Critiques de notre temps

Critiques de notre temps

La réforme des rythmes scolaires

 

Réflexion deux (mardi 22 octobre 2017)
Parmi les rares bonnes décisions du gouvernement Macron-Philippe, il y a le retour en arrière sur toutes les réformes sur l'éducation nationale, dont il faut se réjouir.

 

Depuis l'installation du nouveau gouvernement Macron-Philippe et du nouveau ministre de l'Education Nationale, Jean-Michel Blanquer, de nombreuses réformes des socialistes visant au nivellement par le bas du système éducatif français ont été remis en cause et supprimés, ce que je vis comme une véritable victoire, un ravissement, une chance, ou en d'autres termes une excellente chose. Les politiques dogmatiques des Ayatollahs socialistes (comme de la precedente ministre Najat Valaud-Belkacem) visant à  une égalité supposée des chances, du nivellement par le bas des méthodes d'apprentissage, sont enfin mis à la poubelle de l'histoire. Plus de semaine de 4 jours et demi imposée à tous, et de manière amusante, presque toutes les mairies de France ont choisi de mettre fin à l'expérience de la réforme des rythmes scolaires, sauf les pires Ayatollahs socialistes comme le maire de Saint-Denis de La Réunion, Gilbert Annette, père de l'ex-ministre d'Hollande Ericka Bareigh. 

 

Najat Valaud-Belkacem n'avait pas comme seule marotte la réforme des rythmes scolaires en école primaire. C'était même plutôt la marotte de François Hollande, du précédent ministre de l'éducation, Vincent Peillon, et du premier conseiller en matière scolaire du candidat François Hollande en 2012, Bruno Julliard (ancien syndicaliste étudiant jusqu'à un âge avancé) qui prévoyait aussi en 2012 de réduire de deux semaines la durée des vacances d'été. Non, la véritable marotte de Najat Valaud Belkacem était, sous prétexte de combattre l'impression de forte inégalité du système d'enseignement français, de supprimer l'enseignement de deux langues étrangères pour certains élèves en sixième (les fameuses classes bi-langues que mes enfants ont évidemment suivies), ainsi que l'enseignement des langues antiques (latin et grec, que mes deux enfants ont evidemment également suivies). Toute la politique conduite par Najat Valaud-Belkacem tient en quelques idées : empêcher tout enseignement qui n'est pas utilisé par tous les enfants, ou bien dont les petits africains et petits arabes ne voient pas l'intérêt dans l'école française ... mais également de fragiliser tout enseignement de la culture européenne et de ses racines antiques et chretiennes, pour survaloriser l'islam au détriment de la chrétienneté. On l'aurait laissé encore quelques années au ministère de l'éducation nationale, et elle nous aurait imposé l'usage de l'arabe comme langue d'enseignement.

http://www.lemonde.fr/education/article/2012/05/10/le-programme-hollande-pour-la-rentree-scolaire_1698891_1473685.html#0PfO7yDzFTHm3osc.99

http://www.voxe.org/education-nationale-bilan-hollande/

http://www.lemonde.fr/education/article/2017/06/08/education-jean-michel-blanquer-veut-autoriser-a-nouveau-le-redoublement_5140325_1473685.html

 

Le nouveau ministre de l'Education Nationale Jean-Michel Blanquer, ainsi que ce gouvernement Macron-Philippe, nous ont donc rétabli l'enseignement de ces matières optionnelles (latin, grec, classe bilingue), certes parfois utilisées dans un but élitiste, mais également très formatrice (je suis sûr que jeune, Emmanuel Macron a suivi des cours de latin et de grec au collège et qu'il y excellait). Il faut être un Ayatollah socialiste obtus et psychorigide pour vouloir faire disparaître ces enseignements, qui ne sont en plus même pas réservés à certains enfants ! Si tous les collégiens voulaient faire du grec et du latin, il faudrait y mettre les moyens en professeurs mais ce serait possible ! Evidemment, en regard de toutes les difficultés que j'ai eu à y faire adhérer mes deux enfants, qui comptabilisent/comptabilisaient les heures de cours qu'ils ont/avaient de plus que leurs camarades de classe, je comprends parfaitement qu'il faille d'abord que les parents soient persuadés de l'intérêt de ces enseignements pour imposer ou négocier ce choix à leurs enfants. Il faut que ces parents soient eux-mêmes déjà éduqués, ou bien qu'ils aient regretté leur absence de connaissances dans ce domaine. En même temps, si le comble de la réussite pour des parents soit que leurs enfants rejoignent Daech en Syrie, il est clair que l'enseignement du grec et du latin soit d'un faible intérêt !

 

Opposé à tous les programmes d'Hollande, de Valls et de Valaud-Belkacem sur l'école et les programmes, comme des milliers d'enseignants et de parents d'élève, je pense que les décisions des cinq dernières années sous la présidence Hollande ne répondaient en aucun cas au constat que la France était devenue «le pays avec l’école la plus inégalitaire de l’OCDE» (constat effectué par le CNESCO en septembre 2016 - Conseil National d’Evaluation du Système Scolaire)Le rétablissement de ces enseignements ne permettra évidemment pas de modifier ce constat ... Mais on peut aussi voir dans l'ecole un processus permettant aux enfants qui veulent apprendre de les laisser apprendre. D'une certaine façon, on pourra faire tout ce que l'on veut, les enfants qui ne veulent pas apprendre n'apprendront jamais rien. 

 

Il y a un deuxième grand sujet qui me faire hurler et réagir violemment ; c'est la remise en cause des programmes d'enseignement par les descendants des peuples immigrés. Combien d'entre eux remettent en cause le traditionnel «nos ancêtres les gaulois» ? Je l'ai notamment entendu dans la bouche d'une independantiste guyanaise, et-ministre de la justice du gouvernement Hollande Valls, qui expliquait sa rage et son incompréhension lorsqu'on lui parlait de ces ancêtres gaulois. Mais de très nombreux jeunes collégiens ou lycéens descendants de parents immigrés, ou simplement antillais, l'expriment egalement violemment. Comment peut-on parler de leurs ancêtres gaulois alors qu'ils sont noirs ! Cela, je ne peux pas l'entendre ! C'est une question de simple tolérance ; on se doit de respecter l'histoire du pays dans lequel on vit, dans lequel on est hébergé. J'ai suivi deux années de primaires au Sénégal dans les années 1970, et j'y ai appris l'histoire des grands empires des Almoravides et de quelques autres grands empires africains. Et cela a développé mon intérêt pour les autres histoires, notamment de celle de l'Afrique (l'Unesco a publié une histoire tres bien écrit de l'Afrique) et cela m'a aussi dinné envie de l'altérité intellectuelle, notamment par le biais d'études universitaires en anthropologie. Il ne me sera pas venu à l'idée en 1970 de contester l'histoire du Sénégal telle qu'elle était enseignée sous prétexte que j'étais un petit français blanc !

 

Et sur les réformes des programmes sous Valaud-Belkacem, la survalorisation de l'islam m'a posé un véritable problème, notamment lorsque mon enfant s'est vu imposé des contrôles notés sur l'islam, qui comportaient des questions inaccessibles et disproportionnées (combien de sourates dans le Coran et de nombreuses autres questions imposant soit une étude approfondie, soit une connaissance préalable de l'islam) et qui témoignait d'un prosélytisme intolérable de l'islamisme dans l'enseignement au collège. Cela revenait à peu près à permettre à de jeunes descendants d'immigrés musulmans d'avoir pour une fois de bonnes notes au détriment des vilains petits français blancs. Et le professeur donnait-il des points bonus lorsque le devoir était rédigé en arabe ? Et Evidemment, aucune réciprocité dans l'étude de la chrétienté ; il ne faudrait quand même pas imposer à ces charmants chérubins musulmans d'étudier l'horrible et manipulatrice religion catholique ! J´ai trouvé tout ceci lamentable, résultat de cinq années de présidence socialiste et d'actions de Najat Valaud-Belkacem !

 

Enfin, peut-on ne pas parler de l'une des autres merveilleuses idées de ayatollahs socialistes qui avaient créé la commission de fabrique des programmes, pour confier cette tache de réécriture des programmes à une commission de spécialistes ? Manifestement, les ayatollahs socialistes ne savent pas ce que Bourdieu pensait des commissions et de ce que cela entend des objectifs cachés de la création d'une commission ... affaire de spécialistes sous le vernis de la respectabilité des personnes autorisées à penser pour les autres ! Comment contester quelque chose d'écrit par les spécialistes de la chose ? 

http://www.lemonde.fr/education/article/2017/10/14/inquietudes-sur-l-independance-de-la-fabrique-des-programmes_5200980_1473685.html

 

Et mon article traitant du rôle masqué des commissions selon Pierre Bourdieu

https://saucrates.blog4ever.com/les-roles-masques-des-commissions-nommees-par-l-etat-une-lecture-de-pierre-bourdieu

 

 

Réflexion une (mercredi 18 juin 2014)
Retour sur une décision gouvernementale abracadabrante

 

Je souhaitais ensuite parler de la réforme gouvernementale concernant les rythmes scolaires. Il s'agissait d'une promesse électorale du candidat François Hollande lors de l'Election présidentielle de 2012, mais plus largement d'une idée fixe des socialistes en matière d'éducation.

 

Le premier à m'en avoir parlé il me semble en 2012 avait été mon petit garçon (on l'appellera Nicolas) qui avec sa classe tenait une sorte de journal de la campagne électorale. Il avait 8 ans à l'époque et il était en classe de CM1. Donc, Nicolas avait débarqué un jour de l'école, complètement remonté contre François Hollande, qui voulait lui voler son mercredi hebdomadaire de repos, ainsi qu'une partie de ses vacances scolaires. Du jour au lendemain, il s'est transformé en anti-hollandiste acharné et en pro-sarkoziste convaincu.

 

Je suis presque sûr que si à l'époque, les enfants scolarisés en primaire avaient eu le droit de vote, François Hollande n'aurait jamais été élu à la Présidence de la République ! J'espère juste que ces enfants n'oublieront jamais cette décision absurde de François Hollande et des socialistes.

 

Evidemment le sujet des rythmes scolaires est plus vaste que cette petite introduction familiale que j'en donne. Les décisions politiques du gouvernement s'appuient sur un certain nombre d'avis de spécialistes éclairés !

 

Il y a d'abord les avis des chronobiologistes selon lesquels les rythmes scolaires doivent être concentrés sur les créneaux horaires journaliers au cours desquels les enfants sont les plus attentifs. Selon de nombreux chronobiologistes, les trop longues coupures les week-end désynchronisent les enfants en leur permettant de se coucher plus tard, les trop longues périodes de vacances scolaires sont également néfastes aux apprentissages ... A ce sujet là, ma position est très simple.

 

- Premièrement, je suis sûr que de tels personnages défendraient également que l'esclavage était bien meilleur pour la santé des travailleurs (les week-end de deux jours qui se suivent, quelle horreur ... et les congés payés, mauvais pour la productivité des salariés et des entreprises !) que nos droits sociaux occidentaux !

 

- Deuxièmement, depuis quand considère-t-on les positions des spécialistes comme légitimes dans leur domaine de compétence ? Ferait-on confiance à un banquier ou à un financier pour tout ce qui concerne les lois sur la Finance ou la Banque, pour traiter des questions d'endettement et de finances publiques ? On les a laissé faire tout ce qu'ils voulaient pendant des décennies et ils ont failli détruire l'économie mondiale et emporter toutes nos économies dans leur folie destructrice. Pourquoi faudrait-il avoir plus confiance dans les positions des spécialistes en chronobiologie ?

 

- Troisièmement, il risque d'y avoir autant de positions divergentes que de spécialistes de la question, entre ceux qui indique une chose (les enfants sont plus attentifs le matin) et ceux qui indique autre chose (créneaux privilégiés de 9h30 à 12h et de 14h30 à 17h).

 

La deuxième analyse repose sur la dégradation de la position de la France au sein d'enquêtes internationales comparatives sur les résultats éducatifs des différents états : les enquêtes PISA et PIRLS. Pour mémoire, les enquêtes PISA (programme international pour le suivi des acquis des élèves) émane de l'OCDE et couvre une soixantaine de pays (65 en 2012), dont une trentaine de pays de l'OCDE (34 en 2012). La première enquête PISA est sortie en 2000 et la plus récente date de 2012, sur la base d'un rythme triennal. La France recule régulièrement dans les différentes enquêtes PISA successives, en 2000, 2003, 2006, 2009 et 2012. Il est ainsi intéressant de lire les différentes analyses qui ont été publiées au fil des années sur les résultats des enquêtes PISA.

 

En 2009, la France obtenait la moyenne dans les trois capacités étudiées : lecture (496), maths (497) et sciences (498). Mais les critiques les plus importantes portées contre le système éducatif français ne porte pas tant sur les résultats bruts eux-mêmes, que sur leur hétérogénéité en fonction du milieu social des enfants (les milieux favorisés réussissent mieux que les milieux défavorisés) ou leur appartenance a des minorités ethniques, de première ou de deuxième génération. Accessoirement, on observe aussi une discrimination concernant le sexe, les filles réussissant mieux que les garçons, avec un écart qui atteint 40 points en lecture (insupportable discrimination que le gouvernement évidemment ne combattra pas !). Du coup, je trouve bizarre de vouloir combattre et dénoncer des discriminations de milieu ou ethniques, mais de trouver naturelles des discriminations de genre, sous prétexte qu'elles sont favorables au sexe féminin (ce serait au bénéfice du sexe masculin, par contre, je suis sûr que les bien pensants proposeraient d'y remédier !).
http://www.cafepedagogique.net/lesdossiers/Pages/2010/08122010-pisa.aspx

 

Je serais forcément amené à revenir sur les résultats de ces enquêtes, justement parce que les réponses qui ont voulu y être apportées par le gouvernement, le ministère de l'éducation et les clampins socialistes qui se pressent autour de François Hollande ne me satisfont pas du tout.

 

Je vais ainsi revenir sur ces différentes enquêtes, pour lesquelles je vais transmettre des liens permettant de retrouver les données brutes et des analyses de première main. J'y reviendrais dans de prochaines analyses.

- L'enquête PISA de 2000
http://cache.media.education.gouv.fr/file/2001/42/2/ni0152_22422.pdf

- L'enquête PISA de 2003
http://cache.media.education.gouv.fr/file/22/0/5220.pdf

- L'enquête PISA de 2006
http://www.education.gouv.fr/cid20804/l-evolution-des-acquis-des-eleves-de-15-ans-en-culture-mathematique-et-en-comprehension-de-l-ecrit.html
http://media.education.gouv.fr/file/2008/41/7/ni0808_22417.pdf
http://media.education.gouv.fr/file/2008/92/8/NI-08-08_23928.xls

- L'enquête PISA de 2009
http://www.education.gouv.fr/cid75400/l-evolution-des-acquis-des-eleves-de-15-ans-en-culture-mathematique-et-en-culture-scientifique.html
http://cache.media.education.gouv.fr/file/2010/99/6/NIMENJVA1023_161996.pdf
http://cache.media.education.gouv.fr/file/2010/02/9/NI-10-23_162029.xls

L'enquête PISA de 2012
http://www.education.gouv.fr/cid54176/pisa-2012-les-performances-des-eleves-francais-de-15-ans-restent-stables-en-comprehension-de-l-ecrit-et-en-culture-scientifique.html
http://cache.media.education.gouv.fr/file/2013/92/9/DEPP_NI_2013_31_eleves_15_ans_France_selon_PISA_2012_culture_mathematique_baisse_performances_augmentation_inegalites_depuis_2003_285929.pdf
http://cache.media.education.gouv.fr/file/2013/92/5/DEPP_NI_2013_30_evolution_acquis_eleves_15_ans_comprehension_ecrit_culture_scientifique_Premiers_resultats_evaluation_internationale_PISA_2012_285925.pdf
http://cache.media.education.gouv.fr/file/2013/92/0/DEPP_NI_2013_30_donnees_evolution_acquis_eleves_15_ans_comprehension_ecrit_culture_scientifique_Premiers_resultats_evaluation_internationale_PISA_2012_285920.xls
http://www.oecd.org/pisa/keyfindings/pisa-2012-results-overview-FR.pdf

 

Au delà de ces analyses à venir, je voudrais réagir sur quelques éléments. Tous ceux qui ont déjà des enfants devraient pouvoir me comprendre. Comparer les résultats de ses enfants est extrêmement difficile. Mais expliquer ces différences par des questions de milieu social ou d'appartenance ethnique est une réduction de la réalité. Il y a des critères personnels qui interviennent dans les différences observées, qu'il est réducteur de rapporter à un milieu social ou ethnique. J'ai deux enfants, l'un qui adore lire (le deuxième que j'ai appelé ici Nicolas) et l'autre, l'aîné de mes enfants, que je n'ai jamais réussi à intéresser à la lecture, qui ne lit absolument pas. Je dois surveiller les heures de coucher du deuxième et d'extinction des lumières, et pas du premier qui n'a jamais lu le soir. Même milieu social, même origine ethnique, mais une soif de lecture totalement différente, et peut-être une capacité de compréhension du français très différente au même âge. Est-ce le fait d'être aîné ou benjamin qui influe sur ce comportement, est-ce une compétence individuelle particulière en matière de lecture (le plaisir de lire ou bien une capacité à combiner imagination et lecture) ? En tout état de cause, on peut observer des différences importantes au sein d'une même famille qui s'expliquent par des raisons totalement différentes du milieu social ou du milieu ethnique. Je doute donc de la pertinence de ces mêmes seuls arguments dans le cadre d'une enquête comme l'enquête PISA, au niveau d'une nation. Les écarts de sexe, de place dans la famille ou de compétences particulières me semblent tout autant pertinentes que celles concernant le niveau social ou l'appartenance ethnique.

 

Autre élément de réaction, j'ai également lu dans l'une des analyses qui avait été faite de l'enquête PISA de 2009, que les auteurs indiquaient que c'était «comme si l'Ecole française abritait trois systèmes éducatifs différents (pour les différences en capacité de lecture entre les immigrants de première génération - à 420 en lecture - ceux de seconde génération - à 448 - et les autochtones - à 502)». Les auteurs rapprochaient ainsi ces résultats de notre système éducatif «de la Thaïlande ou de Trinidad pour les immigrants de première génération, du Chili pour les immigrants de deuxième génération, et de la Norvège pour les autochtones». Mais pour ces pays de référence, il s'agissait également de moyennes, entre des bons ou très bons résultats, et des mauvais résultats, s'expliquant aussi par toute une autre série de facteurs d'explications. La comparaison et l'analyse ne me semble ainsi n'avoir aucune pertinence !

 

Enfin, toujours sur la méthodologie scientifique, au vu de tous les croisements d'origine ethnique et de milieu social, il est possible de s'interroger sur la représentativité et la qualité statistique de ces résultats. Il ne s'agit pas d'une enquête portant sur l'exploitation des résultats à des tests de l'ensemble des enfants français. Il ne s'agit que d'un échantillonnage de quelques milliers d'enfants pour la France, choisis de manière aléatoire entre une petite centaine d'établissements scolaires dans toute la France. Autant dire que la moindre erreur d'échantillonnage, un poids un peu trop important accordé à tel ou tel type d'établissements difficiles (zone d'éducation prioritaire) aurait un impact très fort sur les résultats finaux. Vous mettez le lycée Henri IV ou celui d'une ZEP de Sarcelles, et je pense que les résultats moyens obtenus seront fort différents.

 

(nota : ainsi l'enquête PISA de 2000 portait pour la France sur 184 établissements accueillant des élèves de 15 ans. Le tirage de l'échantillon tenait compte du type d'établissement (collège, SEGPA compris, lycée professionnel, lycée agricole, lycée d'enseignement général et technologique). Dans chacun de 184 établissements, une trentaine d'élèves au maximum étaient sélectionnés aléatoirement. L'échantillon français regroupait au total 4.673 élèves).
http://cache.media.education.gouv.fr/file/2001/42/2/ni0152_22422.pdf

 

Autre élément de réaction, les seules pistes de réflexion envisagées par le gouvernement pour améliorer les résultats des écoliers, collégiens et lycéens français portent uniquement sur le nombre d'heures et de jours d'école des écoliers, et sur des modifications des programmes. Pourtant, je suis certain que la meilleure piste d'amélioration des résultats scolaires de nos enfants passerait par une réduction du nombre d'enfants par classe. Dans toutes les classes où mes enfants sont passés, ils étaient à plus de 30 élèves par classe. Je n'ai pas souvenir d'avoir été dans des classes aussi chargées dans les années 1970 et 1980. Si le gouvernement voulait vraiment améliorer les résultats de nos enfants, il imposerait un nombre maximum d'enfants par classe au primaire, au collège et au lycée d'une vingtaine d'enfants par classe. Les enseignants auraient moins d'enfants à encadrer et pourraient effectuer plus de suivis personnalisés. Mais cela demanderait des effectifs enseignants supplémentaires, des classes supplémentaires, des bâtiments supplémentaires que le gouvernement n'est absolument pas prêt à concéder. Je suis ainsi persuadé que la dégradation des résultats scolaires que l'on observe depuis 2000 par le biais des enquêtes PISA, et depuis les années 1960 ou 1980 en dehors de ces enquêtes, s'explique essentiellement par les politiques d'économie budgétaire des gouvernements successifs de droite et de gauche, par le non-remplacement des enseignants, par le transfert vers les collectivités locales des efforts d'investissement en nouveaux bâtiments que l'Etat ne veut plus engager, et par le refus du gouvernement de s'attaquer au lobby des enseignants sur la question de la durée du travail des enseignants. Entre les années 1960, 1980, et 2010, on a augmenté le nombre des élèves, des collègiens et des lycéens par classe, au détriment de la qualité de l'enseignement et du transfert de compétences. Dans des classes de 32 à 33 élèves, malheur à l'enfant qui décroche ou qui ne comprend pas une notion. Face à des enseignants parfois démissionnaires, ou prompts à condamner l'incapacité de l'enfant à apprendre (et plus largement l'enfant lui-même considéré alors comme un enfant à problème), l'enfant en difficulté sur une notion est forcément perdu. J'ai découvert récemment, en classe de CM2, que mon fils (Nicolas) avait mal compris les notions de Nord et de Sud. Il avait confondu (inversé) les hémisphères, et à aucun moment, l'enseignante ne s'en est aperçue. Elle a continué à enlever des points dans les évaluations de mon enfant sans jamais s'intéresser au fait de savoir si ces erreurs ne s'expliquaient pas par une notion mal comprise. Je suppose que soit, cette enseignante ne devrait pas enseigner, soit l'explication réside uniquement dans le nombre trop élevé d'élèves par classe. Selon moi, cette histoire révèle également l'inanité des systèmes de notation et d'évaluation à la française, qui, si ceux-ci ne permettent de relever ce genre de difficultés, ne servent tout simplement à rien.

 

Enfin, et je terminerais sur ce dernier sujet, ce qui est mis en cause dans plusieurs enquêtes PISA, c'est la politique française de redoublement. Plusieurs enquêtes PISA signale bien effectivement que d'autres pays pays, affichant de meilleurs résultats que la France, ne procède pas à un système de redoublement et que tous les enfants d'une même classe d'âge se trouvent dans les mêmes cursus scolaires, dans des classes de même niveau. Un certain nombre d'enquête PISA faisaient ainsi apparaître que les résultats des enfants variaient énormément selon la classe où ils étaient, s'ils avaient redoublé ou non.

 

Voilà en quelques mots ce que je voulais dire sur ce sujet des rythmes scolaires et sur mon incompréhension vis-à-vis des réponses abracadabrantes apportées par le gouvernement socialiste français.

 

En clair, pourquoi le retard de la France observée dans les enquêtes PISA, concernant les élèves âgés de 15 ans, principal argument avancé par le gouvernement pour la réforme des rythmes scolaires, ne concerne-t-il aucun des éléments qui impacteraient directement les élèves concernés (disparition du redoublement, baisse du nombre d'élèves par classe, modification du système français de notation/jugement) mais va uniquement toucher les jeunes écoliers qui ne seront concernés que dans au mieux 4 à 5 ans par les enquêtes PISA ?

 

 

Saucratès



17/10/2017
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