Critiques de notre temps

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Syndicats


Recours au 49.3 - Vive la chienlit

Recours au 49.3 - Vive la chienlit !

Par Saucratès 

Saint-Denis de la Réunion, mardi 21 mars 2023

  

Hier, devant ma télévision, devant la chaîne parlementaire retransmettant les discours précédant le vote de la Motion de censure du groupe parlementaire LIOT, je me suis rendu compte que deux camps inconciliables, irréductiblement opposés, se faisaient face. Deux camps opposés, sans compter évidemment la rue, dont la rage contre le gouvernement n’est pas prête à disparaître. 
 
Par souci de transparence, je suis évidemment contre cette réforme des retraites, même si beaucoup de gens ne peuvent pas oublier que les mêmes qui aujourd’hui combattent le projet du gouvernement et la politique de Macron sont les mêmes que ceux qui ont appelé à voter pour lui pour le deuxième tour de la Présidentielle en 2022, directement ou indirectement, avec le succès que l’on sait. 
 

Je dois aussi reconnaitre que j’eusse aimé que cette motion de censure passe, que des députés de la Macronie choisissent de voter la censure et abandonnent le camp macroniste. Malheureusement, ce n’est pas arrivé, à neuf voix près. 
 

J’ai évidemment préféré les discours de l’opposition, la comparaison de Macron avec Caligula, et détesté le petit discours d’Elisabeth Borne. Comparer les députés de l’opposition avec des ennemis de la Nation, c’est abominable ! Appeler violence le fait de chanter les couplets de la marseillaise en plein hémicycle est d’une stupidité sans nom. Alors qu’évidemment, ce que je considère comme des violences, c’est tous les artifices constitutionnels utilisés par Macron et Borne pour empêcher le libre examen de ce projet de loi par le Parlement. Comme le recours à l’article 49.3, comme le fait de recourir à un examen du texte en commission mixte paritaire après une première lecture, pour un texte qui n’avait même pas encore été voté par l’Assemblée nationale, tout cela sont de véritables violences, sont des attaques menées contre le peuple français. 
 

Le Gorafi a sorti quelques blagues bien amusantes sur ces épisodes. Sur ce 49.3 qui a échappé à la surveillance d’Elisabeth Borne, qui s’est enfui de Matignon, et qui a mis le bordel un peu partout en France pendant la nuit.

https://www.legorafi.fr/2023/03/21/laisse-sans-surveillance-par-elisabeth-borne-un-49-3-circule-en-liberte-dans-paris/

 

Sur l’Education nationale (ou le SNU) qu’Emmanuel Macron a choisi de renommer en «Jeunesse macronienne» pour lui donner un second souffle ! En rappelant une diatribe de Macron qui avait dit : «Il faut savoir s’inspirer de l’histoire!»

https://www.legorafi.fr/2023/03/21/pour-redorer-son-image-le-snu-change-de-nom-et-devient-la-jeunesse-macronienne/

 

Comme des millions de français, je fais donc grève par procuration, en laissant ceux qui ont appelé à voter pour Macron, se battre pour empêcher ce projet de passer, malgré la fin de l’examen du texte devant le Parlement. J’apprécie aussi tout particulièrement le processus enclenché de notabilisation et de la respectabilisation du Rassemblement National permis par les votes de ces motions de censure autour la motion non partisane du groupe LIOT. 
 

Ce que je trouve néanmoins particulièrement pathétique, ce sont les appels désespérés des parlementaires macronistes, ou macro-compatibles, à l’appui des préfets et des forces de l’ordre pour sécuriser leurs permanences et leurs domiciles. La violence des manifestations se comprend parfaitement lorsqu’on peut voir un gouvernement totalement autiste face au rejet de son texte et de son projet par l’immense majorité des français. Il leur faut assumer leur vote de ce texte et faire face, affronter, la fureur des français et des opposants à Macron qu’ils ont choisi de soutenir. Qu’ils assument !

 

 

Saucratès


21/03/2023
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Réforme des retraites du gouvernement - Quelle démocratie ?

Réforme des retraites du gouvernement - Quelle démocratie est-ce là ?

Face à un tel déni de démocratie, quel espoir reste-t-il pour ceux qui s’estiment trahis et vendus par ce gouvernement et par les élites qui les dirigent ?


Par Saucratès 

Saint-Denis de la Réunion, dimanche 12 mars 2023


Le débat parlementaire autour du projet de réforme des retraites du gouvernement Borné/Macron présente de monstrueuses incohérences. Le gouvernement nous parle de la libre expression parlementaire, du libre jeu de la démocratie, mais il n’y a rien de démocratique ni de juste dans le fonctionnement des instances parlementaires françaises. Juste une impression de vol de notre démocratie par un système injuste et monstrueux. 
 

https://www.lemonde.fr/politique/article/2023/03/11/le-senat-adopte-le-projet-de-reforme-des-retraites-etape-cruciale-pour-le-parcours-du-texte_6165126_823448.html


Le gouvernement Borné/Macron a donc imposé un vote bloqué au Sénat permettant d’éliminer tous les amendements refusés par le gouvernement. Et une commission mixte paritaire (députés et sénateurs) de 14 membres titulaires (et autant de suppléants), dont 5 issus du camp présidentiel et 4 issus de la droite (et 5 autres membres des partis d’opposition), va débattre mercredi pour se mettre d’accord sur un texte commun qui pourra être adopté par les deux chambres en quelques heures. Ou comment comprendre qu’un texte puisse faire l’objet d’un accord en commission mixte paritaire alors qu’il n’a pas pu être adopté à l’Assemblée Nationale par les députés ? Quelle démocratie est-ce là ?

 

De mon côté, le jeu des syndicats me pose aussi un grave problème. Évidemment, ils ont appelé leurs adhérents à voter pour Macron, parfois publiquement, ou du moins à faire barrage à son adversaire du deuxième tour, comme si le danger démocratique ne venait pas avant tout du programme d’Emmanuel Macron et de son projet de réforme tout azimut de notre modèle social et de la vente de la France aux intérêts de l’ultra-libéralisme et de l’ultra-capitalisme financier dont il est issu.

 
https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2023/03/09/les-perdants-de-la-reforme-des-retraites-oublies-par-olivier-dussopt_6164819_4355770.html

 

Mais selon moi, les leaders syndicaux savent parfaitement que le combat syndical dans la rue ne sert strictement à rien. Ils ne bataillent pas pour combattre cette réforme véritablement, mais pour montrer leur puissance, pour se positionner face au gouvernement, pour se donner une importance, un poids, pour pouvoir peser dans des débats auxquels nous n’assisterons pas. Nous sommes devant un jeu de dupes. Les salariés manifestent dans la rue, se battent, souffrent, perdent de leur salaire et de leur temps, agressent ou emmerdent d’autres citoyens non grévistes … Et les leaders syndicaux parlent de violence, encouragent à mots couverts la violence, mais tractent dans le plus grand secret et cherchent en fait à se présenter en alternative, prêts à rejoindre ce même gouvernement si l’occasion se présentait.

 

Comme je l’ai déjà indiqué, je n’adhère pas à ce combat et à ces méthodes. Comme toutes les réformes qui les ont précédées, cette réforme des retraites est injuste, mais pas plus que toutes les réformes précédentes. Celles-ci étaient elles-mêmes injustes. Et notre régime actuel que ces syndicats défendent est lui-même déjà injuste et moins disant que les régimes que l’on observait jusqu’à présent.

 

Les projets défendus par la CFDT de régime de retraite par points sera tout aussi injuste que cette réforme. Je rêve pour ma part d’une Révolution comme celle de 1789, qui mettrait à bas à la fois le régime monarchique qui nous dirige, qui nous contrôle, qui nous écrase sous des intérêts particuliers, sous des règlements européens sous queue ni tête, sans logique si ce n’est une logique ultra-libérale, mais aussi des institutions comme le Parlement, comme les syndicats, comme les partis politiques, qui n’ont plus rien de démocratiques, qui n’ont même jamais rien eu de démocratique. C’est sur les ruines de ce monde élitiste que nous pourrons construire une véritable démocratie.

 

Je ne participerais pas à des manifestations sans avenir et sans intérêt dont le seul objet est de donner une légitimité à des personnes qui ont elles-mêmes participé à la réélection d’Emmanuel Macron et l’élection de son gouvernement.

 

 

Saucratès


12/03/2023
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Pourquoi je ne ferai pas grève mardi prochain ni les semaines suivantes

Pourquoi je ne ferai pas grève mardi prochain ni les semaines suivantes

Par Saucratès 

Saint-Denis de la Réunion, mercredi 1er mars 2023

Le gouvernement a beau nous manipuler comme d’habitude, sa réforme a beau viser d’autres objectifs que la simple sauvegarde de nos retraites, sa réforme a beau être totalement injuste et inéquitable, j’ai beau détester Emmanuel Macron et sa politique économique et fiscale, je ne participerai pourtant pas au mouvement de contestation contre son projet de réforme des retraites ou à l’appel de la CFDT, de Laurent Berger et des autres organisations syndicales de mettre la France à l’arrêt. 

 

Repousser l’âge minimal de départ à la retraite de 62 à 64 ans sert-il vraiment à grand chose, sachant que cela n’aura que peu d’incidences pour ceux cherchant à travailler le plus longtemps, les cadres, les employés aux tâches peu pénibles, et que cela n’impactera que ceux qui veulent partir tôt, que ceux qui ont commencé tôt ou on eut une carrière pénible ou difficile ?

 

Et pourtant, tout ceci était dans le programme électoral du candidat Macron en 2017 et en 2022. Et pourtant, cela n’a pas empêché Laurent Berger ou les leaders d’autres organisations syndicales, ou des partis de gauche qui aujourd’hui militent contre Macron et son gouvernement, d’appeler à voter pour Macron au second tour des deux dernières élections présidentielles. Alors, pourquoi aujourd’hui en appellent-ils à la révolution sociale, à bloquer la France ? 

Situation facile, ils ne se salissent eux en aucune façon les mains. Ce sont les salariés grévistes qui seront arrêtés et poursuivis pour entrave à la liberté de circulation, pas eux. Ni Laurent Berger et ni les autres leaders syndicaux ou insoumis. On peut poursuivre Donald Trump pour ses discours appelant à bloquer le processus électoral aux Etats-Unis, on peut poursuivre Bolsonaro pour ses appels à la révolte, mais personne ne pensera à inquiéter ou à poursuivre Laurent Berger ou les autres leaders syndicaux en appelant au blocage de la France ? Bizarre non ? On ne s’attaque toujours qu’aux petits, aux sans-grades, aux exécutants …

 

Pourquoi appeler à voter pour le candidat Macron en 2022 ? Qu’y avait-il dans son programme électoral de favorable aux salariés ou de conforme aux objectifs et aux principes de la CFDT, de la CGT, de FO ou de la CFTC ? Rien. Absolument rien. Pourquoi appeler à voter pour un candidat dont le programme politique et électoral est aux antipodes des intérêts des salariés, du peuple ? Accroître la main mise de l’Europe sur notre législation afin qu’elle finisse de broyer nos droits et notre législation, afin que nous devenions l’anti-chambre de l’ultra libéralisme triomphant ? 

Et pourquoi aujourd’hui devrais-je combattre dans la rue un gouvernement pour lequel les mêmes leaders syndicaux ou insoumis nous ont appelé à voter en leur faveur. Je ne suis pas là pour réparer leurs bêtises, alors qu’ils restent tranquillement au chaud dans leur confort, afin de montrer leurs muscles, nos muscles, celui du peuple (il y a évidemment pire, notamment ces présentateurs politiques qui guettaient, qui attendaient, qui souhaitaient un appel de Mélenchon à voter en faveur de Macron, appel qui n’a pas eu lieu et qu’ils regrettaient et qu’ils condamnaient).

 

Non merci. Sans moi. Laissez le peuple tranquille. Cessez les embouteillages, les barrages et les opérations escargots, et réfléchissez la prochaine fois aux valeurs et aux programmes politiques et électoraux des candidats pour lesquels vous appelez à voter !

 

Le visage de la Gauche, de la NUPES à l’Assemblée Nationale a choqué ? Le fait qu’ils se déchirent entre eux ? Mais comment oublier que ce sont des anciens socialistes qui ont rejoint le Grand Capital qui défendent cette réforme ? Comment oublier que ce même Parti socialiste pourrait proposer cette même réforme, que les idées défendues par Macron pourraient être proposées par Hollande ou Vallaud ? Comment oublier que les députés ont un régime de retraite spécifique, exceptionnel, exorbitant du droit commun et que celui-ci ne sera aucunement remis en cause par cette réforme. Si ceci n’est pas injuste, insupportable, veule, trompeur, qu’est-ce qui le serait alors ? Lorsqu’on ne peut avoir confiance en aucun parti politique (les socialistes d’Hollande ont mis en œuvre la loi Travail et ont failli mettre en œuvre la réforme des instances représentatives du personnel et la suppression des CHSCT, DP et CE), pour qui peut-on encore voter ? En qui avoir encore confiance ?

 

https://www.lemonde.fr/politique/article/2023/02/26/reforme-des-retraites-le-depute-socialiste-boris-vallaud-regrette-le-visage-affiche-par-la-nupes-lors-des-debats-a-l-assemblee-nationale_6163327_823448.html

 
Les comparaisons européennes, dont le gouvernement et Macron nous abreuvent, sont évidemment du même acabit. Sans pertinence. Sans intérêt. Chaque système social de chaque pays européen est un équilibre complexe, présente des niveaux de cotisations et de financement particuliers, différent d’un État à l’autre. On ne peut pas comparer des carrières d’un État à l’autre, ni faire son marché dans chaque système social pour y prendre les points qui intéressent le plus les patrons et le Grand Capital et les laquais qui le servent. On reconnaît l’ultra-libéralisme à son habitude de chercher à prendre dans chaque système social étranger les points qui leur permettront de gagner le plus de fric possible, de dépenser le moins possible, de pressurer le plus possible les salariés qu’il exploite et qui le servent.

 

https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2023/02/27/reforme-des-retraites-pourquoi-il-est-peu-pertinent-de-comparer-les-systemes-europeens_6163435_4355770.html

 

Mais malgré tout cela, je ne manifesterai pas contre ce gouvernement et ce projet de réforme des retraites. Il ne fallait pas appeler à voter pour Macron ! C’était en avril 2022 qu’il fallait le combattre, avec son bulletin de vote, pas aujourd’hui !

 

 

Saucratès 


01/03/2023
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Contradictions médiatiques autour de la Transposition de l’ANI sur la médecine du travail

Saint-Denis de La Réunion, jeudi 31 décembre 2020
 

En ce dernier jour de cette année 2020, je vais vous faire part dans cet article de mon sentiment sur les informations contradictoires et partiellement fausses véhiculées par les médias autour de la transposition dans la loi de l’accord national interprofessionnel (ANI) sur la Santé au travail. 

 

La majeure partie d’entre nous ont entendu parler de Santé au travail, et/ou de la Médecine du travail. Mis à part les quelques rentiers et les très riches descendants de millionnaires ou milliardaires n’ayant jamais eu à mettre les pieds dans une entreprise et à se salir les mains, et évidemment mis à part les jeunes encore à l’école ou à l’université, nous avons tous eu affaire, à un moment ou à un autre de notre vie, et à de multiples reprises, avec la médecine du travail et avec ce concept de la Santé au travail, même si on ne l’appelle pas forcément de cette manière. Au fond, la Santé au travail n’est que cet ensemble de principes régissant le travail en entreprise en liaison avec la médecine du travail.


—> Un bref historique de la médecine du travail

 

L’origine de la Médecine du travail et de la Santé au travail est extrêmement ancienne. La première loi sur les accidents du travail établissant la responsabilité patronale et l’obligation qui lui est faite de payer les frais médicaux des salariés et une indemnité d’invalidité, date du 9 avril 1898, il y a donc plus de 122 ans.

 

https://aist89.fr/histoire-et-evolution-de-la-sante-au-travail-aist-89.html

 

Il faudra attendre le Régime de Vichy, en 1942, pour que la médecine du travail devienne obligatoire dans un certain nombre d’entreprises. Le 28 juillet 1942, la médecine du travail est ainsi rendu obligatoire dans les entreprises de plus de 50 salariés. C’est également sous le Régime de Vichy que la première loi bancaire est élaborée et mise en application, pour protéger les banques françaises de la spoliation par les occupants nazis. Avant Vichy, l’exercice de l’activité bancaire est libre et la France commençait à peine à réfléchir à l’obligation de la médecine du travail. La majeure partie des lois prises par Vichy, pour la médecine du travail ou pour l’organisation bancaire, seront d’ailleurs réécrites à la Libération, à partir de 1946.


Les évolutions prises à partir de 1946 dessinent la médecine du travail telle que nous la connaissons aujourd’hui. La création du tiers temps date du décret du 20 mars 1979 (le médecin du travail est tenu de consacrer un tiers de son temps de travail à des activités en milieu du travail pour réaliser des études de poste, des Fiches d'Entreprise, des observations du travail réel pour en évaluer les risques, des conseils auprès des responsables et des salariés). Et pourtant, 41 années plus tard, il est toujours aussi difficile pour les médecins du travail de libérer suffisamment de temps pour ce tiers temps.

 

On ne peut pas non plus oublier de parler de la création et de la généralisation des comités d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) dans les entreprises de plus de 50 salariés, en décembre 1982, par ce que l’on a appelé les Lois Auroux. Le médecin du travail en est notamment membre de droit. Les CHSCT seront éliminés par l’une des premières lois du gouvernement Macron, dans le cadre de ce que l’on a appelé la fusion des instances de représentation du personnel (CE-DP-CHSCT). Il s’agissait d’ailleurs déjà d’un projet du gouvernement socialiste d‘Hollande, suite à une négociation avortée d’un ANI dont la CFDT était l’une des rares organisations syndicales signataires. 

 

Au fil des années et des réformes, la périodicité des visites médicales s’est également peu à peu espacée, passant d’une visite médicale annuelle à une visite médicale obligatoire désormais tous les quatre ans. 


C’est la réforme de 2004, prise sous forme de décret, qui remplace le terme de médecine du travail par le terme de santé au travail. Cette réforme crée aussi l’interdisciplinarité dans les services de médecine du Travail, en créant notamment les IPRP (intervenants en prévention des risques professionnels). On trouve ainsi parmi les IPRP des ergonomes d’une travail, des psychologues du travail, des spécialistes de la mesures du bruit, de la poussière ou autres, des formateurs en prévention des risques ...

 
—> Pour en revenir à l’époque actuelle, on nous présente donc une négociation menée sous la contrainte entre les organisations représentatives des salariés et les organisations patronales comme une grande avancée sociale, et sa transposition dans le droit français comme une initiative individuelle d’un groupe de députés LRM

 

L’article du Monde de Patrick Bissuel est navrant d’approximations. On nous parle ainsi d’une proposition de loi sur la santé au travail «déposée le 23 décembre par les députés La République en marche (LRM)». Et on nous indique que «les parlementaires à l’origine de ce texte avaient affirmé leur volonté de transposer dans la loi les dispositions de l’accord national interprofessionnel (ANI) que les partenaires sociaux avaient finalisé, deux semaines auparavant, sur le sujet». Les députées en charge de cette proposition de loi (ce que le journaliste appelle les principales chevilles ouvrières) sont Mme Charlotte Parmentier-Lecocq, députée du Nord, et Mme Carole Grandjean, députée de Meurthe-et-Moselle.

 
https://www.lemonde.fr/politique/article/2020/12/31/reforme-de-la-sante-au-travail-la-reaction-prudente-des-partenaires-sociaux_6064901_823448.html

 

L’ennui, c’est que la réalité est toute autre. Le gouvernement avait donné jusqu’à la fin de l’année 2020 aux partenaires sociaux pour trouver un accord sur la réforme de la santé au travail. A défaut d’accord, le ministère du travail prévoyait de reprendre la main et menaçait d’étatiser les services de santé au travail.

 

Comme l’écrit Le Monde dans un autre article, «depuis le début de la législature, le gouvernement voulait que ce sujet soit traité, afin d’améliorer un dispositif jugé très complexe, trop peu axé sur la prévention et insuffisamment ouvert aux PME. Autant de défauts accentués par la pénurie grandissante de médecins du travail.»

 

https://www.lemonde.fr/politique/article/2020/12/10/le-chemin-a-ete-long-et-seme-d-embuches-les-partenaires-sociaux-parviennent-a-un-compromis-sur-la-sante-au-travail_6062886_823448.html

 

Dans ces conditions, il était évident que le gouvernement transposerait dans la loi le consensus auquel était arrivé une partie des partenaires sociaux dans la nuit du 9 au 10 décembre 2020. Il ne s’agit donc en aucun cas d’une initiative quelconque de Mmes Parmentier-Lecocq et Grandjean, mais juste d’une volonté gouvernementale. Juste un job, elles qui ne se sont peut-être jamais approchées d’une entreprise mais vont écrire une proposition de loi sur la Santé au travail.

 

Et j’ai de la peine à considérer ce texte d’ANI négocié et signé sous la contrainte comme une victoire ou même simplement comme un pis-aller. Evidemment, des syndicats de salariés ont signé cet accord (la CFDT, la CFE-CGC et FO) tandis que la CGT y est opposée. Il est également navrant d’observer que si certaines organisations syndicales expliquent longuement la raison de leur vote (ou de leur opposition), un syndicat comme la CFDT se contente d’un communiqué de presse lapidaire se gargarisant de la validation à l’unanimité par le bureau confédéral de cet accord.

 

https://www.cfdt.fr/portail/presse/communiques-de-presse/sante-au-travail-la-cfdt-signe-l-accord-national-interprofessionnel-srv2_1152528

 

Un tel mépris vis-à-vis de ses adhérents de la part d’une organisation syndicale qui ne juge même pas utile d’expliquer les raisons de son choix, est consternant ; la CFDT semblant toujours prête à signer dans toute négociation nationale. La difficulté n’est ainsi pas de savoir si la CFDT signera un ANI, mais si les syndicats d’employeurs réussiront à trouver deux autres organisations syndicales prêtes à signer avec la CFDT.

 

Je préfère pour ma part la position de FO qui explicite longuement les raisons de son vote favorable, notamment en raison des risques de menaces gouvernementales d’étatisation des services de santé au travail. Mais également les différents principaux points et évolutions apportés par cet ANI (et désormais projet de proposition de loi).

 

https://www.force-ouvriere.fr/negociation-fo-signe-l-accord-interpro-sur-la-sante-au-travail


Je préfère aussi la position de la CGT qui explicite son opposition à ce texte, même si on peut s’interroger sur des oppositions stériles ou systématiques et permanentes, qui font au final que jamais cette organisation syndicale ne pourra (ou très difficilement) voter le moindre compromis ou accord national. 

https://www.cgt.fr/comm-de-presse/ani-sante-au-travail-vers-une-regression-qui-aura-de-lourdes-consequences

 

On comprend mieux d’une certaine manière les combats ou conflits générés par des représentants syndicaux CGTR en lien avec la médecine du travail, en lien avec ce que la CGT dénonce comme «le transfert des responsabilités vers les victimes» et «le traitement individualisé de la désinsertion professionnelle dans le même état d’esprit».

 

«Cela permet de punir les salariés qui sont déjà dans des situations difficiles. Par exemple, des salariés en conflit parce qu’ils évoluent professionnellement dans de mauvaises conditions de travail, seraient sanctionnables.»

 

Même si au fond, je suis aussi en désaccord, ou extrêmement dubitatif, sur nombre des éléments prévus dans ce texte d’ANI, comme par exemple le passeport prévention pour la formation des salariés, qui revient peu ou prou à transférer au salarié lui-même la gestion de l’exposition aux risques. Ce que certains entendraient comme une autonomisation du salarié peut aussi être assimilé à un désengagement de l’employeur. Et lorsque l’ANI précise «afin d’éviter des formations surabondantes et parfois même redondantes», on comprend que derrière le passeport prévention, il y a une recherche de diminution des coûts de formation par les entreprises pour éviter que des salariés redemandent et re-bénéficient des mêmes formations ou des mêmes types de formation.

 

https://www.previssima.fr/actualite/que-contient-le-nouvel-ani-sur-la-sante-au-travail.html

 

https://www.editions-legislatives.fr/actualite/negociation-sante-au-travail-les-10-commandements-de-l-accord-conclu-hier

 

 

Saucratès

 

 

Petit glossaire :

 

ANI : accord national interprofessionnel, signé et négocié par les principaux syndicats représentatifs des salariés et des employeurs au niveau national. Sa généralisation à toutes les entreprises nécessite sa transposition dans le cadre de la loi pour qu’il intègre le Code du travail.

 

CHSCT : comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail, créé et généralisé par les lois Auroux de 1982 et supprimé par les ordonnances Macron de 2017, qui lui a substitué le CSE (comité social économique).


IPRP : intervenants en prévention des risques professionnels, spécialistes en prévention du risque en entreprise


31/12/2020
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La France, une dictature ou une démocratie, si on en croit Emmanuel Macron ?

Saint-Denis de La Réunion, vendredi 24 janvier 2020

 

Prenons donc le Président de La République francaise à son propre jeu. Au jeu de ses propres mots. Dans des interviews données dans l'avion présidentiel (qui les ramenait de Tel Aviv à Paris) à des journalistes de trois journaux, dont Le Monde, le Président de La République aurait dénoncé «les discours justifiant la violence en France et l'affaiblissement de notre démocratie». 

 

https://www.lemonde.fr/politique/article/2020/01/24/macron-fustige-les-discours-justifiant-la-violence-en-france-et-l-affaiblissement-de-notre-democratie_6027055_823448.html

 

Voilà les mots qui lui sont attribués :

 

«Aujourd’hui s’est installé dans notre société, et de manière séditieuse, par des discours politiques extraordinairement coupables, l’idée que nous ne serions plus dans une démocratie. Qu’il y a une forme de dictature qui s’est installée. Mais allez en dictature ! La dictature c’est un régime où une personne ou un clan décide des lois. Une dictature c’est un régime où l’on ne change pas les dirigeants, jamais. Si la France c’est ça, essayez la dictature et vous verrez ! La dictature, elle justifie la haine. La dictature, elle justifie la violence pour en sortir. Mais il y a en démocratie un principe fondamental : le respect de l’autre, l’interdiction de la violence, la haine à combattre.»

 

... ou encore ...

 

«Une démocratiec’est un système politique où l’on choisit nos dirigeants. C’est un système politique où l’on choisit des représentants qui auront à voter librement les lois qui régissent la société. Cela a beaucoup d’exigence, cela veut dire que la liberté du peuple et sa souveraineté sont reconnues. Mais cela a une contrepartie, c’est que dans une démocratie, on a un devoir de respect à l’égard de ceux qui représentent et votent cette loi, parce que précisément, on a le pouvoir de les révoquer. On a l’interdiction de la haine, parce qu’on a le pouvoir de les changer !»

 

Evidemment, je connais un grand nombre de personnes, le doigt sur la couture du pantalon, qui avalent avec gourmandise ce genre d'inepties, qui partagent ce genre d'opinions, pour lesquels il ne faut surtout pas contredire ou attaquer Emmanuel Macron. Ni le critiquer. Ils représentent pas loin de 25% des électeurs qui votent aux élections nationales, européennes ou législatives. Des personnes qui comme leur maitre, opinent à grand renfort de coups de menton bravaches. 

 

Quitte à décevoir toutes ces bonnes âmes et ces braves membres de la grande famille des ultralibéraux décomplexés, je ne partage pas ce discours sur la dictature ou la démocratie à la française. L'élection d'Emmanuel Macron à la Présidence de la République française est le déclencheur d'une crise de notre démocratie, le signe que cette démocratie s'est fourvoyée, que nous ne sommes désormais plus dans une démocratie, et que les critères avancés par Emmanuel Macron ne sont justement plus applicables, reconnaissables. Il est amusant que ce soit justement lui-même qui nous explique à quoi devrait ressembler une démocratie, alors que sa propre élection puis celle de sa majorité législative en est justement l'exact contraire, l'exact contre-exemple.

 

«La dictature c’est un régime où une personne ou un clan décide des lois.»  Justement, le gouvernement de la France d'aujourd'hui, c'est un groupe de personnes qui ne représentent qu'eux-mêmes, choisis parmi d'anciens députés socialistes ou de droite macro-compatibles, et des représentants soi-disant de la société civile, mais dans les faits issus du haut management des grandes entreprises francaises ou étrangères, qui décident, votent et appliquent dans leur coin des lois et des réformes que leurs maîtres décident, dont leurs maîtres ont besoin, et pour lesquels leur envoyé à la tête de la République estime avoir été élu. C'est dans le programme électoral du candidat Macron : argument ressassé régulièrement par les uns ou les autres !

 

N'y a-t-il pas un clan qui dirige la France ? Macron et le Parti de la République en Marche ne correspondent-ils pas à la définition d'un clan ? Non pas un clan mafieux, mais un clan de maçons ? Un clan dont le lien commun est l'appartenance aux réseaux de la Franc-Maçonnerie ? 

 

«Une dictature c’est un régime où l’on ne change pas les dirigeants, jamais.» Emmanuel Macron développe aussi à un autre moment la même idée sous-jacente, lorsqu'il indique également : «dans une démocratie, on a un devoir de respect à l’égard de ceux qui représentent et votent cette loi, parce que précisément, on a le pouvoir de les révoquer. On a l’interdiction de la haine, parce qu’on a le pouvoir de les changer !»

 

Mais on n'a pas en France le pouvoir de révoquer ces élus de la République en Marche, pas plus que l'on a le pouvoir de révoquer Emmanuel Macron. Ce droit n'existe tout simplement pas en France. Il existe pour les représentants du personnel élus, il existe pour les délégué syndicaux, ces personnes que le clan macroniste abhorre et méprise. Mais il n'existe en aucun cas dans la démocratie française pour les élus de la République. Et de la même manière, on n'a aucune certitude qu'on pourra changer un jour Emmanuel Macron et ses séides, qu'ils accepteront de laisser la place, ou que l'on n'élira pas à sa suite, apres un, deux, trois mandats ou plus, un autre représentant des mêmes maîtres, des mêmes décideurs, des mêmes marionnettistes ! Aucune certitude que comme son modèle Vladimir Poutine, il n'intervertira pas sa place avec son fidèle lieutenant Edouard Philippe, ou une autre des âmes damnées qui servent les mêmes maîtres que lui !

 

Je n'aurais pas le droit d'écrire cela ? Mais s'est-on posé la question des raisons pour lesquelles tous les journaux détenus par les plus grandes fortunes de France, jusqu'au Journal Le Monde, ont défendu et appuyé sa candidature et l'action de son gouvernement, dans un silence assourdissant ? S'est-on demandé ce qui relie tous ces gens qui nous dirigent, tous ces patrons des grandes entreprises, tous ces députés qui ont été choisis pour constituer l'armée d'Emmanuel Macron, s'est-on demandé quels étaient les liens qui les unissaient, qui les rassemblaient ? Une immense majorité de ces personnes appartiennent aux réseaux occultes de la Franc-Maçonnerie. C'est vrai pour les dirigeants d'un grand nombre d'administrations et d'entreprises publiques ou privées francaises. C'est très vraisemblablement vrai pour bon nombres de ces ministres, très certainement d'Emmanuel Macron lui-même, et pour nombre des députés qu'il a choisi et qui ont été élus à la suite de son élection.

 

Le fait même d'être franc-maçon n'est pas honteux ni choquant. Je dois en connaître certains. On en connaît forcément quelques uns dans notre entourage. La franc-maçonnerie est un lieu de recherche, de travail sur soi-même et sur la société. Mais certains Franc-maçons ne recherchent pas que cela. Ils recherchent avant tout le pouvoir, l'influence. Et je pense, comme nombre d'autres gens, que ce sont ces personnes qui ont pris aujourd'hui le pouvoir en France. Et comme il s'agit d'une influence souterraine, cachée, masquée, ce n'est plus un principe d'un fonctionnement démocratique.

 

«Une démocratie, c’est un système politique où l’on choisit nos dirigeants. C’est un système politique où l’on choisit des représentants qui auront à voter librement les lois qui régissent la société.» Pour cette autre définition de la démocratie donnée, utilisée par Emmanuel Macron pour définir ce que doit être une democratie, là non plus, je ne pense pas que le gouvernement et le parlement macroniste y correspondent. Les français n'ont majoritairement pas choisi librement leur dirigeant, mais leur choix, leur opinion ont été manipulés par la presse, par les médias. Lors de cette élection présidentielle, comme lors des élections suivantes, nous avons eu la démonstration que les français étaient bêtes, manipulables, influençables. Rien ne les sépare réellement de leurs homologues de 1848, qui avaient élu le premier Président de la République francaise parce qu'il portait simplement le même nom que l'empereur Napoléon Bonaparte. Plus de 160 ans plus tard, les électeurs français se sont découverts aussi bêtes, aussi majoritairement influençables, malgré l'évolution ou peut-être justement à cause de l'évolution des technologies et des médias qui permirent l'élection d'Emmanuel Macron comme nouveau Président de la République française. 

 

Ces différents exemples de ce qui devrait différencier une démocratie d'une dictature me semblent tous sujet à caution et à contestation. Et lorsqu'il nous appelle à aller vivre dans une dictature pour savoir ce que serait une vraie dictature, cela nous renvoie à ce dont il n'a pas parlé, l'action des forces de l'ordre et les opérations de maintien de l'ordre. Et il est utile de citer immédiatement cet autre article du Monde qui traite de la répression policière en France. 

 

https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/03/12/le-defenseur-des-droits-inquiet-d-un-renforcement-de-la-repression-en-france_5434705_3224.html 

 

Alors certes, oui, il existe évidemment des dictatures pires que la dictature macroniste/philipiste française de part le monde ! Mais est-on pour autant encore en démocratie en France ? Non et la répression policière et pénale en France à l'époque des contestations de la loi travail sous le gouvernement Hollande/Valls ou aujourd'hui lors des événements des gilets jaunes ou des contestations contre les retraites vient tristement le démontrer.  

 

Je voudrais terminer par ces quelques mots du philosophe Jacques Rancière, là-aussi tiré d'un article du Monde (Journal que je critique pour son appui à Macron et à son gouvernement, mais qui semble aussi défendre parfois d'autres positions moins favorables à ce gouvernement).

«C’est cette réalité concrète du collectif solidaire dont les puissants de notre monde ne veulent plus. C’est cet édifice qu’ils ont entrepris de démolir pièce à pièce. Ce qu’ils veulent, c’est qu’il n’y ait plus de propriété collective, plus de collectifs de travailleurs, plus de solidarité qui parte d’en bas. Ils veulent qu’il n’y ait plus que des individus, possédant leur force de travail comme un petit capital qu’on fait fructifier en le louant à des plus gros. Des individus qui, en se vendant au jour le jour, accumulent pour eux-mêmes et seulement pour eux-mêmes des points, en attendant un avenir où les retraites ne seront plus fondées sur le travail mais sur le capital, c’est-à-dire sur l’exploitation et l’autoexploitation.

 

C’est pour ça que la réforme des retraites est pour eux si décisive, que c’est beaucoup plus qu’une question concrète de financement. C’est une question de principe. La retraite, c’est comment du temps de travail produit du temps de vie et comment chacun de nous est lié à un monde collectif. Toute la question est de savoir ce qui opère ce lien : la solidarité ou l’intérêt privé. Démolir le système des retraites fondé sur la lutte collective et l’organisation solidaire, c’est pour nos gouvernants la victoire décisive. Deux fois déjà ils ont lancé toutes leurs forces dans cette bataille et ils ont perdu. Il faut tout faire aujourd’hui pour qu’ils perdent une troisième fois et que ça leur fasse passer définitivement le goût de cette bataille.»

 

https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/01/23/jacques-ranciere-les-puissants-ne-veulent-plus-d-une-retraite-qui-soit-le-produit-d-une-solidarite-collective_6026922_3232.html

 

Tout n'est pas dit. On nous parle d'une réforme sensée nous donner à tous les mêmes droits. Mais nous ne sommes pas tous égaux, pas tous les mêmes. Le droit du travail français s'est construit sur la généralisation d'acquis différents. C'est parce que certaines entreprises emblématiques avaient obtenu des choses particulières, en avance sur leur temps, que nos droits collectifs ont pu évoluer, progresser. Si on suit le raisonnement du gouvernement sur cette réforme pour tous, alors il faudrait aussi abandonner tous les régimes sur-complémentaires offerts dans certaines entreprises, qui accordent à leurs salariés des avantages de retraites supérieurs au droit commun. Mais il faudrait aussi s'interdire, ou interdire aux plus riches de cotiser à des régimes supplemntaires pour leur retraite ... 

 

Il m'est difficile d'appeler à combattre ce gouvernement, puisque je ne le combats que par quelques mots, par quelques phrases. Mais il faut dire la vérité. La France n'est plus une démocratie, et elle n'en a jamais été aussi éloignée que depuis l'élection d'Emmanuel Macron. Et les francais sont victimes de violences policières ; il n'est plus sans risque de faire état de son opposition au gouvernement et de le contester dans la rue ou sur internet.

 

 

Saucratès


24/01/2020
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