Critiques de notre temps

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Le féminisme et la recherche universitaire sur la violence

Les sciences sociales vont mal, très mal, envahies par les thèses des féministes maladives et des tenantes de l’intersectionnalité revancharde. Il y a quelques siècles de cela, des philosophes comme Rousseau, La Boétie, Marx ou Machiavel cherchaient à expliquer l’origine de la violence, à expliquer la vie en société. Il y a quelques décennies de cela, des anthropologues et des sociologues comme Clastres, Bourdieu ou Testard cherchaient à expliquer l’origine des sociétés humaines et à comprendre la violence inhérente à la vie en société.

 

1. Une vision féministe étriquée de la violence

Mais aujourd’hui, rien de tout cela. Des féministes haineuses comme Lucile Peytavin s’emparent du sujet et plaquent sur ce problème de la violence des sociétés humaines leur monomanie de la haine des hommes. Elles essaient d’expliquer à l’aide de leur seul prisme intellectuel, ce mantra qui a donné naissance à #meetoo et à #balancetonporc.org, qu’elles ressassent à longueur de temps et à longueur de jour : combattre les hommes, poursuivre judiciairement ou médiatiquement les hommes, faire des hommes les seuls responsables de toutes les misères féminines, de tous les malheurs du monde, de tout ce qui ne va pas. La faute aux hommes.

 

https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/04/12/lucile-peytavin-historienne-le-cout-des-violences-masculines-s-eleve-a-100-milliards-d-euros-par-an_6227451_3232.html

 

Dans les misérables de Victor Hugo, on attribuait toutes les fautes à Rousseau. Désormais, les féministes attribuent toutes les fautes à l’Homme. L’homme avec un grand H, non pas seulement les hommes poursuivis sur #meetoo ou sur #blancetonporc.org, mais tous les hommes en général, responsables collectivement du fait de leur éducation, du fait de l’éducation qui leur est donné, du fait de leur égoïsme, du fait de leur domination sur les femmes. Cette façon de penser, cette façon d’être des féministes est abominable.

 

https://www.lemonde.fr/sciences/article/2016/09/28/les-racines-de-la-violence-humaine-plongent-dans-l-arbre-de-l-evolution_5005088_1650684.html

 

Plus besoin de réfléchir. Simplement besoin de trouver comment éliminer les hommes définitivement, les faire payer métaphoriquement d’abord, et désormais donc, à l’aide de la méthode de Lucile Peytavin dont elle semble fier comme Artaban (catastrophe, c’est un homme … fière comme Cléopâtre ?) financièrement le coût des violences qui leur sont imputées parce qu’ils sont des hommes, simplement des hommes. 

Mais condamner des hommes juste parce qu’ils sont des hommes, n’est-ce pas justement le sexisme que les femmes combattaient et dénonçaient autrefois lorsqu’elles en étaient les victimes ? Vouloir faire payer les hommes juste parce que ce sont des hommes, n’est-ce pas remettre en cause jusqu’aux fondements de l’égalité des sexes ? 
 

2. Vie en société et violence

Je ne peux pas rejoindre la vision manichéenne de Lucile Peytavin. La préhistoire humaine est un lieu inconnu. Les premières sociétés protohumaines courants sur des centaines de milliers d’années, ou des millions d’années précédant notre ère, ressemblaient-elles aux sociétés de gorilles, avec un mâle dominant au dos argenté et un harem de femelles (harem, terme impropre), aux sociétés de chimpanzés guerrières et agressives, ou aux sociétés de Bonobos fuyant la confrontation grâce à la sexualité ? Ou bien ressemblaient-elles aux sociétés d’Homo Naledi d’Afrique Australe, que l’on connaît si peu et qui diffèrent tellement des sociétés préhistoriques que l’on a imaginé. Si on savait répondre à cette question, si on connaissait précisément notre origine, ce serait tellement simple. Mais ce n’est pas le cas.

 

Si on se réfère aux seules sociétés historiques documentées, pour la majeure partie patriarcales, on peut penser que la violence émane des hommes, et que les femmes en sont majoritairement les victimes. Même lorsqu’elles furent dirigées par des femmes, même quand des castes de guerrières y dominaient l’ordre social, les hommes et les femmes sans pouvoir constituant le peuple en représentaient les victimes. Et au sein des victimes, les femmes et les plus faibles y constituaient encore la caste la plus basse des victimes. Et en dessous des femmes, les enfants. Avec cette seule possibilité d’échapper au statut de victimes en rejoignant la caste dominante, la caste des guerriers ou des guerrières. Mais seulement pour les plus forts et les plus fortes d’entre eux.

 

Chiffrer le coût de cette violence ? Quelle drôle d’idée ? Comme si le fait de donner une valeur aux dégâts dûs à la violence permettait de donner une valeur aux victimes ?
 
En tant qu’enfant victime de la violence de ma mère, je sais que la violence n’est pas réservée à l’homme. La violence dépend de certainement énormément de choses, de la moralité des gens, de leur capacité à se défendre et à se comporter, à réagir face à la violence et face aux prédateurs, qu’ils soient des hommes ou des femmes. Certains savent réagir. D’autres ne le savent pas. La capacité de violence que nous avons tous en nous dépend de nos propres filtres, de notre propre éducation, que nous soyons des hommes ou des femmes. Et du recul que nous avons sur notre capacité à faire le mal, à violenter les autres. On trouvera toujours un plus faible que nous à violenter. 

Alors effectivement, on rencontre plus souvent de la bonté et de l’humanité chez des dames alors qu’elle semble absente chez certains hommes. Mais ce n’est pas général. Une armée de femmes paraîtrait moins dangereuse, moins violente, moins violeuse, plus respectueuse des droits des plus faibles, des droits des civils et des civiles, qu’une armée d’hommes, d’autant plus dangereux qu’ils sont jeunes, incapables de réfréner leurs plus viles envies et leurs plus viles angoisses de mort. Mais ne peut-on pas y assimiler ses armées de jeunes influenceuses sans aucune limite, sans aucune humanité autre que de plaire à leurs abonnés, même s’il faut briser, tuer, assassiner, harceler leurs adversaires, leurs concurrents ?

 

C’est la jeunesse qui tue plus que le sexe probablement. Imaginerait-on le même exercice mené par Lucile Peytavin se focalisant sur la jeunesse des violenteurs, violenteuses, harceleurs et harceleuses et chiffrant le coût de cette violence. Et pourrait-on alors penser à supprimer cette jeunesse, enfermer cette jeunesse, éradiquer les germes de cette violence chez les jeunes. Mais sans jeunes, il n’y aurait plus de sages.

 

Tout ceci est débile. L’analyse de Lucile Peytavin est d’une stupidité sans nom. Une énième exagération des ambitions hégémoniques du féminisme pour remplacer par une dictature féministe la supposée dictature patriarcale que les féministes combattent avec l’assentiment de tous ceux qui ont soit honte d’être des hommes, soit pensent pouvoir régner aux côtés des louves extrémistes féministes. 
 
 
Saucratès



13/04/2024
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