Critiques de notre temps

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L’affaire Amélie Oudéa-Castera

La guerre contre l’enseignement privé est proche

Par Saucratès

Saint-Denis de la Réunion, samedi 20 janvier 2024

 
Post Scriptum du 18 février 2024

 

Ils ont eu Amélie Oudéa-Castera. Les syndicats enseignants, LFI et les socialistes-traitristes-compatiblo-macronistes. Ils ont eu sa peau. Elle est remplacé à l’Education publique par une ex-socialiste-compatible-avec-le-macronisme. Elle reste à s’occuper du sport et des Jeux Olympiques. Morale de cette histoire : il ne faut pas dire la vérité sur les enseignants du public. Sinon, malgré leurs perpétuelles absences et grèves, ils sont supposément capables de se rappeler très précisément la moindre parole d’une parent d’élève plus de quinze ans après, sans que ce soit une ministre ni rien d’autre qu’une ex grande joueuse de tennis. Ils se rappelleront très précisément qu’il n’y a jamais eu d’absence dans sa classe cette année là (d’abord il n’y en a jamais donc c’est assez facile) et des raisons exactes pour laquelle cette parent d’élève a quitté l’école ! Quelle mémoire de l’éducation nationale ! À croire qu’ils utilisent des fichiers sur les parents d’élève non déclarés à la CNIL. 

 

Cette histoire donne l’impression que le gouvernement a voulu donner un scandale à ronger à la presse pour cacher un autre scandale : le fait qu’un premier ministre donne à son mari un des plus grandes ministères du gouvernement, à savoir les affaires étrangères ! Fillon a été envoyé en prison pour avoir fait de sa femme son assistante parlementaire et on a décortiqué son activité pour la condamner pour détournement d’argent public. Mais là on parle d’un ministère qui lui a été confié ! Et personne ne dit rien, obnubilé par l’affaire Amélie Oudéa-Castera ! Merveilleux non ?

 


En politique, tout est instrumentalisé. C’est le principe. Votre vie est passée au peigne fin, et le moindre des manquements, la moindre des petites phrases qui pourra vous être reprochée est conservée précieusement pour vous nuire ultérieurement. Triste monde que la politique ? C’est en tout cas un monde à fuir pour les gens normaux.

 

Qu’est-ce donc que cette affaire Amélie Oudéa-Castera qui agite le Landerneau politique de cette rentrée du nouveau gouvernement d’Emmanuel Macron ? Une pluie d’articles du Monde vise Mme Oudéa-Castera, ce qui permet à ce média d’origine socialiste contrôlé par la Macronie de donner un os à ronger à ses journalistes désœuvrés. Derrière la défense de l’école publique, Le Monde peut se donner l’impression d’être irrévérencieux en attaquant un membre du gouvernement de Macron sans prendre de risque ou sans mécontenter le Château et ses maitres. 

 

Qu’y a-t-il donc derrière l’affaire Amélie Oudéa-Castera ? Une ministre de l’éducation nationale qui dit la vérité sur l’enseignement public. Un monde dans lequel une majorité d’enseignants incompétents, absentéistes, régulièrement malades, ne sont pas remplacés. Où de très nombreuses heures d’enseignement y sont perdues. Où des élèves n’apprennent pas les minimums dans les matières d’enseignement puisque les enseignants y sont absents et n’y sont pas remplacés. Car les absences y sont trop nombreuses pour y être remplacés.

 

Derrière cette attaque portée contre Mme Amélie Oudéa-Castera, c’est l’enseignement privé dans son ensemble qui est attaqué. Il ne faut pas s’y tromper. Si elle tombe, c’est le droit pour des ministres de placer leurs enfants dans des établissements privés qui disparaîtra. C’est la survie de l’enseignement privé catholique qui est aujourd’hui en jeu (et non pas de l’enseignement islamique qui aura toujours la bénédiction de LFI et des socialistes qui s’acharnent inversement contre l’enseignement privé catholique). Il ne faut pas lâcher le soldat Amélie Oudéa-Castera.
 

https://www.lemonde.fr/education/article/2024/01/12/amelie-oudea-castera-provoque-une-vive-polemique-sur-la-scolarisation-de-ses-enfants-dans-l-etablissement-prive-stanislas_6210544_1473685.html 

 

https://www.lemonde.fr/politique/article/2024/01/15/les-oppositions-appellent-a-la-demission-d-amelie-oudea-castera-accusee-de-mensonge_6210945_823448.html

 

Le problème avec ce que je viens de dire, c’est évidemment que c’est vrai, vécu par de très nombreuses familles, mais que c’est indémontrable. Et c’est même impossible pour moi de le démontrer puisque mes enfants n’ont jamais mis le pied dans l’enseignement public en maternelle, en primaire, au collège ou au lycée. Tout comme certainement pour Mme Amélie Oudéa-Castera. Est-ce pour autant un mensonge ? Non, c’est la rumeur que les parents entendent lorsqu’ils ont initialement à faire le choix entre l’enseignement privé et l’enseignement public.
 

Est-ce pour autant diffamatoire ou faux ? Dans ce cas, pourquoi les parents de l’enseignement public mettaient-ils massivement leurs enfants dans le secteur privé ... pour ceux qui n’étaient pas trop obtus?  Pour pouvoir tranquillement grève sans que cela risque de perturber les chances de leurs propres enfants de rejoindre l’élite sociale, de décrocher le Bac avec mention et de rejoindre de grandes écoles? Difficile à dire. 
 

La réforme du baccalauréat décidée par Macron a mis à mal cet interêt de l’enseignement du privé. Pourquoi faire intégrer à des enfants des ‘boites à Bac’, des ‘boites à bachotage’, si au final tout le monde obtient le Bac, et si la moyenne des notes pendant l’année scolaire est principalement prise en compte. Résultat, les lycées publics ont des résultats tout aussi bons voire meilleurs que les lycées privés. Tout enseignant mettra plus ou moins la même échelle de notes à ces élèves, quelque soit leur niveau. Ce seront les devoirs qui seront plus ou moins durs. Un ami enseignant dans un collège public difficile me racontait qu’avant les devoirs, il préparait les questions qu’il poserait en indiquant que ce serait une question du devoir. Et pourtant les élèves se plantaient malgré tout. Au même moment, son enfant et le mien étaient confrontés à une enseignante qui posait des questions pièges dans la même matière, réponses qui ne se trouvaient ni dans le cours dispensé, ni dans le manuel d’histoire, mais que seul un spécialiste aurait pu connaître. 
 

Je suis bien sûr un défenseur de l’enseignement privé catholique, même si je suis passé autrefois par les établissements publics. Mais c’etait dans les années 1970-1980. Et pourtant aujourd’hui, je ne pense pas que des bons ou excellents élèves aient encore intérêt à passer leur Bac dans un lycée privé. C’était vrai il y a quatre ans. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Hormis les plus grands lycées métropolitains comme Sainte Geneviève, les autres lycées privés deviennent des lycées de second rang ou de plus, la présence de très nombreux excellents élèves leur enlève à tous la possibilité d’intégrer de grandes écoles ou de grandes prépa. Il vaut bien mieux être le premier d’une classe dans un lycée public minable que dans les premiers d’un lycée privé elististe. Aujourd’hui, en l’absence de toute épreuve nationale comme l’ancien baccalauréat, dès lors que la moyenne annuelle des notes est prise en compte, il n’y a plus de différence entre les bons et les mauvais lycées. 

 

https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2024/01/19/affaire-amelie-oudea-castera-quelles-regles-et-quelles-specificites-pour-l-enseignement-prive-en-france_6211854_4355770.html

 

Évidemment, il y en aura une, une différence. En classe préparatoire, les élèves des lycées publics ne sont pas absolument pas préparés au niveau demandé en prépa. À la différence des élèves provenant des lycées privés qui eux ont été habitués toute leur scolarité à ce rythme de travail. Mais encore faut-il pouvoir accéder à ces classes préparatoires lorsque l’on sort d’un lycée privé et que l’on ne fait pas partie des meilleurs de sa classe. 

 

Autre aberration, j’ai indiqué que les enseignants de l’enseignement public n’étaient pas compétents. Pourtant on y trouve des enseignants extraordinaires. Les enseignants des classes prépa des établissements publics y sont extraordinaires (selon mes enfants). On y trouve une proportion invraisemblable de normaliens, d’enseignants d’une telle qualité qu’ils font passer les enseignants des lycées privés pour des besogneux. Mais il s’agit d’une infime minorité d’enseignants du public.

 

Alors peut-on condamner une personne pour avoir exprimé une vérité? La vérité? Non. Nous sommes des millions de familles à avoir la même opinion du système de l’enseignement public, même si je pense que la réforme du Baccalauréat va conduire de nombreux parents d’élèves à abandonner le privé pour rejoindre le public, au moins à partir de la classe de la première. Tant pis pour les absences. Au royaume des aveugles, les borgnes sont rois. Ou pas. À moins que le ministère de l’éducation nationale ne fasse marche arriere dans cette réforme du baccalauréat et recrée un Baccalauréat composé des mêmes épreuves nationales pour tous, avec une correction harmonisée et décentrée, sur la base d’un véritable anonymat (comme ce devait plus ou moins être le cas par le passé).

 

Après, je ne parle pas ici d’excellence. Des élèves excellents et extraordinaires auront des résultats extraordinaires quelque soit le lycée par lequel ils passent, privé ou public. À la Réunion, par le passé, du temps des épreuves nationales, les meilleurs lycéens et lycéennes avec des moyennes dépassant les 20/20 ne sortaient pas des lycées privés mais bien des lycées publics. Ces élèves extraordinaires n’avaient pas besoin de boites à bac pour préparer le baccalauréat. Ces élèves sont peut-être même écrasés dans l’enseignement privé, qui privilégie peut-être la conformité à l’excellence.

 

Ce débat autour de Mme Amélie Oudéa-Castera permet néanmoins de rappeler l’ampleur de l’opposition existant autour de la question de la place de l’enseignement privé. L’existence d’un enseignement privé pratiquement autonome et défendant les valeurs catholiques ne va plus aujourd’hui de soi. Nous en sommes revenus aux années 1984 et les attaques contre l’enseignement catholique et l’enseignement privé sont désormais réguliers. Les pires de tous sont au-delà de LFI et des socialistes (à croire que dans ces partis, choisir de placer ses enfants dans un établissement privé doit être une cause d’exclusion immédiate), dans le camp des macronistes eux-mêmes, comme s’ils voulaient faire disparaître la voie d’excellence qui les avaient eux-mêmes formés (et peut-être marqués indélébilement).

 

 
Saucratès 

 

 

Nota : Pour ceux qui ne me connaissent pas, même si je défends ici Mme Amélie Oudéa-Castera, je ne suis pourtant absolument pas un défenseur de Macron, de sa politique ni même de son gouvernement. Bien au contraire. Simplement un défenseur des opprimés, des victimes de lynchage médiatique. Seulement un défenseur de l’enseignement privé. Essentiellement pour la sécurité des conditions d’enseignement qu’il permet de donner aux élèves qui y sont scolarisés. Ainsi que pour le principe de la liberté d’enseignement (mais je suis contre l’existence d’écoles ou de lycées islamiques en France), et les valeurs morales et civiques véhiculées par l’enseignement catholique. 

 

Post scriptum

Mercredi et jeudi 25 janvier, la traque se poursuit dans les médias, qu’ils se nomment Le Monde ou Mediapart. A croire que l’odeur de la traque et du sang excite ces vautours ! Où l’on parle désormais du choix des enfants ou de la ministre de l’Education nationale d’intégrer des classes non mixtes au lycée Stanislas, ou bien du fait que ses enfants (ou la ministre) auraient choisi de contourner la procédure ParcoursSup en n’inscrivant qu’un seul et unique choix sur ParcoursSup, alors que cela est fortement déconseillé par la plate-forme. 

«En 2023, sur plus de 600 000 lycéens ayant formulé des vœux dans Parcoursup, il y a seulement 41 candidats qui n’ont fait qu’un seul vœu pour une CPGE dans l’établissement où ils sont en terminale, dont 38 sont des élèves de Stanislas. Le fils aîné de la ministre de l’éducation nationale figure parmi ces 38 élèves, révèle Mediapart.»

 

https://www.lemonde.fr/education/article/2024/01/21/le-systeme-de-contournement-de-parcoursup-mis-en-place-par-le-lycee-stanislas-a-beneficie-au-fils-d-amelie-oudea-castera-revele-mediapart_6212098_1473685.html

 

https://www.francetvinfo.fr/societe/education/polemique-stanislas-y-a-t-il-encore-beaucoup-de-classes-non-mixtes-en-france_6323481.html

 

Cela signifie toutefois que trois autres candidats de ParcoursSup n’appartenant pas à Stanislas ont aussi fait ce choix, et qu’ils ont sûrement aussi rejoint la seule CGPE qu’ils visaient. Personnellement, concernant ParcoursSup, ce sont mes enfants qui ont fait tous leurs choix, classé tous leurs vœux, décidé de ce qu’ils voulaient faire et de comment ils voulaient le faire. Les parents payent tout simplement pour les choix de leurs enfants. Il faut être un vautour du Monde ou de Mediapart pour y chercher malice, pour y voir un crime ou pour chercher à obtenir le départ de cette personne, dans un crescendo diabolique et assassin. Car c’est la mort de leur cible que ces vautours cherchent, ainsi que les monstres qui les alimentent en informations. Pour cacher quoi ? Pour masquer quoi ? Le fait que dans un même gouvernement, deux des plus importants ministères aient été confiés à deux anciens supposés conjoints, Séjourné et Atal ? Comment est-ce possible ? Quand est-ce déjà arrivé par le passé ? Sans que personne ne dise rien. L’affaire Stanislas et Oudéa-Castera n’existe-t-elle que pour occuper les vautours, les étourdir de sang sacrificiel répandu, jusqu’à une bonne mise à mort médiatique ou un bon suicide ?

 

Quant aux interventions des députés LFI, ou des socialistes ou ex-socialistes comme l’ancienne ministre socialiste Najat Vallaud-Belkacem de François Hollande, elles me font vomir. Vallaud-Belkacem, cette ministre socialiste qui cassa les classes bi-langues dès la sixième parce que cela favorisait un tri des familles, qui a interdit l’enseignement du latin et du grec ancien au collège et au lycée pour la même raison, et dont j’ai eu l’impression qu’elle cherchait à développer l’islamisation de l’enseignement et des collèges et lycées (j’ai ainsi découvert que mes enfants catholiques avaient l’obligation en histoire d’apprendre des sourates du Coran ou de connaitre le nombre !).

 

https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/01/24/najat-vallaud-belkacem-rien-ne-justifie-que-l-ecole-privee-tolere-voire-organise-le-tri-silencieux-des-eleves-selon-leurs-origines-sociales_6212766_3232.html

 

Je crois que cette socialiste confond deux choses. Tous les parents cherchent à fuir les collèges et lycées où leurs enfants seront mélangés à des cas sociaux, à des délinquants, à des voyous et à des dealeurs. Tout le système administratif des rectorats et du ministère (carte scolaire, etc) vise à empêcher les parents d’y arriver pour les forcer à rejoindre des collèges ou lycées pourris où ces enfants seront battus, violentés, harcelés, mais ces socialistes-là s’en foutent. Et toutes les décisions des parents ne visent qu’à trouver la faille dans le système. Et les établissements privés sont certes l’une de ces possibilités offertes. Et effectivement, les parents d’enfants délinquants, dealeurs, cas sociaux, violents, agressifs, sans papier, n’envisagent pas de payer pour mettre leurs enfants dans un établissement privé. Seuls les parents, même pauvres, qui ont reçu une éducation catholique et qui veulent donner les mêmes chances à leurs propres enfants, font ce choix de payer pour mettre leurs enfants dans des établissements privés. Quand d’autres parents confisquent même le montant de l’allocation de rentrée scolaire à leur propre usage. 

 

Face à LFI et aux socialistes comme Vallaud-Belkacem, il va falloir se battre pour défendre le droit à l’enseignement privé ! Comme en 1984 contre le projet de loi Savary !



25/01/2024
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