Critiques de notre temps

Critiques de notre temps

Considérations sur l'organisation des sociétés humaines (2)


Réflexion quinze (9 février 2011)
L'existence encore aujourd'hui de tribus totalement coupées du reste du monde ...

Une tribu amazonienne isolée vient d'être filmée pour la première fois à la frontière entre le Brésil et le Pérou. Ils fuient des forestiers illégaux péruviens.

(cf. l'article du Monde :

http://www.lemonde.fr/planete/article/2011/02/05/une-tribue-amazonienne-isolee-filmee-pour-la-premiere-fois_1475831_3244.html).

 

Cette tribu d'indiens Mashco-Piro me rappelle la découverte par Pierre Clastres des indiens Guayakis au Paraguay dans les années 1970 (ethnologue français qui a relaté cette découverte dans plusieurs livres paru notamment chez Plon). Nous nous trouvons face à un peuple qui à vécu isolé du reste du monde pendant quelques siècles, dans un milieu totalement préservé et hostile à l'homme, loin des bruits de nos villes et de nos véhicules automobiles. Les Guayakis se croyaient les seuls humains de la planète (la signification du terme 'aché' par lequel ils s'appelaient est justement 'homme') ... Les rares étrangers à leur tribu qu'ils rencontraient de temps à autre, et avec lesquels ils étaient en guerre régulièrement, étaient considérés comme des non-hommes.

 

Quelles légendes ont-ils conservé du monde qui les entoure, des contacts de leurs ancêtres remontant apparemment au dix-neuvième siècle ? Quelles images ont-ils du monde qui les entourent ? Connaissent-ils nos villes, nos routes ? Qu'ont-ils pensé en voyant des hélicoptères ou des avions les survoler pour les filmer ? Que savent-ils de notre monde et de sa violence ?

Toutes explications que nous ne pourrons avoir que très difficilement, étant donné que tout contact avec eux pourrait leur transmettre nos nombreuses maladies, desquelles nous sommes immunisés, mais qui aurait pour effet de les éradiquer immédiatement ... comme la pétite vérole au temps des conquistadors ...



Réflexion quatorze (12 octobre 2009)
L'organisation sociale des peuples Papous de Nouvelle-Guinée ...

Les peuples Papous représentent un autre des principaux peuples archaïques, longtemps préservés des contacts avec d'autres peuples puis avec les occidentaux en raison de l'innaccessibilité de leur habitat, au coeur des forêts équatoriales de la Papouasie Nouvelle Guinée (appelée précédemment Irian Jaya).


On isole normalement deux groupes de peuplement en Papouasie Nouvelle Guinée, composant deux groupes linguistiques, d'un côté des groupes de langue papoue, arrivés dès il y a 40.000 ans, à une époque où les glaciations maintenaient un niveau des mers plus bas d'une centaine de mètres ; d'une autre côté des groupes de langue austronésienne, arrivés ultérieurement, il y a environ 3 500 ans, par voie maritime. La nature et le relief, ainsi qu'une culture sociale reposant sur un strict territorialisme ; chaque village papou étant maître d'un territoire interdit aux tribus voisines, toute violation de frontière entraînant une guerre coutumière ; a entraîné une fragmentation des cultures et des langues ... On dénombre ainsi aujourd'hui près de 1 000 groupes différents parlant presque autant de langues distinctes répartis en deux familles ...

L'habitat des groupes papous a été influencé par les guerres fréquentes entre groupes territoriaux. Il est ainsi caractérisé par un habitat pour les hommes adultes séparé de ces maisons familiales réservées aux femmes et aux enfants, pour permettre de se protéger contre les autres groupes. Par ailleurs, l'échange de cochons entre groupes et les fêtes reposant sur le cochon sont un thème que les Papous partagent avec de nombreuses autres populations d'Asie du Sud-Est et d'Océanie. De même, la plupart des sociétés papoues pratiquent l'agriculture, complétée par de la chasse et de la cueillette. On estime ainsi que les Papous ont commencé à pratiquer l'agriculture vers -7.000 ans avant J.-C (domestication de la canne à sucre et des racines, ainsi que vraisemblablement du porc à la même époque, et qu'ils ont maîtrisé l'irrigation vers -3.000 ans avant J.-C.

Enfin, comme les autres sociétés mélanésiennes mais aussi indiennes, les sociétés papoues sont des sociétés à «big men», ou hommes riches. Toutefois, le big-man austronésien se distingue du modèle d'accumulation occidentale par son obligation de procéder à d'importantes dépenses somptuaires au bénéfice de ses concitoyens pour conserver son statut de big-man. Il ne peut par ailleurs compter le plus souvent que sur son seul travail pour accumuler les richesses dont il fera bénéficier ses concitoyens.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Papous
http://www.ninoumic.net/oceanie/oceanie1.htm
http://artmelanesien.blogspot.com/

 

 

Réflexion treize (6 septembre 2009)
L'organisation sociale des Tetela-Hamba (Nkutshu a Membele) du Congo ...

Les Tetela-Hamba font partie des peuples bantous, originaires du bassin du Congo belge. Ils ont été étudiés notamment par Luc de Heusch dans son livre récent «Du pouvoir. Anthropologie politique des sociétés d'Afrique centrale» (2002). Ces peuples Bantous ne peuvent pas être comparés aux peuples archaïques que nous avons décrit jusqu'à présent. Ils ne vivaient pas dans des milieux hostiles à l'écart des autres peuples, et ne se considèrent pas comme les seuls hommes au monde. Ils connaissent notamment les métaux et leurs forgerons (qui disposent d'un statut particulier) savent les travailler. Les Tetela-Hamba ne constituent pas ainsi un peuple archaïque.


Pourtant, leur organisation sociale n'était pas constituée, jusqu'à la conquête européenne, autour d'un état ni d'un pouvoir central. Les Tetela-Hamba, comme de nombreux autres peuples bantous du Congo, sont des sociétés lignagères, c'est-à-dire organisées autour des descendants d'ancêtres communs constituant des lignages. Les Tetela-Hamba reconnaissent également un statut particulier à leurs membres suffisamment riches pour organiser des potlatchs et atteindre le statut de 'nkùmi' (maîtres de la forêt) ou de 'nkùmù' (chef sacré). L'autorité des chefs de lignage et des maîtres de la forêt sur ces peuples leur permet notamment de prélever une partie des bêtes tuées à la chasse, et de rendre la justice au sein de leur peuple. Mais cette autorité les oblige également à offrir régulièrement de grandes fêtes (potlachts) pour leurs peuples.

Les Maîtres de la forêt, ou assemblée d'hommes riches, ne correspondent pas à une organisation magico-religieuse de la société Telela-Hamba. Par contre, la société Tetela-Hamba, comme la majorité des autres peuples africains, craignent l'existence des sorciers, dont les 'nkùmù' et les guérisseurs ('wèecì') doivent protéger la société et ses membres.

De très nombreux autres peuples Bantous du Congo (Djonga, Yenge ...) disposent d'institutions comparables, reposant autour de 'nkùmù' représentant une sorte de 'big man' dans le pouvoir sur le groupe repose et dépend de sa générosité à l'égard des autres membres du peuple. Des systèmes sociaux comparables sont également observés chez de nombreux autres peuples africains, que ce soit au Cameroun, au Burkina Faso, au Tchad, etc ... avec des chefs de tribus choisis en raison de leur générosité à l'égard des autres membres du groupe. Chez certains de ces peuples Bantous, ces chefs de tribus ont les attributs d'un roi sacré, dont dépend l'ordonnancement du monde et de la tribu et la bonne santé de la nature, ce qui implique leur remplacement (ou leur mise à mort) régulière.


Réflexion douze (31 août 2009)
L'organisation sociale des Pygmées (ou Bayaka) ...

Les tribus Pygmées (Bayaka) d'Afrique représentent un autre des peuples dit 'archaïques'. Ces tribus subsistent dans les forêts équatoriales d'Afrique Centrale (Congo, Cameroun, Gabon, CentreAfrique) mais également en Asie du Sud-Est. Les pygmées sont de petite taille, entre 1,20 mètre et 1,50 mètre pour les plus grands. Le terme Pygmée est dérivé du grec ancien πυγμαιος ou pygmaios (haut d'une coudée).

http://fr.wikipedia.org/wiki/Pygmée

Les noms des principales tribus connues ou étudiées de peuples Pygmées (Bayaka) sont les Mbuti de la forêt d'Ituri au Congo, les Tumandwa, les Batwa, les Bakunda, les Bazimba, les Aka, les Babenzi, les Binga, les Efé et les Twa ainsi que les Baka, les Bakola, les Bagyeliles et les Medzam du Cameroun. Les pygmées (bayaka) et les bantous auraient une origine commune ancienne de 70.000 ans selon l'étude de l'ADN mitochondrial ou 60 000 ans d'après une autre étude basée sur l'ADN nucléaire.
http://www.lemonde.fr/sciences-et-environnement/article/2008/02/12/bantous-et-pygmees-se-sont-separes-il-y-a-70-000-ans_1010284_3244.html

Les différents groupes de pygmées africains se seraient eux-mêmes différenciés il y a environ 20.000 ans, vraisemblablement suite à la fragmentation de leur habitat forestier lors du dernier maximum glaciaire, lequel a asséché le climat africain et a entraîné une régression des forêts pluviales.

Les Pygmées (Bayaka), dont la population totale est estimée entre autour de 50.000 et 200.000 membres, ont conservé un mode de vie nomade à base de cueillette et de chasse comme à la fin du paléolithique ; ils ne pratiquent ni la culture ni l'élevage. Ils appartiennent comme les Bochiman (Kua/San) aux civilisations de l'arc (par opposition aux autres civilisations africaines nommées par les anthropologues appelées civilisations des clairières, des greniers, de la lance et des cités). 

Les différents groupes pygmées vivent dans des campements comprenant trente à soixante-dix personnes, constitués d’une dizaine de huttes hémisphériques. Ces huttes sont appelées 'lobembes' lorsqu'il s'agit d'un habitat temporaire pour des bivouacs provisoires, et 'mongulus' pour une occupation plus longue. Conçu pour une famille, chaque campement comprend des logis pour les ménages et d'autres destinés aux célibataires. Jeunes gens et jeunes filles vivent séparés. Œuvres des femmes, les huttes tiennent leur rigidité d'un treillis de branchettes ancré en terre et arqué de force en forme de tonnelle. Cet assemblage élastique peut supporter le poids de la femme qui pose des feuilles de marantacées comme des tuiles, agrafées par leurs pétioles incisés. Des lames d'écorce servent de matelas. La fumée stagnante de feux maintenus allumés de manière permanente préserve les hommes des insectes et les vivres et les objets usuels du pourrissement.

Ces unités socio-économiques n’ont traditionnellement pas de chef ou de gouvernement formel même si trois personnalités ont une grande influence sur la vie du groupe : l’aîné du lignage, le maître de chasse et le devin guérisseur. Chaque individu est indépendant. Il existe cependant une grande coopération pour la chasse, la musique ou les gardes d’enfants. Les pygmées jouent de la musique avec un instrument ressemblant à un peigne à vibrations que l'on retrouve sous des noms variés, dans diverses régions d'Afrique.

L'influence de l'aîné du lignage se retrouve dans de nombreux peuples africains, notamment bantous, sur lesquels on reviendra ultérieurement. Le maître de chasse (tùmà chez les pygmées Aka) est un chasseur qui allie des qualités personnelles de force et de courage, une connaissance de la nature et des comportements animaux, à des savoirs magiques et à une initiation aux forces surnaturelles qu'il détient d'un de ses aînés. Il est le responsable des chasses à la sagaie des gros gibiers comme l'éléphant (indispensable pour obtenir le statut de tùmà). C'est le tùmà qui préside les rituels précédant le départ à la chasse, qui dirige la troupe des hommes allant s'installer dans le camp de chasse en forêt (sans femmes), qui procure aux chasseurs les charmes de chasse et les remèdes d'invisibilité pour approcher les hordes d'éléphants, qui régit les stratégies d'approche du gibier, qui règle l'encerclement et l'attaque de la proie, qui porte le premier coup ou fait charger l'animal sur l'épieu (technique du pal) ...

Les pygmées représentent dans cette région le dernier peuple encore animiste. Ezengué, l’esprit de la forêt constituait autrefois leur seule croyance avant leur conversion croissante au christianisme.

Il doit également être remarqué, comme pour le peuple Bochiman, la relation d'esclavage reliant encore aujourd'hui les peuples pygmées et les peuples bantous, qui les considèrent comme des sous-hommes et qu'ils sont chargés d'éduquer lorsqu'ils vivent en dehors des forêts équatoriales inexpugnables.
http://www.teddyseguin.com/dotclear/index.php?2008/08/11/3-la-communaute-pygmee-aka-dafrique-centrale-une-difficile-transition-vers-la-culture-globale

 

Réflexion onze (12 août 2009)
Quelques éléments de réflexion sur la division des rôles sociaux entre les sexes dans les sociétés archaïques ...

Je me référerais à un article très intéressant de Catherine Vincent paru dans le Monde du 7 août 2009 , dont l'apport me semble suffisamment intéressant pour être repris ci-dessous, tel quel (simple 'copié collé') ... Une excellente analyse du problème de la division sexuelle du travail dans les sociétés archaïques, et des raisons pour lesquelles «les femmes ne sont pas chasseresses» ... Un sujet passionnant ... Pour ceux que le sujet passionne ...

http://www.lemonde.fr/aujourd-hui/article/2009/08/07/science-du-sexe-et-sexe-des-sciences_1226553_3238.html
http://www.lemonde.fr/aujourd-hui/article/2009/08/07/science-du-sexe-et-sexe-des-sciences_1226553_3238_1.html

En effet, les sociétés humaines, et tout particulièrement les sociétés archaïques dont j'ai commencé à faire état, appliquent une spécialisation particulièrement marquée entre les tâches relevant des femmes et celles relevant des hommes. La majeure partie de ces cultures impose par ailleurs cette spécialisation sous risque de tabou (ou pané chez les guayakis ou tout autre terme ayant la même signification). En gros ... aux hommes la chasse aux animaux ainsi que la guerre, aux femmes la récolte des végétaux, des oeufs ou des insectes ... On retrouve une trace de cette spécialisation évidemment jusqu'à une époque récente (moyen-âge occidentale au minimum). La majeure partie des sociétés humaines (au-delà même des sociétés archaïques) appliquent également des règles extrêmement précises pour se préserver du sang menstruel des femmes ou du sang et du placenta de l'accouchement (sans parler des règles encore plus draconienne visant à se protéger des jumeaux, considérés soit comme une signe céleste, soit comme une malédiction). Y a-t-il un lien entre ces deux éléments ? Ce qu'il faut bien noter, c'est que les sociétés humaines (et encore plus les sociétés archaïques) ont une position extrêmement ambigüe sur tout ce qui a trait à la féminité (comme notre propre société occidentale ou encore les sociétés musulmanes) et surtout aux excès de féminité (comme le sang menstruel ou le sang de l'accouchement). En même temps, la nature y est le plus souvent considérée comme féminine, et l'équilibre de la nature (absence de sécheresse ou de famine) dépend d'un équilibre au sein de cette féminité. C'est cette équilibre de la nature (sécheresse, famine, malchance à la chasse) que la société tente de préserver en maintenant les femmes à l'écart, tout particulièrement dans leur période d'excès de féminité.

Mais il ne faut pas oublier que l'on retrouve également le même enjeu dans les rites masculins de circonscision, censé permettre d'arracher le jeune mâle à sa mère, et de lui enlever sa part de féminité ... (pour ceux qui seraient intéressés, ci-dessous cet autre lien vers un chapitre d'un bouquin d'anthropologie consacré à la question ...)
http://www.anthropologieenligne.com/pages/02/2.01.html

L'explication par le sang proposé par l'anthropologue Alain Testart exposée ci-après offre un éclairage intéressant d'un sujet que je trouve passionnant, notamment par ses prolongations actuelles dans nos sociétés occidentales supposées égalitaires ou au sein de l'islam ... sans préjuger toutefois de la véracité de l'explication apportée ... 

 

« (...) D'après les données de la préhistoire et l'étude des sociétés traditionnelles, la répartition des tâches chez les peuples chasseurs-cueilleurs a toujours été la même : aux hommes la chasse aux gros animaux, aux femmes la récolte d'aliments végétaux, d'oeufs et d'insectes. Pendant longtemps, l'explication d'une telle constante alla de soi : les femmes ne participaient pas à la chasse du fait de leurs grossesses et de leurs enfants en bas âge. Comme il allait de soi que l'invention de la chasse avait été une source importante d'innovations adaptatives (techniques, sociales, alimentaires) pour le genre Homo - innovations dont les mérites étaient donc attribués aux hommes.

 

Cette dernière assertion fut remise en cause, au début des années 1980, par plusieurs chercheuses américaines. Pour l'anthropologue Nancy Tanner et la primatologue Adrienne Zihlman notamment, ce ne sont pas les hommes chasseurs, mais les femmes cueilleuses qui furent le moteur de l'évolution humaine. S'appuyant sur l'observation des sociétés traditionnelles et sur celle des grands primates, elles proposèrent le modèle suivant : les femelles auraient été les premières chez les hominidés à se servir régulièrement d'outils, avec lesquels elles déterraient ou capturaient les aliments qu'elles mettaient ensuite à l'abri des prédateurs. L'efficacité de cette collecte féminine aurait ainsi permis aux hommes de s'adonner à la chasse, activité au rendement plus aléatoire.

 
Dans le même temps, l'explication selon laquelle les femmes n'allaient pas à la chasse parce qu'elles étaient moins mobiles que les hommes commença sérieusement à se fissurer. Alain Testart, chercheur au laboratoire d'anthropologie sociale du Collège de France, est l'un de ceux qui ont le plus travaillé sur ce sujet. Auteur, en 1986, d'un ouvrage sur Les Fondements de la division sexuelle du travail chez les chasseurs-cueilleurs, il soutient que cette division du travail se fonde, non pas sur la maternité, mais sur une idéologie liée à la symbolique du sang. Hypothèse qu'il n'a cessé d'étayer depuis lors.

 

A y regarder de plus près, en effet, les femmes ne sont pas systématiquement exclues de la chasse. Chez les Inuits par exemple, elles peuvent, l'été, s'approcher des phoques endormis et les abattre à coups de gourdin. Chez les Aïnous, population d'origine de l'île d'Hokkaido, au nord du Japon, elles pratiquent la chasse aux cervidés, avec chiens, cordes et filets. Chez les Aborigènes australiens, elles traquent des animaux fouisseurs en les enfumant dans leur terrier. Pour elles, donner la mort est donc possible. Mais jamais avec des flèches, des sagaies ou des harpons.
 

La femme ne chasse pas si le sang animal doit couler, tandis qu'elle chasse dans le cas inverse, résume Alain Testart. Rappelant les très nombreuses croyances, interdits et tabous variés et hauts en couleur qui entourent le sang des femmes - que ce soit celui de la parturition ou de la virginité, ou surtout le sang menstruel - dans la quasi-totalité des sociétés primitives, il souligne le parallèle entre le sang des femmes et celui des animaux. Tout se passe comme si la femme ne pouvait mettre celui-ci en jeu, dans la mesure où il est question, en elle, de son propre sang. Conséquence : les femmes se seraient retrouvées presque partout exclues de la guerre - donc du politique -, ainsi que des rites sacrificiels - donc de la religion (...)»

Catherine Vincent, Le Monde

 

 

Saucratès


Ecrit précédent sur le sujet :
1.https://saucrates.blog4ever.com/blog/lire-article-447196-2033261-considerations_sur_l_organisation_des_societes_hum.html



13/12/2010
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