme, mais il est sûr et certain que les lycéens et étudiants d'aujourd'hui devront subir dans quelques années ou décennies une réforme drastique des conditions de départ en retraite si rien n'est fait d'ici là ... Mais en même temps, annoncer à des étudiants et lycéens inquiets de se retrouver au chômage à la fin de leurs études, alors que le taux de chômage dépasse 10% de la population active et concerne avant tout les jeunes et les travailleurs de plus de 50 ans, que l'on va repousser le nombre de départs en retraite dans les prochaines années, c'est particulièrement malheureux.


En face, il ne faut pas nier que les syndicats défendent essentiellement sur ce point une catégorie de français relativement âgés (plus de 45 ans) majoritaires parmi leurs addhérents et plus encore parmi les responsables syndicaux et ceux ayant un mandat de représentation. Ce combat sur les retraites prend-il vraiment en compte la situation de tous les français, aussi bien les retraités actuels que les plus jeunes et les enfants ?


Mais le gouvernement de son côté use aussi d'arguments fallacieux. S'appuyer sur des statistiques qui font état que l'âge moyen de départ en retraite est actuellement de 61 ans et demi et que la proposition du gouvernement ne changera donc rien est une faute logique. On ne peut pas comparer une moyenne de 61 ans et demi, entre des gens qui partent à 60 ans (voire avant grâce aux rachats autorisés de trimestres) et ceux qui partent à 65 ans ... et la date buttoir des 62 ans du gouvernement. La nouvelle moyenne qui sera observée après cette réforme risque d'être très proche de 63 ans et demi, entre ceux qui partiront à 62 ans contraints et forcés, et ceux qui partaient auparavant après 62 ans (s'ils ne changent pas leurs habitudes) jusqu'à 67 ans désormais voire 70 ans.


Par ailleurs, demander aux parents de faire attention à leurs enfants lycéens (ou étudiants) pour qu'ils ne manifestent pas dans les rues, parce que le gouvernement lâche dans ces mêmes rues des policiers et des gendarmes mobiles fous et agressifs, est proprement ahurissant. En lisant cette intervention ministérielle, on se demande si on est encore dans une démocratie, si on ne se trouve pas dans un quelconque pays de non-droit, dans une dictature, comme l'Iran, la Russie de Poutine ou la Birmanie ? Où va la France sous l'ère Sarkozy ?


Néanmoins, dans le cas hypothétique où le projet de loi sur les retraites ne passerait pas, ce qui sauf erreur de ma part est l'objectif poursuivi par les syndicats, quelles seraient alors les propositions des syndicats sur le sujet ? Parce que ce que l'on oublie, c'est que les caisses de retraite complémentaires ARRCO et AGIRC (sans parler de la Sécurité Sociale - CNAV) étaient en déficit en 2009 (ainsi qu'en 2010), ce que les syndicats savent parfaitement puisqu'ils les co-gèrent avec les syndicats patronaux. Une réforme à très court terme sera nécessaire, soit en relevant les taux de cotisation (ou d'appel), soit en diminuant les futures retraites (c'est-à-dire le taux de conversion) ou l'ensemble des retraites (piste peu probable mais qui serait beaucoup plus indolore ... au lieu de baisser toutes les retraites de 3%, il faudra peut-être baisser de 20% à 40% les seules prochaines retraites), à défaut de pouvoir jouer sur une réforme plus étalée dans le temps repoussant l'âge de départ en retraite ...


Donc quelles sont les propositions des syndicats ? Faire payer les riches et le capital ?

 


Saucratès

 

 

Mes écrits précédents sur le sujet :

1.https://saucrates.blog4ever.com/blog/lire-article-447196-1977455-debat_sur_les_retraites__1_.html

2.https://saucrates.blog4ever.com/blog/lire-article-447196-1977460-debat_sur_les_retraites__2_.html


16/10/2010
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